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rivollier

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Durée : Plus de 4 jours

Difficulté : Moyenne

Pulka : non accessible

Françoise et Gérard ont cet hiver réalisé une randonnée de 5 jours dans les montagnes d’Ardèche. Ils ont souhaité partager avec nous quelques photos et commentaires sur cette virée au pays de Jean Ferrat.

Lundi 3 mars, 1ère étape


Départ du village des Estables
Il a neigé dans la nuit, une petite dizaine de centimètres de fraîche, idéal pour démarrer.
Nous passons récupérer un gps avec la trace de la randonnée : il ne nous sera d'aucune utilité, la batterie ne tient pas la charge et une fois échangée, nous nous apercevrons que l'appareil met plusieurs minutes pour nous localiser.

J'opterai pour Iphigénie (application payante mais pas très chère) qui remplit très bien cette fonction avec fonds de cartes IGN au 1/25 000 grâce à mon Iphone ! Pour nous, ce sera suffisant, mais nécessaire notamment lorsque nous improviserons des itinéraires en forêt !

Hier, il a fallu emmener une voiture à l'arrivée, à l'auberge du Bez en l'occurrence, c'est l'inconvénient d'une traversée par rapport à une boucle. Puis nous sommes revenus aux Estables où nous avons dormi dans notre camping-car VW California.

Par une piste damée, nous montons vers le départ du ski de fond, à proximité de la maison forestière, puis nous gagnons la croix de Boutières en coupant les traces.
L'aventure commence avec un joli belvédère sur le cirque des Boutières, le suc de Sara, les Roches de Borée. Magnifiques vallonnements, nous sommes bien dans une région volcanique !

Petite hésitation en arrivant sur le plateau avant de nous diriger au Sud vers la ferme de Fonteysse, de la contourner et de descendre ensuite par une large piste jusqu'à La Clède.
S'il y avait eu du brouillard, la boussole aurait été indispensable à cet endroit-là !

Nous passons à proximité de l'ancienne chartreuse de Bonnefoy mais sans la voir (dommage, nous aurions dû faire le détour car l'étape n'est pas très longue et le site vaut une visite d'après les photos que nous montrerons d'autres skieurs par la suite !).

Nous avons nos propres skis de randonnée nordique, des Fischer E 109, assez larges, droits, à écailles, que nous apprécions beaucoup. Les peaux de phoque sont dans le sac, mais ne serviront pas dans les conditions de neige que nous rencontrerons (mais vus les dénivelés, elles pourraient être indispensables en cas de neige glacée).

Nous avons des chaussures Garmont Excursion, certes lourdes, mais très étanches et qui guident très bien le ski, leur seul défaut : la transpiration quand il fait doux !

Après le pique-nique de midi, dans le bois des Seigneurs, nous bifurquons sur la droite en quittant le GR qui va au Gerbier de Jonc pour accéder à notre première étape, la ferme de Villevieille. Une belle descente en forêt puis à travers pré nous y conduit. Le lieu est assez "brut", "rustique", mais l'accueil est très humain et chaleureux.

Le lieu est assez "brut", "rustique", mais l'accueil est très humain et chaleureux.

Nous retrouvons un groupe de cinq skieurs, l'équipe de Jean-Paul, des randonneurs chevronnés qui connaissent bien le massif et tous les massifs nordiques français et scandinaves ! Eux, ils sont venus des Estables en deux jours en passant par Médille.

Nous avons skié environ 5 heures, tranquillement.

Mardi 4 mars, 2ème étape

Le masque est bienvenu ce matin car le vent souffle un peu et soulève parfois la neige, la visibilité est assez réduite.

Plutôt que de revenir un peu sur nos pas, nous coupons à travers prés en direction du Gerbier. Le ruisseau de Nègre est franchissable, comme nous l'a indiqué Michel. Quelques clôtures à franchir, mais rien de comparable avec la Margeride que nous avons traversée quelques semaines auparavant !

Nous voilà aux sources de la Loire et de nouveau sur l'itinéraire marqué. En passant près d'un domaine nordique, au Sagnas, nous nous dirigeons vers la ferme-musée de Bourlatier où nous chercherons un abri du vent pour faire une petite pose.

