un bavardage sérieux : les accompagnateurs montagne auraient-ils le droit d'encadrer des activités en skis HOK

salut sancho
j'essaierai de lire un de ces 4 le rapport de la cour des comptes mais aurais tu un lien sur l'archivage du débat télévisé ?
Modifié il y a 8 ans
Bonjour Vincent,
Je suis malheureusement un peu usé par ces débats autour de la formation, de la réglementation et des pratiques; le temps a fait son oeuvre. Cependant, je souhaite te faire part d'une idée venue naturellement suite à un stage de recyclage d'AMM. Un professionnel m'apprend, avec un air très sérieux que je ne peux plus marcher avec des bâtons de ski de fond si je ne possède pas l'UV adéquate. Je décidais de mettre en place une UV spécifique aux chaussures fluo à velcro !
Au delà de l'anecdote, la réflexion mûrit, s'allège, pour se résumer à une idée plus en lien avec mes valeurs : Former des professionnels qui évoluent en milieu naturel, sur l'eau, sur terre, sur neige. Le reste n'est plus qu'une affaire de technique. Trois formations particulières liées au milieu qui enfin, deviendrait l'objet principal de la formation (J'utilise le terme "Milieu" au sens très général)
Là , je redeviens sérieux, le sujet me tient à cœur et je veux bien partager une réflexion dans un cadre plus institutionnel.
A bientôt
Francois Ruby
Bonjour François smile
Fabuleux le coup de l'UV nécessaire pour utiliser des bâtons. C'est nécessaire si on utilise des banches de noisetier aussi ? J'aime beaucoup cette idée de Milieu (par pure associaition d'idées je pense aux Milieux tels que les conçoit le géographe paysagiste et philosophe Augustin Berque) — partir de la connaissance du milieu plutôt que de la technique, ça constituerait une extraordinaire révolution dans le monde des encadrants d'activités outside (d'ailleurs, aux states, on a ce très beau terme d'Outside, qui permet justement d'ouvrir à des tas d'activités et pratiques du dehors — dans la tradition du Wilderness, qui va de la marche contemplative et naturaliste aux sports extrêmes — je ne sais pas comment ils organisent juridiquement leurs encadrants outre-atlantique, sans doute de manière plus "libérale" et moins "institutionnelle" que chez nous, je suppose. (mais là c'est ma sainte horreur des institutions qui se fait entendre : je me tais alors !)
Bonne réflexion !
Une réflexion par milieu c'est certain que c'est intéressant, mais avant d'en arriver là, faudra peut être qu'on change de siècle. Quand dans l'environnement AEM, tu trouves des crétins pour revendiquer qu'il faut un UV spécifique pour avoir le droit de marcher avec des bâtons, ça laisse peu d'espoir si c'est les même qui cherchent des arguments qui tiennent la route pour revendiquer du ski raquette. Je me demande si certains ont un UV pour avoir le droit de penser avec des béquilles.
Pour Manu, c'est à retrouver dans l’émission la voix est libre, sur France 3, il y a deux parties, le début est caché à la fin de l'épreuve de saut, la deuxième partie doit se retrouver plus facilement. 
Après c'est un débat télé: 
c'est court, tu parles quand c'est ton tour, en tentant de rester dans le fil conducteur du dernier qui a parlé, c'est limité pour faire ressortir des idées. Surtout que c'était là pour parler élitisme, pas trop tourisme. Mais ce qui est intéressant pour moi , c'est les off, les contacts en coulisses, et le fait d'avoir plongé le nez dans un dossier qui présente une fédé blindées de failles, et que je n'ai pas envie de lâcher, tout en étant pas trop mal placé pour réussir à avoir un peu place dans les débats à venir. Si la fédé n'ouvre pas le débat, j'irai volontiers toquer à la porte au dessus.
ok vu le débat tv
je résume à ma sauce de néophyte du sujet : les subventions publiques pourraient baisser ; l'alpin continue comme d'hab donc c'est la somme allouée au nordique qui pourrait baisser ; et en plus toutes ces sommes, c'est essentiellement pour du ski compet
le vice président du CG dit un moment qu'il va y avoir cette formation d'accompagnateur à Prémanon ; c'est quoi au juste ?
Le vice président du CG, semble croire que le loisir c'est pas une affaire de skieur, mais d'accompagnateurs dans sa remarque. C'est assez révélateur de l'ambiance qui règne dans le résidus de cours de ski nordique sur ce massif, et qui intéresse principalement des publics qui sont déjà un peu sportifs.

Sur Prémanon, il y a un vrai terrain de négociation:

Prémanon c'est le CNSNMM: centre national de ski nordique et de moyenne montagne. C'est une structure coûteuse en entretient, à qui la cours des comptes demande d'optimiser les remplissages, et la rentabilité. Ils ont obtenu d'être le seul centre de formation en France pour préparer le diplôme d'accompagnateur. Quand tu habites dans les Pyrénées et que tu veux devenir AEM, ça fait pas forcément marrer de devoir aller dans le Jura pour te former. C'est sans doute une concession qui a été acceptée sans broncher.

A Prémanon le personnel forme les skieurs nordiques et les AEM. Négocier une qualif ski raquette, pour optimiser le remplissage de la structure, et rentabiliser l'usage du personnel, voir même recruter pour pouvoir répondre à la demande, ça ne me semble pas si illusoire. Le verrou c'est le protectionnisme du SNMSF (syndic ESF). Dans le rapport de la cours des comptes, ces liens entre la fédé et l'ESF sont décrits comme une particularité historique, difficilement pérennisable, à moins que le SNMSF soit capable de reverser beaucoup, beaucoup plus d'argent pour financer l'élitisme.

Bref le verrou rouge est bien remis en question, et si les syndicats AEM, sont prêts à contribuer au financement de l'élite nordique, en proportion de ce qu'ils pourraient obtenir sur de l'encadrement du ski raquette, il y a une vraie faille à exploiter. 
Car la cours des comptes annonce clairement la couleur: 2,5 million versés à l'élitisme nordique, c'est pas assez pour que les athlètes soient dans un contexte favorable à la performance, les subventions risquent de baisser, et l'Etat rappelle, que ce n'est pas son rôle de donner tout l'argent aux équipes nationales. 
Le rapport pointe cette situation, en disant que les rouges ne sont pas forcément légitimes dans la formation, que ce devrait être les cadres fédé qui forment les skieurs. Il explique aussi que ces 2,5 million seraient mieux employés en développant les dimensions ski en tant que sport santé, loisir, bien être. Et pour finir, que c'est de ces dynamiques populaires que doivent émerger une vitalité économique qui soit de nature à financer les équipes, via du sponsoring et de la contribution émanant des syndicats de professionnels qui profitent de l'encadrement du ski.