Port du masque obligatoire France > Aubrac

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Station de ski de fond du col de Bonnecombe

Durée : 2 à 4 jours

Distance : 22,0 km

Difficulté : Moyenne

Altitude de départ : 1340m

Altitude de chaussage: 1340m

Point le plus haut : 1460m

Pulka : accessible

Deux nuits pour s'immerger dans l'ambiance de l'Aubrac à partir du col de Bonnecombe. La météo hivernale (vent du nord soutenu et jour blanc) a modifié notre projet d'itinéraire initial. Nous sommes restés dans les Alpages des versants Sud du Signal de Mailhebiau alternant entre découverts et bosquets de hêtres.

Télécharger la trace GPX

Philippe et moi sommes accueillis vers 12h à la station Nordique du col de Bonnecombe par Damien, un autochtone adepte du "ski d'arrière-pays". Le temps de s'équiper, d'organiser la pulka, Damien nous accompagne jusqu'aux alpages du Buron de Chantecoin (ou Cantecouyou selon IGN). 

Pendant une petite heure de cheminement commun,  d'abord le long de la piste de rando nordique, balisée de piquets rouges, puis entre les bosquets de fageas pétrifiés par la neige, nous échangeons sur le site, nos pratiques... Avant de nous lancer dans les grandes prairies balayées par le vent du Nord, Damien nous donne quelques conseils précieux : a priori, vue l'enneigement, nous ne devrions pas avoir de problème avec les passages de clôtures; les zones de tourbières seront recouvertes mais gare au passages de gués des ruisseaux au Nord du Mailhebiau qui sont larges; pour le premier bivouac, les clairières  de la plantation des Cazalets devraient nous offrir un abri confortable; la coulée basaltique entre le signal de Mailhebiau et le buron de Chantecoin devrait atténuer la force du vent du Nord.

Nous franchissons donc la première clôture enneigée et glissons en direction du buron de Chantecoin puis du buron de Mailhebiau. Les distances ne sont pas très grandes, mais la visibilité réduite les étirent. Les façades sud des burons n'offrent qu'un timide abri, nous ferons l'étape du jours d'une traite sans pause casse-croûte pour ne pas nous refroidir. Le secteur à l'ouest du buron de Mailhebiau est le plus ouvert et donc le plus exposé au vent : port du masque obligatoire ! (même ici, mais pour des raisons plus sympathiques). Quelle ambiance ! Visibilité de plus en plus réduite, nous butons sur quelques petites congères dont le contournement perturbe notre orientation. Dans cette ambiance, les clôtures nous paraissent comme des fils d'arianes, s'en éloigner est une sensation de saut dans l'inconnu. Nous faisons des points GPS réguliers pour nous rassurer. Après 3-4h de traversée, des ombres fantomatiques apparaissent puis disparaissent avant de se détacher clairement. Nous sommes à la lisière de la plantation des Cazalets. Tels des pénitents blancs géants, les sapins nous invitent dans leur abri : en quelque mètres, nous pénétrons dans l'ambiance feutrée et douce d'un cocon de neige poudreuse. Un bivouac de rêve nous attend!

Il nous faut une bonne heure pour installer le bivouac. Nous avons choisi une clairière avec une percée en direction du signal de Mailhebiau pour la vue au cas où le temps se lèverait demain matin. Le casse-croûte à l'abri est bien mérité, il est 18h. A 19h, nous sommes dans les duvets et commençons à nous relayer pour scier du bois dès 20h, de quoi signaler notre présence à tout loup qui errerait dans le voisinage. Damien nous a parlé d'une meute qui serait peut-être installée sur le plateau. Avant de remettre les machines en marche, nous tournons le cadran. Ces bivouacs hivernaux, bien installés, permettent vraiment de récupérer.

Pas de percée au réveil, le jour blanc et le vent du nord règnent toujours sur le plateau. Nous allons faire un tour vers la croix de la Rode en restant dans les bois. Une amélioration météo est prévue à la mi-journée. Elle n'arrivera qu'à la tombée du jour. Du coup, nous décidons de rester sur le flan sud de l'Aubrac comme la veille. Les conditions météo nous jouent des tours classiques mais très drôles. Convaincu de ne pas pouvoir m'arrêter malgré un chasse-neige appuyé, je chute : en fait, je suis à l'arrêt, le vent et le jour blanc m'ont fait perdre tous mes repères et mon équilibre. Un peu plus tard, nous réalisons soudainement que le vent est désormais de face, un point GPS nous confirme que nous tournons en rond sur le sommet du Carteyroux. Nous sortons alors la boussole pour garder le cap. Cet outil très simple a l'avantage d'être pratique à manipuler avec des gros gants. 

Après une bonne journée de ski, nous nous abritons contre le mur du relai des lacs pour une pause thé chaud et fruits secs à l'abri du vent. C'est l'heure de chercher notre bivouac dans la forêt de Bonnecombe. Emoussés par le vent, nous nous enfonçons dans les bois et renonçons à la vue. Un nouveau tour de cadrant et c'est la récompense : la brume matinale se lève et dévoile un paysage féérique. Je n'ai pas les mots pour les décrire. Nous bartassons de plaisir dans la chantilly des bois avant de rejoindre les prairies parsemées de hêtres en sucre glace. Mais il est temps de quitter le plateau. C'est bien tristement que nous rejoignons la station en chantant "Heigh-ho, heigh-ho, on rentre du buron!"

Météo

Conditions hivernales : températures entre -5°C et -10°C je pense les deux premiers jours avec un refroidissement éolien important dû à un vent du Nord régulier et fort (50-60 km/h en pointe peut-être).

Condition de neige

Très bon enneigement : 80cm annoncés à la station. La neige froide et fraiche de surface permet une bonne accroche et glisse. Superbes conditions.

Activité avalancheuse observée

Aucun  risque d'avalanche sur l'Aubrac. Mais par visibilité réduite il faut faire attention à d'éventuelles "corniches" de congères. 

Le territoire de l'Aubrac n'est pas un terrain difficile sur point de vue ski, mais reste très engagé en fonction des conditions météorologiques. Il ne faut pas s'y engager sans préparation ni équipement adapté.

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