Le grand 8 du Marchairuz Suisse > Jura

Jean SRN

Jean SRN

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  • author: Jean SRN

Durée : Plus de 4 jours

Difficulté : Moyenne

Pulka : non accessible

Sous les bons conseils de Stéphane Sanchez, guide passionné par le SRN et par sa région, nous nous lançons donc dans deux boucles autour du Marchairuz (Gimel - Suisse).

Je tiens tout d’abord à signaler que 83% de notre effectif ne connaissait pas le SRN, et de surcroit 16% pas le ski tout court. Bon en fait, on est 6, et l’un d’entre nous n’a jamais vu l’ombre d’un ski, ou alors de loin. Quant au 7e homme, ou plutôt femme, Nanouk, husky de 2 ans, est toute contente de quitter la grisaille parisienne pour batifoler dans la neige !

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Pourquoi deux boucles me direz-vous ? ou pas si vous n’êtes pas curieux. Et bien parce que le skieur refroidi de sa journée et fatigué de son effort (parfois d’apprentissage), consomme du kilo joule ! Si notre balade amicale ne veut pas se terminer en virée anthropophagique, il faut nourrir la bête. La division des vivres en deux semblait donc évidente. De surcroît le skieur gourmand et gourmet ne se contente pas d’une barre hyper protéinée accompagnée de son fameux hachis parmentier lyophilisé. Oh non, que diable, la gastronomie a aussi sa place. Nous décidons donc de porter, soit, mais de porter bon ! Je vous rassure nous n’avons pas non plus trimballé poulardes et faisans mais un kilo de patates, ses lardons et ses mont d’or pèsent leur poids !

La première boucle au nord, objectif mont tendre !

1er jour :

Voiture au Marchairuz. Début de l’aventure. Il fait clairement trop chaud et le paysage ne semble pas avoir vu de neige depuis un bail ! Nous progressons donc sous un ciel bleu éclatant et sur une glace sur laquelle nous nous éclatons aussi. Au sens propre. Premiers bleus, première bosse. Arrivés au refuge du ski club du Brassus, refuge du grand Cunay, skis à la main, snif. Alors là, chapeau, la classe. Je ne peux pas me targuer de pouvoir rédiger le guide du routard du refuge mais je n’en ai jamais vu d’aussi bien équipé et entretenu laissé à la disposition des gens. Merci. Vue imprenable sur l’arc alpin, couché de soleil rasant, les sommets s’embrasent (je deviens poète).

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Quelques igloos ont été élevés aux alentours, nous tentons la nuit à l’intérieur.

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Nous tentons. Le reste de la nuit se fera donc bien au chaud sur les matelas du refuge. Je tiens à préciser que nous ne sommes rentrés au refuge qu’afin de faire honneur au dortoir, qu’il ne soit pas là pour rien. Bref.

2e jour :

Oh il neige ! Oh et puis il neige bien ! Conditions dantesques, vent glacé, visibilité quasi nulle, froid de canard. Nous jubilons.

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Nous avions prévu une grande journée avec passage au mont tendre afin de profiter de la vue et d’une possible jolie descente. Aux vues des conditions de visibilité et du peu (pas) de neige présente la veille, nous décidons de changer de cap. Direction le refuge de « poêle chaud » (pourvu qu’il porte bien son nom). Premières descentes dans la neige, premières sensations. Quel bonheur ! Arrivés dans une clairière digne des plus grands trappeurs canadiens, nous découvrons la cabane dans un cadre bucolique.

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La vie en autonomie se met en place et chacun trouve naturellement sa fonction. Armés d’une hachette, les plus téméraires s’attellent au ramassage du bois quand les autres collectent la neige et démarrent le poêle (qui portait bien son nom en définitive). Soirée autour d’un risotto (je vous avais prévenu, on ne se refuse rien) et de vin rouge du coin (re).

