Développement du Ski de Randonnée Nordique

Réponse de Mush69 (déplacement de sa réponse dans le bon sujet)

bonjour

je me demande pourquoi vous voulez à tout prix augmenter l'audience du srn ???

quand il y aura beaucoup de monde , nous aurons les mêmes dérives que celles apparues dans les autres disciplines de montagne ou autres activités ; c'est toujours le nombre qui crée problème et le dicton " pour vivre heureux vivons caché " est bien d'actualité dans ce cas là .

quand au matériel , il y a tout ce qu'il faut dans les pays nordiques et , même s'il n'est pas toujours au top de la modernité , il semble bien convenir aux autochtones qui ont quand même une grande expérience sur le sujet .

les gens qui veulent vraiment découvrir la pratique du srn le ferons par eux mêmes comme nous l'avons pratiquement tous fait sur ce forum ;ensuite et si le besoin s'en fait sentir , ils demanderons conseil en faisant la démarche par eux même .

il me semble souhaitable de ne pas "forcer" l'activité , pour éviter la dérive bassement mercantile qui suivra forcément un début de succès et les règlementations restrictives qui iront forcément avec.par expérience dans plusieurs domaines j'ai toujours constaté la même fin .

profitons donc encore du peu de liberté qu'il nous reste en restant aussi discrets que possible.
Praticien du Ski Sauvage.
Modifié il y a 11 ans
Il me semble que la réponse de mush69 est très sage, digne d'une Robertade !

C'est vrai que si la discipline explosait, règlementations et problèmes nous tomberaient sur le dos comme la grêle !

Je crois plus en un retour à la raison des domaines nordiques afin de préparer des itinéraires grand public, pour permettre à ceux qui veulent un peu s'évader de la bande d'arrêt d'urgence de l'autoroute des neiges, de pratiquer un ski de fond autrement, comme maintenant certains pratiquent la raquette.
ce n'est pas tout le monde qui a l'équipement, la volonté, la technique, le physique et le désir d'aller faire de la rando hauturière.

Après, comme le dit Mush, ceux qui veulent aller plus loin peuvent rencontrer des Sancho qui les emmèneront vers l'infini et au-delà, comme Buzz l'Eclair, la vitesse en moins et le contemplatif en plus.

Les pistes classiques tracées à la motoneige à la Féclaz sont un peu un retour au source du cheminement, certes tracé mécaniquement, mais plus chemin empierré que autoroute en enrobé.
Par contre il faudra que ces domaines évoluent encore en comprenant qu'il ne faut pas rajouter ces pistes en plus de celles larges existantes, mais transformer des larges en sentiers de ski.
Ne plus augmenter l'offre alors que la demande n'a pas fini encore sa chute mais l'adapter à la société d'aujourd'hui et au possible?/probable? modifications du climat à venir.
Modifié il y a 11 ans
Le "développement" c'est comme la "croissance".

Que voulez vous développer exactement ?
Ce "développement" est il souhaitable ?

Plus terre à terre :
2 propositions que vous présentez comme des évidences et que je conteste.

1) Le ski de rando nordique serait moins difficile techniquement que le ski de rando alpin.

2) Le développement de nouveaux matériels serait une réponse des fabricants à la demande des pratiquants.
Modifié il y a 11 ans
Ouf ! Nico !
Tu fais bien de débarquer dans cette discussion mon petit père !
Evidemment, on emmèle joyeusement les idées et on oublie les fondamentaux :
D'abord l'idée de " démocratiser " la SRN . Merde ! C'est pas cher l'équipement .Et la pratique est infiniment moins couteuse que l'alpin … Démocratiser …mon cul ! Faut juste que l'idée atteigne ceux qui aiment la nature et ont envie de se remuer un peu …
"Développer " …A mon avis , oui, il est souhaitable de bien faire connaitre avec exactitude l'activité , de garder un oeil sur ce qui se dit , se fait, se prépare autour de nous pour éviter les dérapages : de nos jours on se trouve bien souvent encadré, discipliné et règlementés avant d'avoir eu le temps de dire "ouf "

Bien d'accord avec toi sur les fausses évidences !

Modifié il y a 11 ans
je prends bonne note du: "démocratiser mon cul" de Robert.
Développer le SRN me semble avoir du sens, dans la mesure où cette activité me parait justement être une belle alternative aux dérives mercantiles de bien d'autres activités de neige.
C'est sûr que je suis peut être mal placé pour en parler, car contrairement à nombre d'entre vous: je cherche quand même à en vivre.
Ceci dit uand je vois le gigantisme des aménagements des stations de ski alpin, l'extension des plantations de pylones, la démesure des engins de damage en fond, le passage des buldozers, et des casse-cailloux pour ces deux activités, les problèmes d'eau liés à l'usage des canons… dans le slogan "la montagne ça vous gagne" c'est pas la montagne qui y gagne. Pour ma part chercher à développer le SRN, c'est aussi tenter de faire évoluer le rapport que peut avoir le vacancier amateur de glisse, avec la montagne.
Si mon rapport au développement du SRN, n'est certes pas complètement désintéressé, je suis sûr en revanche que mon banquier préférerait me voir continuer à slalomer entre des lignée de canon à neige.

