Qui pour "enseigner" le SRN...?

Bon, à la demande générale d'un copain qu'aurait dû venir…………un autre (sujet)…!


Pour ne pas surcharger de HS le beau post destiné aux skis de Robert, et parce que ce sujet me tient à coeur, je crée ce fil pour ouvrir une bouteille de rouge et s'engueuler joyeusement entre moniteurs de ski et accompagnateurs…


En effet, je pratique le SRN depuis quelques années, j'en suis amoureux et mes sensations se développent au fil des sorties…
Par ailleurs, je me destine au métier d'accompagnateur car la montagne et ses merveilles sont ma joie de vivre.
Tout naturellement, on pense aussitôt à allier ces deux passions pour s'épanouir, et faire découvrir aux gens l'esprit qui souffle en forêt…!!

Mais voilà, il semble qu'il y ait un grain de sable dans la machine. Le monde des professionnels du ski nordique, malgré le piège qui se referme sur eux et la désaffection des sites aménagés, restent les dents plantées dans la cuisse des clients, sans montrer le moindre intérêt pour la pratique hors trace et le déplacement à ski tel qu'il était autrefois.

Ce moyen de locomotion est pourtant l'un des plus ludiques et efficaces pour faire entrer la clientèle dans le patrimoine montagnard et ses multiples découvertes…
Je sais que les cours de fond classiques tels qu'ils sont pratiqués aujourd'hui sur les pistes restent très rémunérateurs, mais il y a pourtant un gros potentiel pour qui voudrait organiser une découverte plurielle de la moyenne montagne.
Proposer un voyage dans le temps, avec une sortie sur plusieurs jours, à la rencontre des petite fabriques (fromage, bois, etc&#8230smile, visiter l'artisanat local, puis rejoindre un refuge en fin de journée, déguster un bon plat roboratif avant d'aller roter aux étoiles et se coucher…
Et le lendemain faire un départ matinal pour approcher quelques bêtes en silence, suivi d'un petit topo sur les écosystèmes en forêt, un petit paragraphe sur l'exploitation forestière, sur le pâturage et comment vivent les fèyans…
Et de leur expliquer qu'un barda n'a rien à voir avec le sac à dos de Robert…



Mais…?



Dites moi…….??!




Ce ne serait pas le travail d'un accompagnateur qu'on décrit là…?








Que le lobby du ski nordique voit rouge dès qu'on touche à sa pâture peut se comprendre, mais qu'il laisse un pré-bois se refermer faute de vaches pour y paître est inadmissible.

Pourquoi ne laisse t-on pas la possibilité aux accompagnateurs en moyenne montagne de chausser les skis avec leurs clients pour découvrir le territoire si les moniteurs de ski ne veulent pas le faire…?

Je trouve Sancho très courageux de se lever ainsi contre les instances qui l'ont formé, car il ne doit pas se faire que des amis au centre nordique de Prémanon…!!







Allez, je paie ma tournée, qu'en pensez-vous…?





Le ski de randonnée nordique, sa pratique et son apprentissage doivent-ils être réservés aux seuls moniteurs de ski qui s'en désintéressent…? :-x


Je sers du rouge bien-sûr… :stuck_out_tongue:

C'est sur que cela serait sympha de trouver des accompagnateurs qui pourraient faire découvrir la montagne en hiver en SRN.

C'est ce que fait Sancho. Et d'autre comme

Caudart Cathy - 04 86 73 93 03 ou 06 47 90 33 91 - Briançon (05)
BEES ski de fond spécialisée en randonnée nordique.

Maintenant, qu'une personne non diplômée puisse le faire, c'est une autre histoire.

Nous vivons dans un pays où l'encadrement rémunéré de pratique sportive est très réglementé et très cloisonné : guide, accompagnateur moyenne montagne, moniteur de ski …

Chaque corporation veille jalousement sur son pré carré et gare aux franc tireurs, même très compétents et motivés.

Autre question : quelle est la demande pour faire vivre ce genre d'activité ? Le grand public ne connait pas le SRN et ne sera pas demandeur. Il faudrait la participation active des acteurs du tourisme pour mettre en valeur l'activité dans les brochures.

Salut, juste deux mots

Je suis également en formation AMM et pratique le ski de rando comme la raquette depuis plus de 20 ans. Pour faire du ski de rando il faut connaitre la montagne en conditions hors piste et savoir gérer un groupe dans ces conditions… Il est évident, je pense, que c'est là de la compétence d'un AMM… pas d'un gars qui passe sa vie dans des stades de neige damée et aseptisée… (OK je caricature, mais n'y a-t'il pas un fond de vrai??). De plus techniquement faire du ski de rando cela ne demande pas grand chose, ce n'est pas du skating.
Il est à noter que les AMM peuvent passer une spé VTT… Pourquoi pas une spé SNR??

Deuxième chose… Désolé pour les gestionnaires de ce site mais… Un outil qui arrive et semble directement venir renouveler la pratique… Les skis Hok! Si l'on regarde la fiche technique c'est royal pour quelqu'un qui tourne dans une logique AMM. J'en ai donc acheté une paire en 125 avec les fixes pour chaussures de rando… Je n'avais encore jamais vu une telle arnaque! Pour être gentil ces skis ne sont bon à rien. Sur neige un peu dure, intenables car trop larges ça part dans tous les sens. Il est impossible de faire mordre les carres (et je ne parle pas de l'usure des peaux… qui ne sont pas changeables!). En neige profonde c'est un poil mieux… sur le plat! Car on arrive au pire… les fixes. J'ai des chaussures Antarctis de Meindl donc rando chaudes mais relativement souples. Les fixes ne les encaissent pas l'axe de rotation est très mal placé et du coup cela ne plie pas comme il faut. Bilan c'est le ressort des fixes qui prend le jeu. Sauf qu'en montée il prend tellement que la chaussure recule et déchausse…
Donc en gros les seules chaussures qui aillent ce sont des bottes en caoutchouc.
En résumé il faut être capable de skier en hors piste avec des patinettes chaussées en bottes en caoutchouc!

