Appareil photo et grand froid

Suite au message "Une pulka en couv" de Christophe puis Cyrille M avec la photo de Nat'Images No6, je crée ce fil pour échanger sur le choix du matériel et les trucs pour s'adapter aux conditions difficiles de prises de vue.

Au départ une frustration. Il y a quelques années avec un Nikon argentique, lors de la traversée entre l'aiguille de Bionnassay et le Mont Blanc je n'ai pu rapporter aucune photo à cause du miroir resté bloqué par le froid (pourtant pas excessif : -15 °). C'est entre autre pour cette raison que je n'ai pas racheté de réflex lors de mon passage au numérique.

Avec un bridge, j'ai fait des photos au Groenland et au Spitzberg jusqu'à des températures de -35°C. Certes, à partir de -30°C, l'image électronique reconstituée dans le viseur mettait du temps à suivre la réalité, et mon zoom restait coincé sur une focale fixe (heureusement courte). Mais hormis ces désagréments j'ai été satisfait de mes photos.

Aujourd'hui j'envisage d'acheter à nouveau un réflex pour profiter de sa capacité à faire des photos par faible éclairage, et de la meilleure maîtrise qu'il offre dans la mise au point et la gestion de la profondeur de champs. Mais il revient le mauvais souvenir :frowning: .

Si l'électronique supporte des températures de -30°C, si une bonne organisation permet de protéger du froid les piles au Li, tout ce qui est mécanique, à cause des huiles qui lubrifient les mouvements, me semble critique. D'où ma question : Quel réflex pour les basses températures :?:
Et en élargissant la question quelles sont vos pratiques et vos trucs pour rapporter et faire partager les images de ces milieux que nous aimons :?:

En cadeau lever du jour sur la chaîne des Puys :wink:

Salut,

Je crois que tu as plus d'expériences que moi en terme de photographie par grand froid!
Je n'ai jamais fait de photos en dessous de -15/-20.
Mais pour te rassurer, pour les reflex numérique y a pas trop de problème contrairement aux bridges ou compacts qui ne jurent que par la visée électroniques. Cette dernière et surtout l'écran arrière peut vite patiner pour afficher qq chose.
Les reflex n'ont ne me semblent-ils pas de graisse ou d'huile dans leur mécanisme donc pas de souci de geler une piece. Une batterie dans les poches et c'est parti.
Certaines parties plastiques peuvent éventuellement casser par grands froids.
Idem pour les objectifs y a vraiment pas de soucis a se faire.
Si tu as comme moi le derniers Nat-images, je peux te dire que ces gaillards n'en sont pas a leur premiers coups d'essai. Cela dit ils sont déjà cassés du matos…
Le pire ennemi est la condensation suite a une variation de température. Boitier ou optiques, ils faut prendre les précautions habituelles une fois rentrés a la maison/tente etc . Bref Vaut mieux laisser le matos dehors.
Personnelement j'ai été une seule fois confronté a des soucis sur le terrain: Vosges par tempete, "blizzard", neige: mise au point impossible, micro accumulation de neige sur les lentilles, et hop ca se réchauffe , ca gele, etc etc . Idem pour le viseur. Bref impossible de faire qq chose.

Ca me rappelle l'époque ou les films cassaient même avec une avance manuelle et on le faisant doucement.

Pour les réflex numérique y a pas 50 solutions et ça s'est même vérifié il y a peu dans un parc animalier avec un petit -5°.
Il faut absolument avoir un appareil dit "tropicalisé" et, si possible, des objectifs de la même trempe (la j'en ait qu'un mais ça gère).
Et lors de cette petite sortie au parc, plusieurs Canon, non-tropicalisés se sont éteins les uns à la suite des autres. Fort heureusement, il a suffit d'enlever les batteries et de les faire sécher au chaud, ça aurait pu être bien pire (le courant de la batterie et de la appareil faisant pas bon ménage avec l'eau).
J'utilise des Nikon tropicalisé et je n'ai pas eu ce soucis, c'est vrai qu'on peut prendre peur en voyant la photo du D3s de Vincent MUNIER. Pour info, il utilise ses Nikon à des températures parfois inférieures à -40°C et ça tient. Pas sûr que le D3100 soit capable d'en faire autant.

