Stop au bruit en montagne!

De la part de la FFCAM, de la FRAPNA et de Mountain Wilderness :

STOP au bruit en montagne !
Venez le dire le 14 mars 2010 sur le glacier de Saint Sorlin
(Repli le 21 en cas de mauvais temps)

Hékiski déguisé, vols panoramiques tous azimuts, transports de clients de plus en plus nombreux vers les stations de ski… La saison d'hiver bat son plein et avec elle son cortège de nuisances sonores…

S’éloigner de la route ne suffit plus pour trouver le silence. Après nos manifestations à Chamonix, au mont Miravidi en Tarentaise, au col Infranchissable, à l’Alpe d'Huez, à Courchevel… et à la suite du colloque sur la pratique de loisirs motorisés aériens du 9 décembre 2009, un collectif inter associatif vous propose de reposer dans le débat public la nécessité de faire évoluer la législation concernant les loisirs motorisés aériens.

Pourquoi ?

Le glacier de Saint Sorlin, pourtant site classé depuis 2008, contient une de ces curiosités que sont les altisurfaces. Ces zones, situées en pleine montagne, dans des endroits sauvages, sont laissés libres d'accès aux avions qui peuvent des heures durant faire des exercices d'atterrissages/décollages au grand dam des randonneurs et des riverains. Pourquoi pas un terrain de motocross?

Cette pratique n'est qu'un aspect d'un problème plus général.

L’heliski : Même si cette pratique est interdite en France, des stations de plus en plus nombreuses contournent la loi qui interdit les déposes et organisent des reprises au bas de hors-piste. Pourtant l’interdiction de l’utilisation de l’hélicoptère à des fins de loisir s’est imposée au législateur de l’époque pour le bien de tous. Il est donc grand temps de lever l'ambiguïté présente dans la loi pour en faire respecter l'esprit. Par ailleurs, l'autorisation de cette pratique en Italie déborde très largement en France (le bruit ne connaît pas la frontière) et le transport vers les sommets frontaliers ou vers l'Italie est tout aussi bruyant qu'une dépose réelle.
Concernant les survols, tout est bon pour proposer les produits les plus variés et exotiques : vols panoramiques ou gastronomiques, randonnées en raquettes avec retour en hélicoptère, dispersion des cendres d'un défunt sur un sommet prestigieux, liaisons inter stations, transports de l'aéroport jusqu'à la station, etc. Ainsi, certaines vallées subissent jusqu’à 10 à 20 passages d’aéronefs par heure !

Les hélicoptères ne sont pas les seuls en cause, ainsi, ce sont en grand nombres les avions de tourisme qui survolent, de préférence sans pot d'échappement, de façon permanente le massif du Mont-Blanc, le massif de la Vanoise, etc.

Les arguments sont connus et nombreux. Au moment où les préoccupations environnementales sont de plus en plus importantes, rien ne saurait justifier que le plaisir de quelques-uns vienne gravement perturber les dernières zones de tranquillité pour la nature et les Hommes. De la même façon qu'il n'est pas concevable que des motos, quads, motoneiges circulent dans tout l'espace montagnard (ce qu’interdit formellement la loi montagne), il n'est pas plus acceptable que quelques mètres plus hauts des moteurs, souvent bien plus bruyants; puissent pétarader à leur guise.

Nous ne pouvons pas faire preuve de laxisme sous prétexte qu’il y ait pire ailleurs:
La montagne est trop précieuse!

Nous demandons :
- la pose obligatoire de silencieux sur les avions et le retrait des hélices bipales plus bruyantes,
- l’amorce d’une réflexion avec tous les acteurs pour limiter (plages horaires, zones de silence) la dispersion des aéronefs en montagne,
- l’interdiction de la pratique de reprise par des aéronefs, en plus des déposes,
- une harmonisation européenne sur la base du texte français.

Bien sûr, nous ne remettons pas en cause l’utilisation de l'hélicoptère pour les secours en montagne, les travaux, ou le ravitaillement d'une collectivité telle qu'un refuge qui bénéficient au plus grand nombre, même si nous préconisons de ravitailler au maximum par un mode doux : animaux de bâts, porteurs.

Aspects pratiques

Le glacier de Saint Sorlin est un site facilement accessible à tous (situé au-dessus de la station de Saint Sorlin d’Arves) aussi bien à ski qu'en raquettes (il est possible d’utiliser les remontées mécaniques pour la première partie), les plus chevronnés trouveront de multiples objectifs à leur portée. Chacun est supposé autonome, il n'y a pas d'encadrement prévu. Le but est d'être le plus nombreux possible pour indiquer qu'il y a des gens en montagne qui aspirent au calme. Nous inviterons la presse et déploierons une banderole sur le lieu même d'atterrissage. Séance de photos bien sûr. Nous profiteront de l'occasion pour rencontrer les acteurs locaux, les habitants qui sont concernés par deux altisurfaces.
Rendez-vous à 7h sur le parking de la station pour les randonneurs.
Rendez-vous pour tous à 11h sur le plat du glacier.

Le Glacier de Saint-Sorlin (waaah !)




Son altisurface (vroum !)




Et nous (chut !)







(photos de Thomas Guiblain et Jean-François Bavitot pour Mountain Wilderness France)