Sur les évidences:
Moi non plus je ne pense pas que le SRN soit techniquement plus facile que le ski de rando alpin. En revanche c'est l'accès aux tout premiers plaisirs de la glisse pour un novice, qui me semble plus facile en SRN qu'en ski de rando alpin, ce qui n'est pas tout à fait la même chose.

Je ne sais pas trop dans quelle mesure la demande des pratiquants influe sur la recherche en développement de nouveaux matériaux. Comme l'a évoqué Grand steak, dans le sport, il semblerait bien que, si le pratiquant en question évolue aux Jeux Olympiques, sa demande a certainement plus de poids. Ceci dit en l'absence de compétition dans le SRN, certains pratiquants ont bien réussi à faire développer des Svartisen. Avec encore un peu de développement dans le SRN, on peut même espérer qu'un jour on puisse voir sortir les svartisen dans des pointures inférieures au 36. Histoire que d'autres pratiquants adeptes du SRN, puissent enfin faire partager les plaisirs de cette pratique à leurs enfants ou petits enfants, ou leurs élèves.
Ceci dit le jour où un instit trouve tout le matos adapté pour emmener sa classe en SRN, il va vite s'apercevoir que la norme 75mm a ses limites, et qu'on a vite fait de perdre un temps monstrueux à chausser les skis de tous ces marmots.
Tiens ça me fait penser qu'on pourrait peut être créer une rubrique "appel aux fabricants de matériel soucieux des besoins des pratiquants"
Modifié il y a 11 ans
Mush69 a écrit :

je me demande pourquoi vous voulez à tout prix augmenter l'audience du srn ???

quand il y aura beaucoup de monde , nous aurons les mêmes dérives que celles apparues dans les autres disciplines de montagne ou autres activités

Je pense que le srn est un parfait embassadeur des valeurs qui nous sont chères :
contemplation, humilité, respect de notre environnement…

Et les rassemblements qui existent actuellement vont dans ce sens : partage, découverte, pas de compétition ni sur les performances ni sur le matériel que chacun choisira en fonction de sa pratique.
(le tout avec un pointe de respect et de nostalgie venant de l'origine de la discipline qui me plait particulièrement, en faisant continuer à vivre ce que nos anciens ont construit)

Mush69 a écrit :
il me semble souhaitable de ne pas "forcer" l'activité , pour éviter la dérive bassement mercantile qui suivra forcément un début de succès et les règlementations restrictives qui iront forcément avec.par expérience dans plusieurs domaines j'ai toujours constaté la même fin.

Tout à fait d'accord avec toi, il ne faut pas "forcer" l'activité au risque d'ouvrir à grand coup de marketing la porte aux collants/pipette, et de voir nos réserves naturelles peuplées de marionnettes rose fluo qui ne regardent que leur chrono et dérangent les tétras sans même le savoir. Cette dérive est bien connue avec les foules de skieurs de rando qui cherchent tous leur petit coin de neige vierge.

En revanche, en aidant à la découverte du SRN, on peut probablement agir dans le bon sens en détournant les pratiquants des voies toutes tracées par les faiseurs de pognon (free ride, compète, obsolescence du matos…smile.
Mon rêve étant de voir l'arret de l'extention des domaines tracés à grand coup de buldozer, et des vacanciers qui rentrent tout sourire avec en tête l'idée que la nature est magnifique mais aussi fragile, et que chacun peut au quotidien limiter son impact sur elle.

Bref, pour vivre heureux vivons cachés des médias de masse et des fées du marketing, ce qui ne remet pas en cause la demande existante et le fait qu'il y ai de la place pour de nouveaux professionnels et amateurs.

Edit : oups… je réagissait à Mush, j'avais pas actualisé la page depuis :-? mais à ce que je vois ça converge!
Modifié il y a 11 ans
Sancho a écrit :
Sur les évidences:
Moi non plus je ne pense pas que le SRN soit techniquement plus facile que le ski de rando alpin. En revanche c'est l'accès aux tout premiers plaisirs de la glisse pour un novice, qui me semble plus facile en SRN qu'en ski de rando alpin, ce qui n'est pas tout à fait la même chose.

Le ski de rando alpin est surement bien plus facile techniquement que le SRN avec son matériel rigide et ses skis larges, par contre l'accès à ce matériel devient un "luxe".
De plus le milieu "montagnard alpin" demande plus d'expérience pour être appréhendé avec un minimum de sécurité.

Le SRN sur un terrain peu accidenté, avec des skis larges et de bonnes chaussures est facile à appréhender, dès que l'on sait s'orienter et résister au froid. Sur ces terrains les avalanches n'existent pas et l'aventure (le bivouac) est accessible.