Pardon pour cette parenthèse un poil hors sujet mais comme cela touche le sujet des AMM et du matos "périphérique" à leurs pratiques, j'ai espéré éviter à chacun de perdre 400€.

Bien à vous.

Fabien

bramanoucf a écrit :
Il est à noter que les AMM peuvent passer une spé VTT… Pourquoi pas une spé SNR??

Voilà une merveilleuse idée…
Mais par là même, on marcherait sur les plates-bandes des moniteurs de ski, même si très peu d'entre eux sont prêts à développer une offre SRN au public…


bramanoucf a écrit :
Il est évident, je pense, que c'est là de la compétence d'un AMM… pas d'un gars qui passe sa vie dans des stades de neige damée et aseptisée…

Le pire, c'est que tous les moniteurs de ski qui tournent sur pistes damées ont tous une formation suffisante pour encadrer des groupes hors piste, et au moins autant que les AMM… Les compétences peuvent se croiser, voire se compléter. Pourquoi se bouder alors qu'une bonne entente pourrait apporter de l'eau au moulin du ski nordique qui bat de l'aile…?

Dans le Massif Central je ne vois pas trop à quel bonhomme en rouge ferait du tord un AMM spécialisé SRN !
Et pourtant ici, ça a un côté sacrément nordique.

Pour avoir skié avec toi et tes HOK, j'ai vu que tu en bavais, surtout sur les faux plats descendant.

Je pense que ce sont des skis faits pour s'amuser dans un petit périmètre et dans une neige poudreuse. Peut-être autour d'un stade de neige comme initiation pour des enfants entre raquettes et skis …

Mais à 400 € ça fait cher par rapport aux autres skis de rando. :-?


Bon, sinon pour en revenir au sujet, c'est vrai je pense que l'AMM serait plus "adapté" que le moniteur de ski de fond pur ski nordique de piste, technique et fartage, pour emmener des personnes en rando nordique.

Après c'est dans l'esprit, tu peux avoir des moniteurs de fond qui ont l'esprit nature hors performance pure mais qui peuvent expliquer techniquement et avec pédagogie, les bons gestes.
On en a un avec Sancho. :smiley:

Il me semble que les AMM vous passez un module raquettes, alors pourquoi pas un ski de rando nordique avec de la technique adaptée à la pratique ???

C'est vrai que ça pourrait relancer l'activité nordique, mais encore faudrait-il que les domaines nordiques veuillent évoluer, sans délaisser les pistes bien sûr pour les adeptes, mais en regardant plus loin …
Seulement voilà, comme ils louent des skis, ils veulent toucher le "jackpot" des 2 côtés en empochant la redevance …

Si ce sont des skis de rando, la redevance … Ou alors comme pour la raquette, sous des prétextes sécuritaires, ils feront payer, mais ça rapporte moins …

C'est dommage que certains petits sites qui vivotent, du style col du Béal dans le Forez, n'aient pas le courage de vouloir franchir le pas vers une activité plus rando (ski, raquettes, chien de traîneaux), surtout qu'il est bien placé pour cela.

Mais non, alors que l'offre avec le col de la Loge d'un côté et les crêtes du Forez de l'autre est pléthorique sur un massif en mal de "clients", le col du Béal continue sur la même pente … Dommage …

Je m'écarte un peu désolé, mas tout est un peu lié il me semble …

Le nordique n'est pas prêt à faire sa "révolution" d'un point de vue enseignement et Nordic France non plus d'un point de vue approche du Nordique dans sa globalité.

Et c'est pour ça que de ski de fond (même si c'est sur piste), on en entendra reparler dans 4 ans, mis à part si un français gagne une coupe du monde ou fait un podium …

C'est vrai qu'en tant qu'aem, ça me plairais bien d'encadrer du srn… L'approche de cette pratique est plus nature que le ski de fond en général et colle bien à ce que je fais en raquettes.

Après, il ne faut pas non plus tout dénigrer…

Entre un forfait de ski de fond (7.80€ la journée à Bois Barbu) et une journée encadré par un pro en raquettes (25-30€) &/ou ski, le prix n'est pas tout à fait le même et tout le monde ne peut pas se payer ça.

A mon sens, un espace nordique permet de faire le "tampon" entre le côté wilderness du srn et la sécurité d'avoir des pistes entretenues & balisées ainsi que de bénéficier des secours.
Pas mal de skieurs se sont tournés vers le fond pour ne plus avoir à subir les multiples désagrément de l'alpin tout en gardant le confort "station"… ça fait pas rêver mais ça fait 8 ans que j'ai un double statut pisteur nordique / aem et c'est un constat que je fais encore actuellement.

