Conditions de neige Massif du Forez

Salut Schlitte

Juste pour te faire part de ma petite expérience, j'ai grandi en Forez et cela fait 10 ans que je suis en Aubrac, et peux te confirmer que la circulation hivernale sur ces deux massifs est bien différente. Les clôtures sont beaucoup moins présentes sur le Forez ce qui facilite les divagations en pulka. Cela est du à la tradition de la propriété collective sur l'estive. En effet l'usage "des montagnes", attribuées à chaque communauté villageoises, était géré de manière très égalitaire tant sur le nombre de bête que sur les dates d'utilisation de l'estive. Les troupeaux étaient gardés par femmes ou enfants, et le milieu n'étant pas enclos, les bêtes dormaient dans l'étable.
Par contre sur l'Aubrac les usages collectifs ont disparus depuis beaucoup plus longtemps, les paysans ayant fait le choix de partager ces communs, donc d'enclore les pâturages. Le partage des communs a quand même eu lieu en de nombreux endroits du Forez (Pégrols, Prabouré…smile, mais certains secteurs restent indivis (plateau des Egaux et montagne des Hallebasses) donc ouvert ou alors avec des clôtures temporaires. De plus la pratique de l'estive est beaucoup plus vivace en Aubrac où les prix des estives est digne des tarifs de Courchevel, ce qui prouve le dynamisme de la relance de la race de vache Aubrac. D"ailleurs éleveurs Aveyronnais et Lozériens rachètent de nombreuses estives dans le Cantal et le Sancy/Cézallier. Et malheureusement l'Aubrac remplace inexorablement les vaches rouges (Salers).

En résumé, plus facile de circuler en pulka sur le Forez, en Aubrac il faut, soit attendre la grosse neige et les congères, où faire du repérage pour situer les "passes" pour accéder aux parcelles.

Voilà, mais en définitive quand il y a de la neige, les deux massifs offrent des possibilités d'évasion et de dépaysement merveilleuses, espérons seulement que nous puissions  encore en profiter un petit peu…

Damien63
Modifié il y a 3 mois
Très intéressant.
Merci de ce partage qui me parle tant il est ajusté à ce que je ressens lors de les escapades sur ce terrain ainsi qu'à la petite expérience professionnelle qui m'a amené à rencontrer des éleveurs de la région.
Merci Damien pour ces précisions "historiques", tes connaissances culturelles sont toujours un régal à lire.
Sur le Forez, il me semble que les barbelés sont plus présents versant Loire que Puy de Dôme, peut-être là dessous également une lointaine différence de pratiques.
Et en Aubrac, j'ai oublié de mentionner les murets en pierres surmontés d'un barbelé smile, même avec sac à dos et non pulka, un véritable parcours d'obstacles.
Bien d'accord avec les estives d'Auvergne qui se peuplent d'Aubrac, voire même les fermes du Forez.

Damien63
De plus la pratique de l'estive est beaucoup plus vivace en Aubrac
et probablement de là de belles prairies, skiables par faible enneigement, contrairement à toute la bruyère que nos skis rencontrent sur le Forez smile smile…mais qui fait le bonheur des abeilles en fin été comme tu l'avais souligné une fois smile (le nom exact est peut-être callune, mais on emploie celui de bruyère…allo Benbois smile)
Modifié il y a 3 mois
Oui c'est bien la bruyère callune, quasi absente de l'Aubrac du fait d'un pâturage dense et vivace, contrairement au Forez dont les prairies d'estive tendent à s'enfricher, au même titre que celles du mont Lozère. Il est évident que cela joue sur la skiabilité par faible enneigement.

Damien63
Salut a vous,
Le Forez peu éventuellement s'enfricher sur certain secteurs à la marge et très minoritaires, mais comme sur l'ensemble des montagne du massif central les usages agricoles ont fait un retour en force depuis le milieu des années 90 et particulièrement depuis les années 2000 avec l'arrivée des mesures agro environnementales, se sont des millions d'euro qui sont injectés pour essayer de maintenir des pratiques respectueuses. Malheureusement ca ne suffit pas on observe quand même une diminution de la biodiversité sur l'ensemble du massif central  (qui entre parenthèse est la plus grande prairie naturelle non retournée de France) due à différentes causes comme le réchauffement climatique, mais aussi le surpâturage, le retournement de landes d'altitude comme sur le secteur de la Fayolle ou 45 ha ont été retourné pour remplacer une flore riche par un mélange de graminée, l'épandage de lisier sur le secteur de Colleigne,… L'agriculture de montagne s'intensifie aussi, les forêts anciennes d'altitudes sont parfois mises à blanc, les chemins transformés en pistes. Il y a quelques années j'ai rencontré un éleveurs de l'Aveyron sur la Montagne de la plate en bordure de la vallée de Chaudeffour au dessus de 1400 m avec un gros tracteur équipé d'un débroussailleur pour broyer le moindre arbuste qui sortirais un peu trop. Nos montagnes se transforment et sont parfois sous tension enfin surtout les fonctionnalités naturelles que l'on ne prend pas assez en compte. Globalement la diversité végétale, les prairies fleuries et la faune du massif central diminue et il me semble que l'ensemble de la communauté scientifique est d'accord sur ce constat.
Le coté positif sur le forez c'est que les Hautes Chaumes et une partie de la ceinture forestière vas faire l'objet de la mise en place d'un site classé, enfin une reconnaissance de ce massif, mais ca ne règleras pas tout, il faudra continuer à encourager et aider les bonne pratiques et essayer de lutter contre l'intensification.
Par ailleurs, une des différence entre le forez et l'Aubrac c'est la présence d'un étage subalpin et sa situation au nord du Massif Central qui apporte une diversité végétale différente.
Pour en savoir plus sur les prairies du massif central allez jeter un œil sur le site du Conservatoire Botanique qui indique entre autre: Un Patrimoine fragile

À la lueur des travaux portant sur l’analyse de l’état de conservation de la flore des milieux agropastoraux, ce patrimoine exceptionnel se montre aujourd’hui fortement menacé et constitue sans doute l’un des plus importants enjeux de conservation de la biodiversité à l'échelle du Massif central.

Le site: prairie: https://projets.cbnmc.fr/prairies/
le site général: https://www.cbnmc.fr/

Juste une dernière info, la callune pose des problème au pratiquant de SRN quant il n'y a pas de sous couche et par manque de neige, mais elle permet d'abriter certaine espèces, tout est question de dosage, mais nous allons devoir nous adapter à ce manque de neige et aux changements avec humilité.
A bientôt
Enfin trouvé le remède pour mettre les images, Merci Martin. Il faut changer l'extension JPG majuscule en minuscule jpg ou jpeg
Bivouac du 4 au 5 février avant le beau temps et la fonte.
Résumé, très humide le samedi et quelques degré en moins le dimanche, mais du brouillard et du vent tout du long.



Modifié il y a 2 mois
Salut SRNordiques
Bon week end comme on les aime. Des fois qu'on ai oublié que ces satanées pulkas détestent les devers.