On trouve plus facilement des espaces vierges en SRN qu'en rando alpine, et j'avoue que c'est ce qui m'a poussé à réorienter ma pratique vers le SRN.

Le SRN est un excellent d'outil d'exploration de la moyenne montagne hivernale mais quand même plus technique que la raquette. Par contre, il permet d'accéder à peu de frais aux joies de la glisse.

Et ça,ça le rend assez unique!

Il faut juste moderniser les parcs de location et faire en sorte que loueurs et pratiquants puissent se rencontrer.

Avec tous les efforts réalisés actuellement, le SRN va naturellement se développer… avec les avantages et les inconvénients du développement…

Talon libre
Libère ton talon, libère ton esprit…
http://www.montagn.com
Modifié il y a 11 ans
En faisant un peu de rangement à la maison, je suis tombé sur un numéro spécial, le N°200 de Montagne Leader, ex aménagement et montagne, un magazine qui traite comme son ancien titre l'expliquait plus clairement, des équipements en montagne, loin il est vrai de la randonnée mais intéressant quand même.

Comme ce numéro spécial était un récapitulatif de tous les autres depuis le début, il y est mis en exergue les articles les plus marquants.

Donc, pour ce qui nous intéresse, dans le numéro 8 de janvier 1977, voici ci-dessous l'article intitulé le ski de fond en question et qui nous ramène au problème de matériel :

Face à la croissance explosive de la pratique du ski nordique ces dernières années, une étude du SEATM souligne que "le matériel de ski de fond tel qu'il existe ne comble pas les exigences de la clientèle" et "ne correspond pas à l'image idyllique largement diffusée par les médias". Les services du SEATM et en particulier le directeur Georges Cumin, se sont penchés sur cette question et proposent la mise au point d'un matériel adéquat, intermédiaire entre le ski de fond et alpin. Autrement dit, souligne la rédaction d'Aménagement & Montagne : "la réponse appartient aux fabricants !"

C'était au temps où l'on considérait le ski de fond comme un outil de découverte et sans oublier bien sûr la compétition et l'aspect plus sportif, mais en essayant pour qu'il devienne un outil économique, de l'adapter au plus grand nombre, chose qui a été un peu faite avec les skis à écailles qui évitaient l'alchimie du fartage, mais sans aller plus loin, jusqu'à ces skis de randonnée d'aujourd'hui.

Mais depuis, la transformation du ski de fond en ski de fond de piste uniquement, a complétement chamboulé "l'image idyllique" au profit de l'image (trop) sportive.


PS : SEATM = service d'étude et d'aménagement touristique de la montagne.
http://www.sigles.net/sigle/seatm-service-d-etude-et-d-amenagement-touristique-de-la-montagne
Modifié il y a 11 ans
C'est marrant, car aujourd'hui le conseil national du nordique travaille à démystifier l'image trop sportive du ski de fond, pour remettre en avant le côté idyllique.
Peut être qu'un jour, ils aboutiront aux conclusions de 1977 formulées par le SEATM:
"le matériel de ski de fond tel qu'il existe ne comble pas les exigences de la clientèle"
En tout cas, il me semble qu'au travers de l'évolution du ski nordique, on a un bel exemple du fait, que ce ne sont pas juste, les pratiquants qui peuvent faire, ou défaire la pratique.
En 77 il y avait des wagons remplis de gens qui venaient pour pratiquer un ski de promenade et de découverte. Les moniteurs et les fabricants de matériel ont voulu leur vendre du sport. En 35 ans l'image du ski nordique dans les consciences, a été réduite à une pratique quasi exclusivement destinée aux sportifs. Le nombre de pratiquants a fondu presque aussi vite que le glacier de Chacaltaya.
Pour autant la fréquentation dans les stations nordiques reste élevée. Si les gens ne pratiquent plus le ski de fond, ils continuent à apprécier les charmes et la tranquillité des espaces nordiques.
Je suis convaincu qu'un matériel adapté au ski de promenade et de découverte aurait cartonné, il y a 35 ans. Je suis également convaincu que ce matériel est à même de séduire énormément de monde aujourd'hui.







Modifié il y a 11 ans
sancho a écrit :
En 77 il y avait des wagons remplis de gens qui venaient pour pratiquer un ski de promenade et de découverte. Les moniteurs et les fabricants de matériel ont voulu leur vendre du sport. En 35 ans l'image du ski nordique dans les consciences, a été réduite à une pratique quasi exclusivement destinée aux sportifs.

Tout à fait d'accord, d'autant que c'est justement en 77 que j'ai découvert le ski de fond (de promenade et de découverte) et abandonné l'alpin (et les remontées mécaniques).
Cependant en y réfléchissant bien, pas sûr qu'aujourd'hui je m'y mettrai avec pour seule image les épreuves des jeux olympiques ou des championnats du monde, que j'aime bien regarder par ailleurs à la télévision. Mais je me dirai que à coup sûr, ce n'est pas pour moi…
Modifié il y a 11 ans