Comment faire pour que cela s'arrete?

Voici un article du Monde.fr du 07/08/09, sur le développement tentaculaires des stations des ski… A quoi cela sert t'il d'étendre ces méga stations qui font déjà des centaines des km de pistes (sans parler des hors piste), leurs impacts écologique est déjà catastrophiques…
Alors comment arreter ce massacre de nos derniers coins de nature?
Article du Monde.fr:
En Savoie, la préservation de la montagne se heurte à la logique économique
LE MONDE | 07.08.09 | 14h13 • Mis à jour le 07.08.09 | 14h13
Chambéry Correspondante

Le projet est emblématique de la course sans fin à l'aménagement de la montagne : la liaison entre Bonneval-sur-Arc, site classé, et Val-d'Isère (Savoie), qui passerait dans le périmètre du coeur du parc national de la Vanoise, évoquée depuis des décennies, est à nouveau d'actualité. La Société des téléphériques de Val-d'Isère étudie le dossier depuis plusieurs mois. En 1994, une précédente tentative avait suscité une telle mobilisation des associations de protection de la nature que le ministre de l'environnement de l'époque, Michel Barnier, avait préféré refermer le dossier.
Sur le même sujet

Michel Bouvard, député UMP de Savoie, soutient le projet, mais a saisi le ministère de l'écologie. "Ce que j'espère, avance-t-il, c'est qu'aujourd'hui on comprenne que le débat sur la politique de l'environnement, ce n'est pas seulement le débat sur les limites du Parc. On doit être dans une approche globale environnementale et de développement durable."

Certains arguments du député de Savoie se retrouvent dans la directive territoriale d'aménagement (DTA) des Alpes du Nord, en cours d'élaboration. Une directive que combat pourtant l'élu savoyard, tout comme Hervé Gaymard, député UMP de la Tarentaise et président du conseil général de la Savoie. Ce projet de cadrage réglementaire prévoit de freiner, sur l'ensemble du massif des Alpes du Nord, les programmes immobiliers et les extensions de domaines skiables, en se référant explicitement aux effets annoncés du réchauffement climatique et à l'enjeu, qualifié de primordial pour les secteurs de montagne, de la préservation de l'espace.

Le texte final, issu de la concertation avec les élus, transmis le 16 juin à Jean-Louis Borloo, ministre de l'écologie et de l'aménagement du territoire, présente toutefois des assouplissements notables. Il supprime notamment la limitation stricte de l'urbanisation touristique dans les stations, ainsi que le caractère d'exception des liaisons entre domaines skiables.

Mais ce n'est pas encore assez pour les élus savoyards : "Le développement durable ne peut pas se faire sans les stations de sports d'hiver, qui sont le moteur économique d'une grande partie du massif alpin", rappelle Michel Bouvard, qui s'inquiète "qu'on impose finalement par le haut des choses qui n'aient pas été consenties et partagées par l'ensemble des acteurs d'un massif".

Le texte doit désormais faire l'objet de délibérations dans les collectivités territoriales et passer en enquête publique, avant d'être rendu opposable par un décret en Conseil d'Etat, courant 2010. "On est arrivé à un degré d'assouplissement tel qu'au-delà, le document tombe de lui-même, prévient Jacques Gérault, préfet de la région Rhône-Alpes. Cela deviendrait un exercice dérisoire."

En Savoie, où le tourisme représente 50 % du produit intérieur brut, la prise de conscience du changement climatique n'en est qu'à ses prémices. Le plan tourisme 2007-2013 du département, voté en juin 2006, maintient le modèle de croissance économique des stations, en subventionnant les équipements en neige de culture pour les stations de moyenne montagne et les interconnexions entre domaines skiables.

Cependant, le conseil général a lancé en 2007 la rédaction d'un Livre blanc du changement climatique, dont la publication est annoncée pour le mois de septembre. Ce document pose d'emblée que le réchauffement climatique est deux fois plus fort dans les Alpes que dans le reste de l'Europe et met à plat toutes les données concernant les impacts possibles de la hausse des températures et de l'évolution des précipitations, ainsi que leurs conséquences sur le milieu naturel du territoire alpin : recul des glaciers, fonte du permafrost, accélération du processus d'érosion.