Dans le Vercors, on est pas mal chanceux parce que outre la promotion faîtes envers les stations, la com' est aussi faîte sur la réserve des Hauts Plateaux et notamment le srn

Je crois que entre srn et srtelemark la limite est mal définie et dès lors qu'il faut partir avec pelle/sonde/arva ça passe dans la catégorie supérieure. T4 au pieds, ça envoie du lourd dans le pentu . Voila pourquoi on va rester en cuir n75 pour rester dans les prérogatives du BE ski de fond.
et pour le BE accompagnateur en montagne, beaucoup de titulaires ne savent pas skier du tout, mais sont néanmoins de vrais chamois en raquettes.
Il faudrait aller aller vers une extension du diplôme ,mais c'est une autre affaire . Pour l'instant le SRN ,il me semble que c'est nouveau, pas trés connu

bramanoucf a écrit :

Deuxième chose… Désolé pour les gestionnaires de ce site mais… Un outil qui arrive et semble directement venir renouveler la pratique… Les skis Hok! Si l'on regarde la fiche technique c'est royal pour quelqu'un qui tourne dans une logique AMM. J'en ai donc acheté une paire en 125 avec les fixes pour chaussures de rando… Je n'avais encore jamais vu une telle arnaque! Pour être gentil ces skis ne sont bon à rien. Sur neige un peu dure, intenables car trop larges ça part dans tous les sens. Il est impossible de faire mordre les carres (et je ne parle pas de l'usure des peaux… qui ne sont pas changeables!). En neige profonde c'est un poil mieux… sur le plat! Car on arrive au pire… les fixes. J'ai des chaussures Antarctis de Meindl donc rando chaudes mais relativement souples. Les fixes ne les encaissent pas l'axe de rotation est très mal placé et du coup cela ne plie pas comme il faut. Bilan c'est le ressort des fixes qui prend le jeu. Sauf qu'en montée il prend tellement que la chaussure recule et déchausse…
Donc en gros les seules chaussures qui aillent ce sont des bottes en caoutchouc.
En résumé il faut être capable de skier en hors piste avec des patinettes chaussées en bottes en caoutchouc!

Pardon pour cette parenthèse un poil hors sujet mais comme cela touche le sujet des AMM et du matos "périphérique" à leurs pratiques, j'ai espéré éviter à chacun de perdre 400€.


Fabien


Retour d'expérience interessant ….Mais que tu aurais pu publier plus tot et évidemment dans un autre post . Si tu as toujours cet équipement essaye d'autres chaussures beaucoup plus rigides latéralement , voire même des svartisen , comme l'a fait Sancho ( c'est pas l'idéal a cause du bec de canard mais la rigidité latérale est là )
Des Meindl sont un bon choix , mais pas le modèle Antartic qui est haut , chaud , mais beaucoup trop souple .
Fin du H.S. :-)

Ben dis donc il démarre fort ce post, en moins de 10 h il y a déjà eu pas mal de caractères pressés sur le clavier.

D'un côté on peut considérer que je mords la main qui m'a formé, même pire, la main qui me nourrit en partie, puisque je n'interviens pas bénévolement au CNSN.
De l'autre plus ça va, plus je me demande ce que je vais faire au CNSN, puisque dans le contexte de la formation, c'est très difficile d'illustrer ce que pourrait être l'activité, dans la mesure où au CNSN on a du mal à envisager que le SRN peut être autre chose que des plaisirs masochistes de légionnaires fan de bivouac dans la neige qui se chargent volontairement de 25kg sur le dos, sans chercher à utiliser une pulka.
Ça s'appelle traditionnellement UF raid, c'est pas pour rien, le raid c'est le gout de l'effort: faut aimer en chier, sinon c'est pas du raid.
Comme le souligne Leiero, les DE ski nordique, ne sont pas spécialement moins bien lotis en matière de formation que les AEM pour encadrer du SRN. En tous cas pour ce qui concerne les connaissances sur le milieu hivernal: formateurs comparables, voir identiques, durée de formation équivalente, contenus similaires.
Un DE ski nordique, qui se lance dans la formation AEM est allégé de l'UF hivernal. Dans l'autre sens il n'y a pas de réciprocité, tu repasses tout: c'est pas drôle, mais c'est un moyen comme un autre de renflouer les caisses du CNSNMM.
Oui le ski de fond prend le bouillon, et on pourrait récolter 18 globes de cristal d'ici aux prochains JO, que le ski nordique ne pourrait pas prétendre à entrer dans la culture sportive française. Même si les clowns de l'équipe magazine venaient à aduler Fourcade avec autant de ferveur que Zlatan, ça ne changerait guère la donne. Pour que le ski nordique puisse être intégré comme élément d'une culture, il faut que l'ensemble d'une population soit au contact de la neige, et ait la possibilité de pratiquer de façon plus ou moins régulière.
C'est le cas en Scandinavie, on peut considérer que c'est le cas dans le Jura, et malgré une géographie à peu près favorable et une icône comme Cologna ce n'est pas le cas en Suisse: territoire trop alpin.
J'en profites d'ailleurs pour glisser que même en Scandinavie, les cours de ski de fond ça ne fait pas vivre grand monde. Là bas tout le monde skie, mais personne ne prend de cours, il y a beaucoup de scandinaves qui skient comme des luges à foin, mais ils s'en foutent, car avant tout le ski nordique c'est un moyen de déplacement agréable, qui te permet de prendre un grand bol d'air dans un environnement naturel préservé.
Chez nous c'est à peu près la même chose, il y a un volume assez conséquent de pratiquants: les débutants prennent parfois un peu de cours pour réussir à se dépatouiller, et après si tu n'as pas d'objectifs sportifs, ben tu vas te balader tout seul en skiant du mieux que tu peux. Pour les fans de ski de fond sportif, tu vas en club c'est moins cher.