Ensuite nous partons vers le Sud-Est, vers l'extrémité du plateau ardéchois, Lachamp-Raphaël. Le suc de Montivernoux (1441m), qui domine le village nous sert de repère. Notre hébergement se trouve juste au pied.

Dommage, notre itinéraire est assez parallèle à la route (certes peu fréquentée et fréquentable à cause de la burle, le vent de Nord qui ajoute un peu d'ambiance à cette étape plutôt facile).

Quelques hésitations pour atteindre notre hébergement, la chambre d'hôte de La Borie, très confortable, un luxe bienvenu après cette journée au vent et dans le gris et une table très appréciée !

A noter que les propriétaires envisagent de vendre et quitter les lieux si bien aménagés suite à des problèmes de santé (il y a aussi un hôtel dans le village, mais il était fermé). Certains trouveront inutile de "pousser" jusqu'à Lachamp-Raphaël pour avoir à revenir sur ses pas le lendemain. Il s'agit « d'irriguer » l'ensemble du territoire, nous a expliqué le représentant du syndicat de la Montagne Ardéchoise, soit. Et nous ne regrettons pas, étant donné la qualité de la table et de la chambre qui nous attendent !

Mercredi 5, 3ème étape

Gentiment, le propriétaire de la chambre d'hôte de La Borie nous propose de nous ramener au col de Bourlatier pour nous éviter de reprendre le chemin inverse d'hier longeant la route et raccourcir la longue étape du jour. Nous acceptons (il faut dire que je ne suis pas en forme, grippé).

La route n'est pas très bonne, le vent a provoqué de petites congères, mais c'est parfois bien pire, nous précise notre chauffeur tout à fait équipé pour faire face à la rudesse des hivers sur le plateau.

Du col, un chemin d'abord plat descendant puis franchement en pente nous conduit vers Sagnes et Goudoulet. Belle descente dans un pré puis nous longeons une petite route. A un moment, il est difficile de remonter sur le bord de cette route tellement le mur de neige formé par les engins de déneigement est haut !

Aux Sagnes, petite halte à l'auberge de pays, chez Huguette, pour récupérer une nouvelle batterie de gps. C'est le seul lieu de vie du village animé par la visite de la jeune factrice et de quelques anciens.

Avant de repartir, coup d'œil au monument aux morts insolite : le seul sans doute en France à célébrer la guerre de "14-18" ! L'inscription dépasse à peine sous la neige.

Nous descendons vers le bas du village à travers pré et traversons sans trop de difficulté le ruisseau. Le chemin est bien balisé mais nous allons un peu "jardiner" et contourner un sommet forestier au lieu de l'attaquer franchement comme nous y invitait pourtant un panneau orange !

Le gps loué s'avère inutile car il ne nous indique pas notre position. A la carte, en faisant attention à ne pas descendre, nous retrouvons l'itinéraire et faisons une pause pour manger au soleil et à l'abri du vent qui s'est calmé aujourd'hui.

La vue est dégagée, nous pouvons apprécier la beauté et la sérénité du plateau bien enneigé.

Après-midi agréable, en passant par le GR vers La Brousse pour arriver au lac Ferrand et enfin à notre étape à l'hôtel de Lalligier, coquet et agréable, où là encore nous serons très bien accueillis.

La dernière descente dans les genets est un peu "limite" car sur cet adret la neige a un peu fondu et les derniers cent mètres avant l'hôtel se feront à pied en portant les skis.

Nous retrouvons nos amis parisiens pour partager le repas du soir et échanger bons plans et anecdotes de randonneurs nordiques.

A Villevieille, l'autre jour, Jean-Paul nous a donné un morceau de bougie, par exemple, pour améliorer la glisse lorsque la neige colle aux spatules, même effet que la paraffine, c'est assez efficace.

Jeudi 6, 4ème étape

Le groupe est parti un peu avant nous sur le chemin bien enneigé face à l'hôtel. Ce matin, la neige est dure et verglacée, bonne glisse mais vigilance !