"Nous sommes dans un vide de réponses, un vide de connaissances, avertit Jean-Jacques Delannoy, de l'université de Savoie, qui préside le groupe de travail sur le changement climatique mis en place par le département. Les modèles climatiques sont au niveau planétaire, et il faut les décliner à l'échelle locale. Ce travail sur l'état de la connaissance est une manière de mettre les élus devant leurs responsabilités. On ne pourra pas dire : "on ne savait pas"."

Une fois ce travail effectué, il faudra encore construire une stratégie d'adaptation qui prenne en compte cette donne du changement climatique. Mais avec quel modèle de développement ? La mission confiée à l'Institut de la montagne, implanté à Savoie Technolac, qui était d'être force de propositions pour la société civile, a montré ses limites ce printemps.

L'établissement a fermé son unité de recherche en avril. Sa directrice, Carmen de Jong, spécialiste de l'hydrologie dans les massifs montagneux, avait dénoncé les conséquences de l'utilisation de la neige de culture sur l'environnement, provoquant une levée de boucliers des élus et des exploitants de remontées mécaniques.

Jean-Jacques Delannoy s'est vu confier la tâche de rédiger une nouvelle feuille de route, pour, dit-il, "recréer un climat de confiance" entre des élus inquiets et le monde de la recherche.
Nathalie Grynszpan
http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/08/07/en-savoie-la-preservation-de-la-montagne-se-heurte-a-la-logique-economique_1226501_3244.html

Il faut juste…

Modifier le référentielle de 90% des personne qui en veulent toujours plus…plus…plus. Même si se plus n'a ni queue ni tête… et sert souvent plus a frimer au bureau le lundi matin qu'a vraiment se faire plaisir.

Parce qu'ils ont le pouvoir de l'argent et son inscrit a 200% dans la société de consommation et que le market leur a bien vendu leurs rêves. Ca vas pas êtres facile de résonner tt ces bourrin là… qui joue à qui a la plus grosse… et cherche a êtres plus exclusif que leurs voisins… surtout que si tu leur enlève ça il reste souvent pas grand chose… dur… dur… et puis avec la vie de merde qu’il se tape tt l’année il on bien droit a 5 semaine de gavage ou ils se sentent récompenser de leur frustration en étant traité upper class au dessus de tout et de tous.

De plus si il y de l'argents à gagner on ne va pas te laisser briser le business.

Moi même, parfois, je suis comme ça… hiou, ça c'est encore plus dur :slight_smile:

Cio

Comment faire ?

S'engager pour la défense des espaces naturels de montagne !

Pour faire suite à ton poste Nicolas, voici une enquete affligeante pour le Parc:
http://www.mountainwilderness.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=607:investissements-records-dans-les-alpes-&catid=46:actus&Itemid=730

De la difficulté de concilier écologie et économie dans des régions dont la moitié (voire plus) des revenus provient du "tourisme de masse".
Et ces revenus profitent aussi aux pacs nationaux.
Je crois que ce choix ne sera jamais simple, car si on respecte les parcs nationaux, on freine l'économie d'une région, qui a alors moins de moyens à consacrer à sa région , etc…
Et si on accepte de "saccager" un parc pour augmenter les revenus et les moyens de la région, on détruit le biotope et on détruit un pue plus la couche d'ozone.

On sait qu'il faut absolument et rapidement mettre tout en œuvre pour sauver notre planète. Mais dans les régions touristiques, ça va être beaucoup plus dur. :-?

Comment faire pour que cela s'arrête?! Et bien c'est simple, il faut changer notre façon de vivre…La société a fait de nous de bons consommateurs et dans toute notre manière d'appréhender notre vie et les choses qui nous entourent : on consomme bêtement de la nourriture, des vêtements, des objets et la Nature et on se lasse très facilement de tout. La société de consommation a fait de nous des gens blasés à qui il faut sans cesse de nouvelles choses pour ne pas s'ennuyer.
Si on prends le temps d'observer un peu la Nature, on remarque qu'elle n'est jamais la même. Les stations de ski veulent sans cesse s'étendre car les skieurs ne veulent pas faire 2 fois la même piste dans leur séjour : les pauvres! Quand on ski dans la même station ce qui est bien c'est que justement on connait tous les coins sympa où on peut s'éclater en fonction de la météo et de la neige sans perdre le temps sur d'autres pistes. Et puis si les skieurs ne voulaient pas des boulevards pour foncer comme des cons sur la prochaine remontée mécanique(car c'est pas ça skier!)et que justement les stations de ski laissaient des pistes non damées…ce serait du ski génial et jamais pareil car les conditions d'enneigement et l'état de la neige change tellement d'un jour à l'autre et même d'une heure à l'autre qu'il serait super de répéter la même piste plusieurs fois.Alors moi je dis changer car l'avenir ne présage rien de bon…prenez le temps d'observer et apprécier les choses…vous verrez la vie sous un autre angle!