Pourquoi un AEM serait il mieux placé qu'un DE ski nordique pour encadrer du SRN?
Parce qu'un AEM est contraint de cultiver un certain sens de l'observation de la montagne, il ne peut se vendre que là dessus, car en théorie, à partir de 1 ans tout le monde est plus ou moins apte à la marche.

Pourquoi un DE ski a du mal à se projeter en tant qu'encadrant de SRN?
Car il est formaté pour penser que son sport noble, tire sa noblesse de part la complexité de sa technique.
A Prémanon, tu es sélectionné sur tes aptitudes techniques et physiques, une fois que tu y es entré, tu bouffes tellement de technique, et si peu d'autre chose, qu'à la fin tu sors convaincu qu'être moniteur de ski, c'est un peu comme docteur en kinésithérapie appliqué à la glisse nordique: ce qu'il faut pour les gens ce sont des exercices de placement, d'équilibration, de la correction d'angles d'inclinaisons des membres, de l'alignement de segment. Ton métier pourrait prendre place dans un tunnel réfrigéré, que tu penserais encore que c'est ça qui est bon pour les gens.
Le vrai problème des DE ski nordique, c'est que les vacanciers ne se rendent pas compte à quel point le monde de la technique en ski nordique est un monde formidable!!! :-? :-? :-?
Alors comme il y a trop peu de monde pour adhérer à ce concept, la majeure partie des DE ski nordique bossent en ski alpin pour gagner leur pain et ça c'est très rémunérateur. Mais faut bien comprendre que c'est pas leur faute aux DE ski nordique, si les clients ne les comprennent pas. Ben oui, ils font chier tout ces gens qui réduisent cette si noble activité, à de la balade sans prise de tête, sur des tracés sécurisés. Ils skient mal et ils s'en foutent, c'est scandaleux.
Aujourd'hui sur un massif comme le Jura, il n'y a pas plus de 10 à 12 moniteurs de ski nordique, qui vivent exclusivement de la vente d'activités nordiques.
Pourtant à Prémanon on forme encore 50 moniteurs par an, c'est le seuil fatidique, en de ça la formation n'est plus rentable.
Si le but est que chaque moniteur de ski nordique vive du nordique: 50 c'est énorme, c'est 49 de trop dans le contexte actuel du ski nordique.
Si demain les moniteurs de ski nordique ouvraient les yeux sur le fait que ce qui est beau en nordique c'est pas tant le ski sous son approche technique, que le plaisir de glisser, de s'évader léger dans la montagne, alors ce post serait hors sujet, et les AEM ne pourraient prétendre à accompagner en SRN.
Mais avant d'en arriver là ya du boulot.
C'est pour ça que ça me plairait qu'il y ai une qualif SRN à l'AEM. Ça serait tellement plus simple et efficace pour démocratiser le SRN.
Car même un Piero qui disait hier qu'il n'était pas intéressé par la démocratisation du SRN, devient très vite intéressé s'il pouvait être économiquement concerné. En tous cas il est 200 fois plus réactif que nombreux de ses amis qui sont à la fois AEM et DE ou BE ski. Quand ils sont en ski, ils sont en ski pas en montagne.
Pour répondre à Ducky: c'est l'offre qui crée la demande. Quand j'ai adopté le nom commercial Evasions nordiques, il y a 4 ans à Métabief (temple jurassien du ski alpin), pour vendre du SRN, tout le monde me prenait pour un clown. Les écoles de ski à Métabief font 95% de leur chiffre d'affaire en alpin, avec plus de 80% de Be nordique dans l'encadrement.
Dès le premier hiver, j'avais suffisamment d'activité pour ne faire que ça. Dès le deuxième on était deux, aujourd'hui on est 3. Certes on vend aussi du fond et de la raquette pour compléter, mais il y a des jours où on hallucine sur la demande en SRN.
Hors vacance mercredi, il y a 3 semaines: 35 personnes encadrées sur 3 sorties demi journée par les deux collègues, pendant que je jouais avec 9 autres personnes en itinérance à l'autre bout du massif.
Dans les 35, il ne devait pas y avoir 2 personnes qui avaient déjà entendu parler de SRN avant les pots d'accueil du WE. C'est pas tous les jours comme ça mais ça fait plaisir, ça laisse à penser qu'il y a un sacré potentiel. Mais pour le moment on ne compte pas sur la station, ni trop sur les offices de tourismes, ni sur GTJ, ni sur nordic France ou ENJ (espace nordique jurassien), ni sur le CNSN, ni sur les écoles de ski locales …. pour faire parler de l'activité.
Nous on cherche désespérément de la concurrence, pour que les gens ne découvrent pas l'existence du SRN une fois arrivé en vacance.
Le lobby rouge est très puissant, il se contre-fou des intérêts du nordique, il s’occupe du ski en général, et les intérêts en ski c'est d'abord en alpin qu'ils se jouent.
Le protectionnisme rouge repose sur l'excellence de technicien du moniteur de ski français. Car oui pour le SNMSF, on dispense à l'ENSA ou au CNSN les meilleurs cours du monde aux meilleurs skieurs techniciens du monde: ya pas de place pour les skieurs polonais, anglais, allemand, autrichiens, encore moins pour les AEM dans les domaines skiables français.
Un des nerfs de la guerre du protectionnisme par rapport aux autres diplômes sportifs français, c'est le statut d'activité à risque, qui se justifie en nordique grace à l'UF raid (ya de l'arva de la co, du déclenchement de secours&#8230smile car oui le diplôme permet de faire du SRN, même si tout le monde ou presque s'en fou au CNSN.
Au CNSN ils sont sur la corde raide, par rapport au quota de 50 diplômés par an, si au ministère on s'aperçoit que ce diplôme débouche sur du flan en terme d'activité professionnelle: la formation risque d'imploser.
En même temps au CNSN on forme les AEM, du coup une qualif SRN ça pourrait éviter de renvoyer du personnel qualifié en ski, dans des bureaux de la DR à besançon ou ailleurs.
Si les AEM mettent les pieds dans le plat du SRN, ils ont peu de chances de rentrer sur les plates bandes rouge, mais il y a tout de même un espoir infime.
Personnellement je trouverais légitime qu'il y ai une qualif SRN à l'AEM.
A défaut que les moniteurs de ski prennent le sujet au sérieux, une requête des AEM ça ferait bien mes affaires surtout s'ils y accèdent, ça pourrait redynamiser le ski nordique et même redonner du boulot aux fondeurs sur les pistes, ça pourrait sans aucun doute relancer le volet formation du CNSN.
Le seul obstacle c'est un gros mur rouge, qui n'y comprend rien au nordique, à défaut qu'il concède quelque chose, ils auront au moins entendu parler de SRN pour la première fois.
J'ai déjà discuté le bout de gras d'une spécialisation du diplôme avec l'ancien directeur du CNSN, ainsi qu'avec le directeur de formation. (abaissement du chrono, et des niveaux techniques pour ouvrir des portes à des passionnés de nature, en étant plus exigeant sur leurs connaissances de la montagne).
Pour eux ça semble pas complètement débile, mais c'est trop compliqué à mettre en oeuvre.
Si j'étais pas le seul clown à leur parler de ça, qu'un syndicat AEM ou deux s'y mettait, peut être que ça pourrait devenir moins compliqué.
Enfin blablablabla, demain je pars en WE sur le mont tendre alors bonne nuit.