Peu de temps après, nous recollons au peloton de tête : Jean-Paul et ses amis font la chaîne pour traverser le ruisseau de Malecham assez large mais franchissable en dessous du Mas de Jean. Nous enlevons sacs et skis et profitons de leur aide. Les pierres qui émergent de l'eau sont glissantes, il faut briser la glace avec un bâton, mais grâce aux mains tendues, nous passons sans nous mouiller les pieds ! Heureusement qu'ils étaient là !

La montée sur la rive d'en face est agréable mais assez raide par un large chemin empli de congères. En dessous de Fontbonne, il faut de nouveau franchir quelques petits bras de ruisseau et surtout composer avec des clôtures !

Dans le hameau, petite pose, pour discuter brièvement avec un autre groupe de trois skieurs (quelle affluence !) : trois nordistes locaux qui font une traversée en deux jours et avancent beaucoup plus vite que nous ! (bon, ils sont moins chargés que nous aussi !).

A chacun son rythme, nous repartons par monts et champs de bonne neige et sous le soleil pour Le Cros de Boutazon où nous déjeunerons avec les cafistes parisiens. Nous nous permettrons un petit écart par rapport à "la trace officielle", en visant tout d'abord une piste coupe-feu très identifiable puis en improvisant dans la forêt. Maintenant qu'Iphigénie est installé sur l'Iphone, tout va bien ! D'ailleurs, c'est "en tirant à travers" que nous nous dirigerons l'après-midi jusqu'à notre étape suivante, le gîte du Bouteirou, en passant vers la scierie de Banne et une route forestière.

Là aussi, l'enneigement commence à manquer un peu, mais nous nous en sortons plutôt bien.

Après 7 heures de ski environ (comprenant une bonne pause déjeuner au soleil), nous arrivons dans un hébergement de nouveau très agréable et une bonne table !

Vendredi 7 mars, 5ème étape

Direction le col de La Chavade ce matin, avec de nouveau le soleil et même la douceur presque printanière ! Le nouveau jeune propriétaire du Mas du Taillet (hébergement possible) nous guide au passage. Nous ne devons plus être vraiment sur l'itinéraire prévu par le syndicat mixte de la montagne Ardéchoise, nous utilisons le gps de mon smartphone et la carte pour avancer dans la forêt de Riou Claret, tâtonnant un peu mais arrivant à notre but après une descente dans une forêt de petits arbres très dense. Au col, nous retrouvons les balises et les éoliennes pour nous guider dans notre progression. En nous retournant, nous apercevons au loin le Mézenc et le Gerbier et une partie des plateaux que nous venons de traverser alors qu'au Sud se dessinent les contours enneigés du mont Lozère, autre paradis du randonneur nordique !

Après le déjeuner face aux machines géantes qui barrent l'horizon et compromettent la beauté sauvage du site de Cham Longe, nous prenons brièvement une piste de ski de fond puis suivons une piste de raquettes pour arriver au sommet du plateau, sur la Serre de Montgros (1504m) toujours face aux éoliennes, mais avec une vue panoramique en nous retournant vers le Nord. Le site est plus fréquenté, par des skieurs de fond et des adeptes de la raquette.

La belle aventure touche à sa fin.

Il ne nous reste plus qu'à suivre le GR et la route par le col du Pendu pour descendre jusqu'à l'auberge du Bez où notre voiture nous attend. La descente est raide et étroite et je dois déchausser sur la partie la plus ardue ! Françoise est plus "hardie" (logique : Françoise hardie !). Mais nous allons jusqu'à l'arrivée à ski ! Là, nous retrouvons le groupe de Jean-Paul qui fait étape à l'auberge et a prévu encore une journée de ski demain.

Pour nous, la rando est finie, le bilan est très positif. Cinq belles étapes de 5 à 7 heures chacune environ (poses comprises), pas trop longues, donc permettant d'arriver pas trop tard dans les hébergements et de bien se reposer.

De beaux paysages, sauvages, peu fréquentés, peu habités, comme nous les aimons.

Nous n'avons qu'une envie : revenir sur ce plateau pour une nouvelle virée nordique sur plusieurs jours dans cette montagne ardéchoise si belle et déserte comme le chantait Jean Ferrat qui a vécu tout près d'ici…

Gérard et Françoise.<o:p></o:p>

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