Pour faire suite à ce post sur l'extension sans fin des domaines skiables sur les espaces naturels, et bien voilà que revient sur le devant de la scène l'autorisation des engins à moteurs de circuler sur les espaces naturels (jusqu'ici heureusement interdit&#8230smile

Texte de la Fédération des Parcs Naturels Régionaux:
Du 10/02/2010
Proposition de loi étendant l'usage de véhicules motorisés en zone de montagne : la Fédération des Parcs naturels régionaux précise sa position


Suite aux nombreuses réactions concernant la prise de position de la Fédération des Parcs naturels régionaux sur la proposition de loi déposée par le député Francis Saint Léger le 15 septembre 2009, visant à réformer la loi relative à la circulation des véhicules terrestres dans les espaces naturels, et suite à la réaction de M. Saint Léger, qui proclame que la Fédération “n’a rien compris”, Jean-Louis Joseph, président de la Fédération, tient à préciser pourquoi les Parcs s’opposent à cette proposition de loi.

La réglementation existante découlant de la loi du 3 janvier 1991 relative à la circulation des véhicules terrestres dans les espaces naturels est codifiée dans le Code de l'environnement.
Une circulaire du 6 septembre 2005 a rappelé la nécessité de son application et la manière de l’interpréter en raison de l’apparition des quads.
Cette loi de 1991 énonce clairement le principe de l'interdiction de circuler en milieu naturel à l'aide d'un véhicule à moteur en dehors des voies ouvertes à la circulation publique.
Cela concerne évidemment les voies du domaine public routier de l'Etat, des départements et des communes, mais aussi des chemins ruraux, quel que soit leur état physique, puisque ces derniers sont par définition ouverts à la circulation publique.
Par ailleurs, les voies privées, qu’elles appartiennent à une personne morale de droit publique ou privé, ou à une personne physique, peuvent parfois être ouvertes à la circulation motorisée du public, ce qui dépend, en conformité avec les droits élémentaires de nos concitoyens, de la volonté du propriétaire, comme le rappelle la jurisprudence.

Or c'est ce type de voies qui permet la pénétration en profondeur du milieu naturel. La jurisprudence est claire et sans ambigüité quand elle donne le moyen au citoyen d’évaluer s’il peut ou non s’acheminer sur une voie à l’aide d’un véhicule à moteur : si une voie privée est « carrossable » pour un véhicule ordinaire et que rien n'est de nature à laisser penser, à n'importe quelle personne normalement constituée, qu'il ne faut pas l'emprunter, alors cette voie est présumée ouverte à la circulation motorisée du public ». Cette jurisprudence est constante.

On entend par « véhicule ordinaire », un véhicule qui ne comporte pas d'équipements de nature à lui permettre de circuler sur tous les types de terrains, c'est-à-dire hors des voies carrossables.

La proposition de loi déposée par le député Saint Léger, en retirant le caractère « ordinaire » des véhicules parmi les critères d'appréciation introduits par la jurisprudence, et en précisant dans la loi que « toute voie praticable par des véhicules homologués pour une circulation routière et adaptés à ses caractéristiques est considérée comme carrossable et ouverte à la circulation » rendrait inopérante la jurisprudence et ouvre de fait la voie à la circulation des véhicules tout terrain et des quads immatriculés sur les chemins de montagne. Elle l'ouvre d'autant plus que rares sont les communes rurales et les particuliers qui ont les moyens de garderie pour faire appliquer les interdictions qu'ils pourraient décider et matérialiser sur les chemins existants, car il s'agit avant tout de chemins.

Pour circuler librement en véhicule tout terrain en montagne, il faut en effet modifier la loi. Et c'est justement parce que l'application de la loi de 1991 est éclaircie et qu'il est de plus en plus difficile de la contourner que cette proposition de loi apparait.