PS gervais, le SRN n'est pas nouveau, c'est le ski premier, sondre norheim skiait avec des epoch voir des annums en bois, et les limites entre le SRtélémark et le SRN sont certes floues, mais pour le TK on entretient le flou dans les textes entre DE alpin et DE nordique.
Et puis ARVA pelle sonde, c'est pas du lourd, ça peut être indispensable dans du terrain nordique. Une avalanche peut partir dans du terrain à 20° de pente, et on peut même skier au plat pour en ramasser une qui arrive de plus haut.

en effet le maniement de l'arva et la recherche en avalanche rentre dans la formation de l'AEM
c'est pas trop le diplôme qui limite la pratique mais c'est l'accident avec des clients qui sera pas cool pour le professionnel, si il est jugé responsable

C'est bien pour une question de responsabilité que pelle, sonde et ARVA ne sont pas l'apanage des guides. Tout professionnel du tourisme qui travaille dans la montagne en hiver doit être familier de ce genre d'outils et avoir un minimum de connaissances en nivologie. On ne parle jamais d'avalanches dans le Jura, ça ne veut pas dire qu'il y en a pas, ça veut juste dire qu'elles font rarement de morts. Pour moi il ne serait pas normal qu'un be ski nordique qui ne jurerait que par les pistes tracées et sécurisées, ne soit pas formé à ces problématiques.
Il y a des pays où tu ne sors pas du refuge pour aller pisser face à la lune sans ton ARVA. C'est parfois exagéré, mais c'est pas plus niais que la ceinture de sécurité.

Bonjour,
Pas grand chose à ajouter à vos discussions pour moi mais quelques remarques.
Le ski de fond, j'en ai fait un peu en classe quand j'étais jeune et nous n'avons jamais fait de cours, on apprenait effectivement sur le tas, avec une technique certainement pas optimale (et qui n'a pas dû évoluer beaucoup depuis pour moi).
Quand il y a 3 ans j'ai appris l'alpin : j'ai pris un cours, pour moi il n'y avait pas le choix ; les skis alpins filent tout de suite beaucoup plus vite dans la pente et les pentes sont aussi plus raides. Après une fois qu'on a compris comment faire ses virages, c'est facile, sans doute même plus que le ski de fond où je me paye aujourd'hui plus de gamelles qu'en alpin.
Je pense que les domaines de fond continuent à avoir de l'intérêt : j'aimais bien y emmener mes enfants justement quand il y avait du brouillard par exemple sur le domaine alpin. L'activité reste peu onéreuse, le domaine est sécurisé donc pas d'inquiétude avec les petits et j'y ai même moins ressenti d'ennui que sur le domaine alpin (mais c'est vrai que le domaine de Bois Barbu est assez étendu).
Enfin ma découverte du SRN m'offre avant tout la liberté d'aller retourner arpenter les hauts plateaux en hiver, en ayant le côté ludique de la glisse (et son efficacité) mais sans me faire peur comme les écailles freinent bien, et qu'au pire je vais déchausser.
Bref ça ne me semble effectivement pas évident de vivre de cours de ski de fond, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'intérêt aux domaines nordiques.
J'imaginerais peu dans le même ordre d'idée de prendre des cours de SRN comme on peut prendre des cours de ski alpin avec les moniteurs ESF ; à mon avis je verrais plus d'intérêt à un week-end mixant plus de choses : la balade, l'apprentissage des arva pelle sonde et l'apprentissage du télémark.
Bref j'ai un peu l'impression que c'est ce que vous faites. :wink:

Edit : juste en complément aussi, j'ai vu largement plus de skieurs que de raquettistes lors de ma balade du week-end dernier. J'ai l'impression que pas mal étaient en SRN donc en fait ça ne me semble pas si confidentiel que ça !

