stef a écrit:
… forces obscures.
Et moi qui regrettais de ne rien (mais alors vraiment rien) comprendre à ton post précédent. En fait tes "invocations" ne sont pas accessibles à un Béotien de mon espèce… :-x
Les prérequis : liaisons chimiques, liaisons covalentes, liaisons ioniques, liaisons hydrogène, liaisons de Van der Waals. Liaisons pôlaires.
Dans une macromolécule de polyoléfine, telles les polyéthylènes et les polypropylènes, les liaisons entre les carbones, et entre les carbones et les hydrogènes, sont covalentes : mise en commun d'un doublet électronique, dont les spins sont opposés et les moments magnétiques sont antiparallèles.
- CH_2 - CH_2 - CH_2 - CH_2 - CH_2 - CH_2 - …
Il n'y a plus d'autres liaisons fortes possibles entre chaînes, ou d'autres tronçons de la même chaîne. La pelote s'enroule pourtant au cours de la synthèse en solution : c'est thermodynamiquement plus stable enroulé, par les liaisons de Van der Waals, les plus faibles, juste dues à la déformabilité élastique de chaque nuage électronique. Cette micelle ainsi formée, restera toujours micelle au long de la vie du produit : chauffé, fondu, solidifié, étiré, filé, etc. C'est comme si tu voulais faire passer une marée de pelotes de laine à travers le musoir du port de Marseille : les pelotes vont rester pelotes, juste glisser les unes sur les autres, et se déformer légèrement. (C'est ça qui n'est pas enseigné. Cette défaillance de la rumeur-scientifique-transmise-de-bouche-à-oreille à se mettre à jour est un des gros scandales en sciences dures, que je connaisse personnellement).
Donc le PE glisse facilement, ne se lie et ne se colle à rien, sauf à température très proche de la décomposition, quand des liaisons covalentes peuvent s'ouvrir.
Du coup, il faut un poids moléculaire très élevé pour arriver à faire quelque chose en PE : au moins 400 ou 500 Ångströms de grand axe de micelle. Alors que 80 à 110 Ångströms de grand axe suffisent pour filer du polyamide : les chaînes sont tenues colatéralement entre elles par des liaisons hydrogène. On peut calculer la résistance en traction du polyamide à partir du poids moléculaire, donc des rayons de courbure et de contact des micelles entre elles.
Le chlorure de sodium (Na+ Cl-) ne tient que par des liaisons purement électrostatiques. Mais il existe un solvant redoutable pour cette roche : l'eau, liquide très pôlaire, qui sépare facilement les cations des anions.
La liaison Si - O dans un quartz est intermédiaire entre purement ionique et purement covalente, et on trouve la proportion évaluée dans les livres.
Dans l'aluminium, la liaison est métallique, assurée par un collectif d'électrons de valence, très libres dans le réseau de cations.
Dans le silicium, la liaison est considérée comme mixte, surtout covalente, mais un peu métallique quand même. De moins en moins covalente à mesure qu'on s'enfonce dans la table de Mendéleïev, dans la même colonne IV : germanium, étain, plomb…