L'équilibre est actuellement trouvé quant à la fréquentation du milieu naturel. L’adoption d'une telle proposition de loi n'apportera aucune facilité aux propriétaires ou à leurs ayants droit (usufruitiers, agriculteurs locataires, détenteurs du droit de pêche ou de chasse, acheteurs de coupes de bois, etc.) à qui la loi de 1991 et la circulaire de 2005 reconnait le droit de circuler ou de faire circuler des véhicules à des fins privées sur des terrains leur appartenant, ce qui est normal.

Bien au contraire, l'adoption d'une telle proposition de loi, qui s'inscrit en totale opposition avec les volets du Grenelle de l'environnement, va ouvrir la voie à la fréquentation des véhicules tout terrain et des quads immatriculés dont le nombre a considérablement augmenté ces dernières années, et ce alors que les moyens de garderie ont fortement diminué, engendrant ainsi des préjudices évidents graves pour les milieux naturels mais aussi des conflits d'usage avec les propriétaires et leurs ayants droits et avec d'autres usagers, notamment les chasseurs et les randonneurs.

C’est pourquoi la Fédération des Parcs naturels régionaux s’oppose et continuera de s’opposer à la proposition de loi de M. Saint Léger.

Jean Louis Joseph
Président de la fédération des parcs naturels régionaux de France
Lien: Fédération des PNR

A SIGNER la pétition pour la MOBILISATION pour REJETER ce TEXTE de LOI: Pétition contre la circulation des véhicules à moteur dans les espaces naturels

[…]Selon la société de conseil Protourisme (Le Progrès 28/12/2010), 55% des personnes qui partent en vacances à la montagne l'hiver ne font pas de ski, tandis que chez les 45% de skieurs, la durée moyenne de ski sur une journée est de 4 heures en moyenne contre 7h30 en 1980. Autrement dit, les touristes sont de moins en moins nombreux à skier dans nos stations, et en plus ils skient de moins en moins longtemps. Pendant ce temps, on construit toujours plus de remontés mécaniques pour avoir des domaines skiables de plus en plus vastes[…]

Dans le massif du Mont Joly, le business de l'or blanc est en passe de s'emparer du dernier espace vierge d'aménagements touristiques. Officiellement, c'est « pour sauver les Contamines ».
Article très intéressant sur le développement des stations… et la diminution des espaces naturels: La Voix des Allobroges

il faut juste ne plus aller dans ces stations. en attendant qu'ils changent de façon de penser. De toutes façons la concurrence à venir du Caucase va faire mal.

De toutes façons la concurrence à venir du Caucase va faire mal.

Pas cool pour les Caucasiens ! :-x Le bétonnage du Caucase, de la Crimée ou des Balkans m'emm.. tout aussi que celui des Alpes, même si je n'irais probablemment jamais dans ces coins.

les domaines à massacrer sont encore quasi vierges et immenses. L'argument sera justement "la nature vierge", que les français ont massacré, jusqu'au coeur des parcs nationaux, justement pour que le skieur dans sa benne voit de la nature vierge…

Et encore un magnifique vallon de la Vanoise en péril face à l'extension des stations:
http://www.camptocamp.org/forums/viewtopic.php?id=189769&action=new

Stations : encore une qui veut se faire aussi grosse que le boeuf !
http://www.mountainwilderness.fr/amenagements/actions/2787-stations-encore-une-qui-veut-se-faire-aussi-grosse-que-le-boeuf-.html?task=view

Pétition : Halte au bétonnage de la Montagne !