Salut à tous,

je profite de la sortie du 22/23 février dans le Vercors où tout le monde (semble t'il) se baladait en SRN sur les hauts plateaux, pour rebondir sur le sujet.

Comme certain peut être ce jour là, j'ai croisé à la cabane de l'Essaure un groupe mené par un AMM et qui avait tout amené (même le bois pour le poele !) en tractant sa pulka… en raquettes !

J'ai discuté un peu avec lui pour l'itinéraire et d'autres choses et il en est ressorti qu'il ne connaissait pas (ou mal) la pratique du SRN mais je trouve amusant qu'il ai intégré à sa pratique l'usage d'une pulka mais pas celle des skis.
Bien sur, en tant qu'AMM il ne peut pas à l'heure actuelle intégrer le ski à sa pratique (c'est d'ailleurs le sujet de ce post !) mais cet exemple montre qu'il ne faudrait pas le pousser beaucoup pour franchir le pas. Pour avoir déjà vu pas mal d'AMM formatés et tout et tout, qui ne veulent rien entendre, je trouve ça plutôt encourageant…

Allez je reviens un petit coup à la charge:
La première chose, c'est le titre de ce fil qui me semble mal approprié. Je parlerais volontiers plus d'encadrement que d'enseignement du SRN.
Comme le souligne très justement Cédric, en ski de fond on peut prendre quelques cours au début et après on se dépatouille. C'est là la principale erreur du CNSN: de penser que l'enseignement du ski de fond peut intéresser une masse de clients suffisante pour que ce soit un métier pour un nombre conséquent de moniteurs.
Le ski de fond, le vrai ski de fond, je ne parle pas de 2h de cours pour réussir à se débrouiller en étant globalement autonome sur piste, ça peut s'enseigner à des gens, qui en ont vraiment l'envie, le temps et qui s'en donne les moyens. C'est un très bel exercice, c'est potentiellement passionnant, mais c'est pas trop la peine d'y réfléchir, si on ne se sent pas un tant soit peu passionné.
Il n'en reste pas moins que les pistes de ski de fond ont du sens. Car oui, le ski de fond de promenade sur piste, c'est accessible à beaucoup de monde, ça se pratique dans des ambiances assez calme, sur des domaines sécurisés et sécurisants, c'est un bon moyen de prendre un bon bol d'air, sans trop se faire exploser le portefeuille. Ceci dit il n'en demeure pas moins qu'il y a aujourd'hui beaucoup trop de kilométrage de pistes au regard du nombre de pratiquants. Accessoirement, il serait très bon que les recommandations du conseil national du nordique, en matière d’aménagement des domaines soit appliquer un peu partout. Je travaille occasionnellement sur les pistes de ski de fond, je pratique pour moi également de manière occasionnelle (15 à 20 fois dans l'hiver). En tant que professionnel du ski nordique, je mets un point d'honneur à ne payer mon forfait saison, qu'un hiver sur deux!!! Je serai prêt à la payer plein tarif tous les hivers voir même plus cher le jour où on trouvera sur les domaines:
- une réduction de 50% du kilomètrage hors vacances, voir 30% en période de vacances.
- un jardin nordique, bien aménagé et gratuit à l'entrée, avec une boucle d'au moins 2 km gratuite pour les familles.
- un espace luge
- une salle hors sac
- une partie des pistes tracées au scooter pour les classiqueurs natures
- un service des pistes qui quand il s'ennuie, me donne la possibilité d'acheter des crêpes à la confiture de cynorhodon et un chocolat chaud…
Enfin bref je veux bien payer plus cher, pour un truc qui devienne potentiellement plus rentable, grâce à son attractivité et en évitant les gaspillages de gazole inconsidérés.
En attendant ça me fait bien chier de payer tous les ans une part de redevance via mes impôts, pour des centaines de km de piste où il n'y a quasi personne.

Fin de la parenthèse hors sujet.
Pour moi le SRN ça ne s'enseigne guère plus que le ski de fond: c'est de l'encadrement, de l'accompagnement. Ce qui ne veut pas dire, contrairement à ce qu'évoque Fabien, que ce n'est pas technique. Le SRN c'est largement aussi technique que le ski de fond classique, qui au passage est plus technique que le skating.
Il y a une vraie accessibilité au grand public, car la marche glissée, c'est de la marche qui glisse, ça devient assez spontané comme mode de déplacement à partir de 1 an.
Si on veut vraiment enseigner le SRN, on peut :-o :-o :-o
Si on veut vraiment payer un moniteur pendant une ou deux heures, pour se focaliser sur:
- de la stratégie d'économie d'énergie en montée
- de l'approche technique pour accroître le plaisir en descente.
Oui c'est possible, mais c'est en forgeant qu'on devient forgeron, et c'est pas en deux heures qu'on apprend le métier: on obtient des clefs, mais faut pas oublier de s'en rappeler.
Ça me semble plus pertinent de ponctuer une balade d'apports techniques en fonction des difficultés appréhendées dans le terrain, plutôt que de se prendre la tête pendant deux heures, sur le même terrain et le même sujet.