3e jour :

Le programme de ce troisième jour est sous le signe du ravitaillement. Nous nous dirigeons donc vers la voiture laissée au Marchairuz. Nous profitons de la bonne neige tombée la veille et du beau temps pour profiter de belles pentes sur le chemin. Sans les sacs, la différence est énorme, et nous découvrons avec joie qu’il est possible de tourner en ski ! Miracle. Nous nous voyons déjà pliant le genou tels de vrais pros du telemark. Nous y sommes presque arrivés. Presque.

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Descente du Marchairuz, ravitaillement à Bois d’Amont. Case crêperie trop longue et imprévue. Trois jours, on craque déjà.

Nous revoilà sur les skis en direction du refuge de la joratte sous le soleil couchant. Arrivée à la frontale dans un mini refuge où l’on se demande comment on va bien pouvoir tenir à six (et demi).

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Heureusement que nous comptions parmi nous la championne interrégionale de Tetris afin de réussir l’équation à deux contraintes : laisser la porte libre et faire en sorte que personne ne se réveille en torche humaine enfermé dans son duvet en flammes dû à sa trop grande proximité avec le poêle. Echec, adieu Florent, nous mangerons tes granolas en ta mémoire. Je plaisante.

4e jour :

Pluie. Pas le mignon plic ploc d’hiver. Non, le chchchchchchc du déluge constant. Hésitation… partira, partira pas… Réflexion collégiale, qu’il pleuve qu’il neige qu’il vente, nous sortirons. Journée difficile : 4h de pluie puis neige (abondante) histoire de nous réchauffer ! Arrivée à la petite chaux, trempés et gelés. Ce bâtiment est magnifique avec sa cheminée centrale, mais beaucoup trop grand pour que nous puissions un tant soit peu le chauffer. Nous nous rabattons donc vers la cabane de Place d’arme.

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Vengeance ! L’homme civilisé ne se laissera pas abattre par le mauvais temps ou par l’hypothermie car l’homme moderne possède cette incroyable arme qu’est : la TARTIFLETTE ! Petite improvisation culinaire d’une tartiflette au Mont d’or version boite chaude avec des lardons et des oignons mais le résultat est là ! Une bonne assiette et un bon verre viennent à bout de toute journée si mauvaise soit-elle !

5e jour :

Il a neigé toute la nuit et il neige encore. Nous découvrons 50cm de poudre parfaite, bien fluide. Du bonheur. Après une petite improvisation topographique nous ayant permis de découvrir un peu plus les environs, nous revoilà sur le bon chemin.

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Direction la cabane de pierre à écusson. Faire la trace dans la neige fraiche au milieu des bois donne un sentiment d’exploration. Qui, en soit, en est une puisque nous foulons une neige que l’Homme n’a jamais foulé. Si si, c’est une terre vierge, je suis désolé. Bref, nous sommes de grands explorateurs risquant nos vies au service de la découverte des contrées les plus reculées (hostiles aussi) !

Je me calme.

Arrivée à pierre à écusson au travers des sapins chargés de neige élevant ainsi le risque d’avalanche au niveau 1 (on n’oublie qu’une fois de mettre sa capuche en passant sous une branche bien chargée).

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6e jour :

C’est l’heure du retour. Mais le Jura nous montre son plus beau visage comme s’il voulait nous inciter à revenir (c’est réussi). Ciel bleu, soleil éclatant, 60cm de neige parfaite. Les rayons lumineux du soleil à travers les arbres font briller de mille feux les cristaux de glace couvrant ce paysage féérique d’un voile de satin. (oh il est temps que je m’arrête, je commence à fumer là). Retour par la combe des Amburnex où nous profitons une dernière fois de ce cadre exceptionnel.

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Ce périple jurassien a su nous séduire sur toutes ses facettes, tant technique par le ski, qu’au niveau du paysage sublime et tellement diversifié.

Merci beaucoup Stéphane du coup de main, promis, je reviens dès que je peux. Je pense que tu as dû me refiler ton amour du Jura. Et méfiance à tous ceux qui risqueraient de s’y aventurer, c’est sacrément contagieux !

Bonne route.

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