Le marché des sports d’hiver plafonne. Et pourtant chaque année, pour compenser la lente érosion du nombre de lits touristiques disponibles (les propriétaires ne veulent plus louer une fois leur investissement amorti), nos élus autorisent de nouvelles constructions au détriment des espaces naturels alors que la vallée dispose déjà de 360 000 lits touristiques.
Depuis quelques années des stations ont obtenu l’autorisation de construire des lits supplémentaires: Sainte Foy 3000, Valmorel 3000, La Tania 1500. Les Arcs envisagent de construire 3000 lits, Vallandry 600, Villaroger 650 sur un portefeuille accordé dans le passé. Aime La Plagne a déposé un dossier pour 2500 lits supplémentaires…
Soit un total d’environ 15 000 lits à construire dans les prochaines années … et Vivre en Tarentaise ne sait pas tout !
Du Mont Valaisan (La Rosière) au Vallon du Clou (Ste Foy) des projets d’extension des domaines skiables sortent des cartons.
Alors que nous commençons à sentir les effets des dérèglements climatiques, certains continuent à parier sur un modèle de tourisme fortement générateur de CO2 (70% des émissions sont dus au transport).
Sachant que 7,5% seulement de nos concitoyens pratiquent le ski, on va chercher de plus en plus loin une clientèle « haut de gamme » toujours plus exigeante en aménagements.
L'augmentation des prélèvements en eau potable et pour l'enneigement artificiel réduit de plus en plus la part laissée aux milieux aquatiques. Le déséquilibre entre ressource et besoins s'accroît.
Alors que les moyens et la volonté manquent pour développer les transports en commun ou améliorer l’isolation des bâtiments, on dépense des millions en infrastructures routières.

Quand s’arrêtera-t-on ? Le tourisme d’été souffre déjà de l’image d’usine à ski qui colle à la Tarentaise. Il est temps de réfléchir à un autre modèle de développement. Il est temps également de restaurer nos stations et de les adapter au tourisme estival.

Un SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) est en cours d’élaboration. Il doit définir les orientations d’aménagement du territoire de Tarentaise et sera soumis à enquête publique.

DES MAINTENANT NOUS DEMANDONS UN MORATOIRE DE 10 ANS SUR LES NOUVELLES CONSTRUCTIONS TOURISTIQUES ET LES EXTENSIONS DE DOMAINES SKIABLES EN TARENTAISE.

Vous pouvez signez cette pétition en suivant ce lien.

Aricle: http://www.vivrentarentaise.fr/tourisme-et-amenagements/21-gestion-de-lespace/53-petition-halte-au-betonnage-de-la-montagne

Article dans Rue89, sur l'analyse de la situation du bétonnage de nos belles montagnes… affligeant….

Montagne : vivre du tourisme ou de l'immobilier ?
Rue89 du 20/03/12 Claude Comet

La montagne est devenue une bulle immobilière sans pilote ni logique de développement. Des vacances de plus en plus courtes, des taux de fréquentation qui se concentrent sur quelques semaines par an… Et, partout, des nouvelles constructions.

C'est contre cette tendance à toujours construire plus que les Suisses viennent de se prononcer, à l'initiative de l'écologiste Franz Weber.

En France, même si de nombreuses voix commencent à s'élever, on semble loin d'obtenir de tels résultats. C'est que le modèle touristique de la montagne dans son entier repose sur l'immobilier. Si je vous dis que c'est au mépris de la biodiversité ou de la ressource en eau, vous me répondrez que je suis une Khmer verte…

Laissons l'environnement de côté pour le moment. Parlons économie touristique.

Après la neige – magique –, la montagne touristique peut compter sur la magnificence de ses paysages. Mais en rognant ici ou là sur un coteau, un vallon, une pente, en tartinant à tout-va les abords des anciens villages d'immeubles/chalets tous uniformes dans leurs parures de bois sur béton, le modèle touristique dessine sa propre perte, à court ou moyen terme.

Des volets clos, des grues partout
Les images sont parlantes : semaine du 12 au 18 mars, les vacanciers de la dernière zone (B) sont rentrés chez eux, les pistes sont désertées, vraiment vides. Rares sont les touristes étrangers présents, hormis dans quelques stations phare – Chamonix, Courchevel, Val d'Isère… Ailleurs, les appartements et les chalets ont refermé leurs volets. Ils auront tourné à plein (du moins on le suppose, voir plus bas) durant cinq à six semaines maximum cet hiver.

Pourtant, ici et là, dès qu'une bande de paysage bien verte se glisse aux abords des habitations, fleurissent de nouveaux panneaux « terrain à vendre ». Pour le promeneur attentif, c'est toute la montagne qui semble à vendre !

Déjà, les chantiers ont repris. Du neuf, toujours du neuf. Et l'été, c'est pire. Parfois, on se croirait dans un salon du BTP.

Côté chiffres, c'est simple, on nage entre deux eaux : entre l'à peu près et le n'importe quoi, voire l'arrangement de la vérité.