Venons en maintenant à l'essentiel: qu'est ce que le métier d'accompagnateur en SRN?
Ça repose sur une bonne connaissance du terrain, de la montagne, de la carto, de la neige, de la météo, de la psychologie humaine, des problèmatiques environnementales, plus accessoirement sur quelques connaissances historiques, culturelles… le tout pour faire partager du plaisir à un groupe en évoluant de manière sécuritaire (bonnes connaissances en secourisme en montagne , être familier de tout ce qui concerne la prévention du risque d'avalanche (pelle sonde arva bulletin météo et nivo&#8230smile)
Pour moi, préparer la veille au soir sur carte un itinéraire avec l'intention de s'y tenir, ça na de pertinence que si on connait déjà:
- le niveau de son groupe
- le sens du vent, la météo
- la qualité de la neige selon les versants
S'obstiner à vouloir suivre cet itinéraire le jour J, ça peut vite devenir fastidieux, éprouvant, désagréable voir dangereux.

Faire partager du plaisir sur des SRN à un groupe, pour moi ça ne relève pas tant de l'enseignement, sa relève plus de la pédagogie de la découverte, où l'encadrant a un rôle majeur, dans le choix des situations qu'il va faire traverser à ses clients.
Choisir non pas un, mais des terrains adaptés aux niveaux techniques de ses clients, dans le but de leur faire accroître le plaisir qu'ils vont avoir sur les skis, c'est un métier beaucoup plus technique que ça n'y parait.
Avec des conditions météo stables, dans une carte IGN, il y a une infinité de parcours de SRN. Mais pour un groupe donné, il y a peut être 20 parcours intéressants le lundi, 40 le mardi, 80 le mercredi et ainsi de suite avec un bon accompagnateur.
Un bon accompagnateur de SRN, après avoir choisi son parking de départ, ne vous fera jamais monter dans de la poudreuse pour descendre dans de la croûtée toute la journée. Après une demi heure sur les skis, il doit avoir une idée des conditions de neige sur l'ensemble des versants, et avoir ajusté les possibilités d'itinéraires, en tenant compte:
- des possibles évolutions météo en cours de journée
- du dérangement potentiel de la faune
- du sens du vent
- de la fatigue du jour de son groupe, évalué dès les premières flexions inhérentes au chaussage des skis au départ.
……………………………………….

Pour toutes ces raisons et bien d'autres, je suis pour une qualif SRN à l'AEM, mais pas une qualif de 2 jours.

Comme je l'avais évoqué, il y a un contexte favorable à l'apparition d'une telle qualif, maintenant faut du monde dans les AEM qui soit intéressé, qui s'organise, qui mette la pression, sans perdre de vue que même si Prémanon est au bord du gouffre, il n'y a rien d'acquis. Ils sont capable d'immobilisme jusqu'au naufrage, même si à mon sens une qualif SRN AEM pourrait représenter une bouée à même de recréer une dynamique profitable même aux DE nordiques qui ne jure que par la piste!

Je me sens obligé de répondre encore, car la passion m'y pousse.

Le titre de cette discussion est sûrement mal appropriée, et pourtant j'y ai réfléchi un sacré moment…!
Je me suis arrêté à bout de souffle sur le terme "enseigner", que j'ai sciemment placé entre guillemets pour interpeller le lecteur, et lui faire comprendre l'ambiguïté du sujet…

Pour moi, qui suis un amateur de SRN mais pas un spécialiste, je ne me sens absolument pas capable d'enseigner quoi que ce soit de technique, car ce n'est pas mon métier…
La pédagogie s'apprend, l'observation des mouvements, des équilibres, des positions, l'adaptation des conseils aux défauts de posture, d'attitude… Tout ceci est du ressort du moniteur de fond dans une démarche technique de découverte du ski technique.
C'est un métier, et il existe bien-sûr une clientèle pour ce genre d'exercice, heureusement pour les rois du ski de fond, qu'ils soient classique ou skating…

Par contre, et c'est là que je me sens en pleine possession de mes moyens pour assumer une initiation au SRN avec des clients en tant qu'accompagnateur (que je ne suis pas encore&#8230smile, ce sont toutes les autres connaissances que je travaille depuis des années, hiver après hiver, pour évoluer en autonomie et sécurité dans le milieu montagnard sous la neige…!

En effet, pour moi, le SRN n'est pas du ski.
C'est avant tout une démarche nature, qui use d'un moyen de locomotion particulier.

Je commence à comprendre la neige, à la lire et la connaître, j'ai les compétences certaines pour emmener un groupe dans de bonnes conditions, sous la neige et dans le brouillard, car je suis un montagnard, ou du moins j'apprend à le devenir chaque jour…
Quelles sont les compétences requises pour que les rapports plaisir/sécurité/autonomie/découverte soient équilibrés et appréciés par des gens qui attendent un "produit" abouti et constructif…?

Je pense que la clientèle d'aujourd'hui dans une optique plaisir, cherche avant tout quelqu'un qui la prenne par la main, en lui donnant les clés de la sécurité et de l'autonomie pour profiter de la montagne "entièrement".
Entièrement, ça veut aussi bien dire savoir remplir son sac à dos que sortir la carte et compter ses pas à la boussole en cas de brouillard… Ca veut aussi bien dire faire des choix personnels de vêtements en fonction du temps que décider un repli stratégique en cas de non maîtrise des éléments…
Ca veut dire choisir son chemin avec une connaissance grandissante de la faune pour ne pas la déranger.
Inventer un plan B, C ou D pour s'adapter à l'instant T…
Ca veut dire connaitre les arbres et lire dans une forme en drapeau, qu'il vaut mieux installer le bivouac de l'autre côté pour éviter le vent.