Il faut aussi éviter les chocs thermiques (sinon buée et humidité vont se faufiler partout dans l'appareil et les lentilles de l'objectif). En rando, si on est toujours dehors, y a pas de soucis. Le problème vient quand on passe une nuit en refuge. L'idéal est d'avoir un sac assez étanche, bourré de sac de silicagel et quand on le rentre au refuge, de le mettre dans l'endroit le plus froid SANS l'ouvrir. La température à l'intérieur du sac remontera doucement et au bout d'une heure ou deux on peut accéder à son matos.
Comme je suis pressé, j'enlève les cartes mémoire au dehors que je mets dans un sac congélation avec un gros sachet de silicagel. Elles reprennent leur température plus vite et je peux faire une copie de sauvegarde sur un ordi (vous avez remarqué comme les ordinateurs démarrent bien plus lentement avec des températures négatives ?).

Et quand on sort, l'idéal est de mettre le sac photo dehors pendant le petit dèj pour que la température intérieure descende doucement. Pour ceux qui veulent pas s'éloigner de plus de 20cm de leur cas photo (j'en fait partie), il suffit de s'abstenir de prendre des photo les deux premières heurs de la journée. Ou alors, vécu aussi, se lever à 4 heures du matin pour que l'appareil soit à température au moment du levé du soleil. C'était un baptême du froid de mon X700 en 1984.

Ne pas oublier de garder les batteries supplémentaires (OBLIGATOIRES) dans son blouson au chaud.
Un exemple du pourquoi ? Sur mon D3, la batterie (EN-EL4 qu'on peut coller aussi dans le grip du D200, D300, D300s et D700) peut prendre environ 2500 photos en pleine charge à température ambiante. Vers 0°C, on tombe à 2000 (pas très grave). A -15°C/-20°C ça descend à 1000 photos et pourtant c'est une grosse batterie.
J'ai vu une En-EL3e (montée sur un D200) passer de 400 photos à moins de 80 en descendant à -17°C.
Parfois, je ne laisse même aucune batterie dans l'appareil si j'ai pas l'intention de faire des photos dans les minutes qui suivent.

Et voilà.

Donc en gros à retenir :
- appareil tropicalisé, ça aide. Non-tropicalisé, ça peut marcher mais on risque d'y laisser des plumes (ou des sous, au choix).
- pas de choc thermique. On met son matériel dans le sac avant de changer de température et on l'ouvre pas de suite pour lui laisser le temps de s'habituer au chaud ou au froid.
- les batteries de secours au chaud dans les poches intérieures du blouson.

Et ça fonctionne bien comme ça depuis longtemps. o^k


A noter, il existe des protection contre le froid (utiles pour éviter l'effet kiss-cool (windchill pour les intimes) et le bruit comme par exemple celle-là :

Qu'(on trouve chez ce vendeur (sérieux) ici : http://www.crookedimaging.co.uk/product_info.php?cPath=51_52&products_id=228
J'en ai commandé une, on verra ce que ça donne.

Salut,

Cette house c'est bien pour l'affut sur trépied sinon c'est tres chiant a utiliser! J'ai du l'utiliser 2 fois, et elle prend la poussiere depuis qq mois.
Pour la tropicalisation, c'est sur que c'est un plus.
Mon "vieux" 500F4 nikon AIP supporte tres bien toute les intempéries sans etre tropicalisé.

Je t'avouerais que pour l'instant, sous la neige, la tropicalisation de l'appareil et de mon 500 Af-s (presque aussi vieux que ton AIP, j'ai même pas le VR) je n'ai jamais eu besoin de housse. M'enfin l'un comme l'autre ce sont des objectifs qui ont une qualité de construction qui n'a rien à avoir avec le AF-G 70-300 tout plastique.

Elle m'intéresse juste pour l'affut (grand histoire de roupiller dedans) ou certains parcs animaliers ou on peut travailler tranquillement avec le trépied.