L'hiver, quand à la télévision, on annonce que les stations ont fait le plein, cela veut dire que les lits « marchands » (autrement dit ceux qui sont mis en location) sont remplis. Restent tous les autres lits touristiques. En Tarentaise, ces lits dits « non marchands » (donc non loués) représentent 49% du parc immobilier.

L'ennui, c'est que les chiffres qualifiant le parc immobilier eux aussi sont imprécis. Toujours en Tarentaise, entre les chiffres donnés par l'Etat (Insee, Préfecture) et ceux de l'Observatoire touristique départemental (Savoie Mont Blanc tourisme) sur les 23 principales communes de Tarentaise, l'écart est de plus de… 13 000 lits.

2 500 lits de plus : le prix d'un centre aqualudique
En fait, on ne sait rien du nombre de lits construits et occupés réellement, mais on continue de construire. Au prétexte justement que trop de lits ne sont plus loués par leurs propriétaires ou sortent du marché, car leur mauvaise qualité ne correspond plus au goût des clients.

Ce n'est pas un sujet nouveau. Il y a eu des tentatives pour « réhabiliter » les lits anciens, quand, dans le même temps, des tas de dispositifs de défiscalisation avantageaient grandement la construction neuve. Cherchez l'erreur.

Pas facile de savoir de combien le nombre de lits a augmenté, donc. Dans le cadre de la préparation d'un schéma de cohérence territoriale, une étude s'achève en Tarentaise. Dans l'immédiat, il faut s'appuyer sur le rapport de stage (2009) d'un étudiant de master, Thierry Bordé, pour en avoir une approche ! On y apprend que 45 000 nouveaux lits ont été construits entre 1999 et 2007 sur les 23 principales communes de Tarentaise.

Et plein d'autres sont dans les cartons. Car le second ressort des ces constructions, c'est qu'elles servent aussi à financer de nouveaux équipements. Ici une remontée mécanique, là un centre aqualudique (très à la mode), et bientôt des navettes qui seront destinées à améliorer le transport des skieurs dans les stations…

Dernier dossier en date : la Plagne, 60 000 lits en 2007, qui cherche à monter sur un terrain communal une opération de promotion immobilière de 2 500 nouveaux lits touristiques pour obtenir des financements pour un centre aqualudique de 30 millions d'euros. Simplement parce qu'en face, la station de Courchevel s'offre un centre aqualudique de 70 millions d'euros (avec piscine à vague à eau salée… à 1 800 mètres d'altitude ! ). Même chose à Avoriaz, où Pierre & Vacances vient de construire un nouveau quartier pour aménager également un ensemble ludique autour de l'eau.

Pression et spéculation. La bulle foncière fonctionne en grande partie grâce aux niches fiscales. Sauf que les jeunes actifs ne peuvent plus se loger dans les stations. Dans nombre d'entre elles, des classes ferment. C'est en bas, loin dans la vallée, que migrent les montagnards, avec leur lot de déplacements quotidiens, en voiture naturellement.

Chacun son projet
Même si les élus locaux assurent que la construction ne peut plus se poursuivre au même rythme, chacun a son projet. Projet, dont il assure qu'il sera le dernier !

Dans ma dernière note de blog, je vous ai parlé de cet Ukrainien qui semble avoir passé un compromis avec la commune de Bozel pour acheter 4 hectares de terrain en zone non constructible. Notre homme se chargerait de construire route et réseaux divers mais aussi de faire établir une liaison en télécabine entre Bozel et Saint Bon Courchevel… en échange d'une simple modification du Plan local d'urbanisme pour urbaniser 1 000 m2 sur le terrain de 4 hectares et autant à Saint-Bon.

Une aubaine que cette télécabine ! Les élus vous diront sans rire qu'elle permettra d'éviter de nombreux déplacements en voiture.
En montagne aujourd'hui, l'immobilier est le principal ressort financier du développement des stations, comme si l'activité touristique n'était que secondaire. Comme au tout début de l'histoire des sports d'hiver…

Sauf que tous les espaces ont été remplis et que l'on triche sans arrêt avec les règles antérieurement établies. Comme si la planète était infinie. Comme si la spéculation et le prix de l'immobilier étaient sans conséquence sur l'agriculture, le prix du logement, l'installation des jeunes actifs. Comme si la ressource en eau était inépuisable.

Comme si le nombre potentiel de touristes était également infini. Mais non. La fréquentation n'augmente plus guère (7 millions de skieurs environs dont 1,5 million d'étrangers), malgré des campagnes de promotion toujours plus lointaines, toujours plus coûteuses…

Et pendant ce temps, le prix de toutes ces infrastructures rend de plus en plus inaccessible au plus grand nombre la joie et le plaisir d'une semaine aux sports d'hiver.

A lire sur: Rue89.com

Cyrille M a écrit :
Dans ma dernière note de blog, je vous ai parlé de cet Ukrainien qui semble avoir passé un compromis avec la commune de Bozel pour acheter 4 hectares de terrain en zone non constructible. Notre homme se chargerait de construire route et réseaux divers mais aussi de faire établir une liaison en télécabine entre Bozel et Saint Bon Courchevel… en échange d'une simple modification du Plan local d'urbanisme pour urbaniser 1 000 m2 sur le terrain de 4 hectares et autant à Saint-Bon.

Une aubaine que cette télécabine ! Les élus vous diront sans rire qu'elle permettra d'éviter de nombreux déplacements en voiture.

Et pour cause !
une aubaine qui permettrait d'économiser plus de 40 000 euros par an à chacune des deux communes.

C'est la somme que la commune de Bozel a investi dans la navette gratuite mise en place pendant la saison d'hiver ( quelques liaisons quotidiennes par car entre Bozel et Saint-Bon pour les personnes qui travaillent et pour les vacanciers) l'hiver 2010-2011.
Somme en constante augmentation tous les ans, (+ 5000 euros par rapport à l'année 2009-2010)donc on imagine facilement la somme pour cette année.
Source compte-rendu du CM sur le site de la mairie de Bozel.
Cyrille M a écrit :
Article dans Rue89, sur l'analyse de la situation du bétonnage de nos belles montagnes… affligeant….

Montagne : vivre du tourisme ou de l'immobilier ?
Rue89 du 20/03/12 Claude Comet

Dans ma dernière note de blog, je vous ai parlé de cet Ukrainien qui semble avoir passé un compromis avec la commune de Bozel pour acheter 4 hectares de terrain en zone non constructible. Notre homme se chargerait de construire route et réseaux divers mais aussi de faire établir une liaison en télécabine entre Bozel et Saint Bon Courchevel… en échange d'une simple modification du Plan local d'urbanisme pour urbaniser 1 000 m2 sur le terrain de 4 hectares et autant à Saint-Bon.

Une aubaine que cette télécabine ! Les élus vous diront sans rire qu'elle permettra d'éviter de nombreux déplacements en voiture.
A lire sur: Rue89.com

Et pour cause !
une aubaine qui permettrait d'économiser 20 000 euros par an à chacune des deux communes.

C'est la somme que la commune de Bozel a investi dans la navette gratuite mise en place pendant la saison d'hiver ( quelques liaisons quotidiennes par car entre Bozel et Saint-Bon pour les personnes qui travaillent et pour les vacanciers) l'hiver 2010-2011.
Somme en constante augmentation tous les ans, (+ 5000 euros au total des deux communes par rapport à l'année 2009-2010)donc on imagine facilement la somme pour cette année.
Source bulletin municipal sur le site de la mairie de Bozel.

En Haute-Tarentaise, au pays des méga-stations, le Vallon du Clou représente un des derniers grands espaces naturels de montagne non aménagée.

Le classement de l'intégralité du vallon le protégerait contre les velléités d'extension des remontées mécaniques de Sainte-Foy-en-Tarentaise.

Mais la procédure de classement est actuellement bloquée alors que toutes les étapes administratives ont été franchies avec succès.
Depuis plus d'un an, il ne manque plus que la signature du ministre en bas du décret de classement.

Si le décret n'est pas signé avant le 1er septembre 2013, toute la procédure sera annulée.

C'est pourquoi les associations protection de l'environnement engagées depuis des années pour la protection de ce vallon exceptionnel vous invitent à vous mobiliser le 14 avril prochain pour participer à une randonnée pour la protection du Vallon du Clou

Toutes les informations sur le site de Mountain Wilderness

Venez nombreux !

Grande et bonne nouvelle :

Le décret de classement du Vallon du Clou est signé, il a été publié au journal officiel aujourd'hui 27 mars !

En savoir plus

Ben chouette alors , du coup pas de rando grogne , mais une rando Te Deum ?