Découvrir le SRN, pour moi, c'est avant tout découvrir la montagne dans son ensemble, avec toutes les composantes riches du paysage, du froid, de la neige fraiche ou gelée, des animaux en survie, des nuages qui dictent l'avenir météo, et tout cela mélangé pour former une idée de l'extérieur, une idée de ce que les gens ne connaissent plus dans leurs vies aseptisées et règlementées.

Et là, je vois parfaitement bien un accompagnateur assumer ce rôle de "guide spirituel", et pas vraiment un fin technicien du biathlon…

On voit une recrudescence de l'intérêt du public pour l'aventure, les émissions à la "Bear Grills" et autres "kho-lanta", le retour à la nature et la découverte de la vie sauvage….
Certains sont intéressés pour tourner sur une piste damée et parfaire leur technique dans un soucis de performance, d'autres veulent tirer les ficelles du bivouac hivernal et affronter le gros temps car ils y trouvent un épanouissement personnel grandiose.
Les deux sont complémentaires, pas indissociables ni obligatoires.

Les deux activités sont bien différentes et méritent un accompagnement différent. Il y a ici deux métiers bien distincts.
Je ne me sens pas dans l'esprit d'un moniteur de ski, mais je me sens un guide de nature, pour laquelle le SRN est un extraordinaire moyen de communication valorisant et excitant.
Le top serait un moniteur de ski habité d'une passion pour le reste, mais il ne semble pas y avoir foule de ce genre, surtout pour de frais diplômés qui sont passés dans l'étau du "RAID militaire"…!


Je fais dans ma vie du prosélytisme à petite échelle, mais je pense que c'est transposable à l'échelle du tourisme auquel je me destine.
Combien de potes, de connaissances ou de membres de ma famille sont revenus le sourire aux lèvres d'une excursion dans le "grand nord jurassien"…?
Aucun d'entre eux n'est skieur de l'extrême, et pourtant je n'hésite jamais une seconde pour proposer une sortie que je saurais ludique et accrocheuse pour n'importe quel amoureux de nature. Un terrain bien choisi, dans le soucis permanent de découverte et d'amusement, avec à la clé un bivouac confort au coin du feu ou un resto sur un plateau d'altitude, ça fait mouche à chaque fois.
Et je ne laisse pas au placard toutes ces journées de blizzard que j'ai connues, boussole à la main pour compter mes pas avant la corniche.
J'intègre ce savoir, et d'autres, pour mener mon copain du jour à la sérénité et au plaisir.
Quelle satisfaction personnelle de se retourner en plein brouillard, et de faire l'admiration de ses compagnons du jour…!
"Comment tu fais pour te diriger…? Moi, ch'uis paumé complet…"
"Ouah, c'est chaud là…. Comment on va descendre, on voit pas à 5 mètres…?!"
A cet instant, chacun découvre ses "limites psychologiques" face à un élément naturel perçu comme un danger…!
Et de leur expliquer le soir au coin du feu, que je ne suis pas un gourou transgénique qui use de télépathie avec Mr IGN, dieu de l'orientation….
Mais qu'il suffit d'ouvrir une carte, et qu'avec quelques explications bien placées, le mystère de la marche dans le brouillard n'est pas si opaque ni dangereux qu'on veut bien croire…!



Mais ce n'est pas seulement pour mon propre plaisir que j'ai cette attitude de partage.
C'est aussi et surtout le meilleur moyen que j'ai trouvé pour assurer une éducation environnementale efficace. L'immersion dans la nature simple, avec des règles simples à suivre ou à deviner, sortie après sortie, hiver après hiver.
Lorsque tu sors avec des gens, que tu laisses une trace qui leur montre comment se déplacer, comment faire moins de bruit, sentir et deviner les animaux, prendre du plaisir tout en respectant ce qui t'entoure, tu t'aperçois que tout le monde t'imite, essaie de calquer un geste, une attitude, un regard…
C'est peut-être une vue de mon esprit, ou de la vanité mal placée, mais je jure avoir souvent ressenti une extrême sensibilité chez les gens que j'ai emmenés en balade. Sensibilité que j'ai pu provoquer grâce à ma passion pour la Nature.

Ca ne va pas plus loin que ça.

On n'apprend pas aux gens à connaître la montagne en les parquant sur un sentier balisé.
Allez, tous à la queue leu-leu vous verrez, c'est passionnant de suivre bêtement les jalons fluo…!
On gave les touristes avec des plans de circulation hivernale qui les empêchent d'aller à la rencontre des choses essentielles, et par là même on ne développe aucune sensibilité ni démarche personnelle d'autonomie.

Si le moniteur de ski de fond est la personne qui fera le mieux progresser techniquement l'athlète, je crois que l'accompagnateur est la personne qui guidera vers le respect et la connaissance de la nature. (en raquettes ou à ski&#8230smile



Pour moi, c'est OUI…!

L'AMM est définitivement la personne idéale pour encadrer l'activité SRN dans la généralité du sujet, et pas du tout d'enseigner comment glisser avec ses pieds…

En tous cas, je suis bien content que ce sujet soit lu et intéresse quelques personnes…!
MERCI.

@Sancho "des crêpes à la confiture de cynorhodon et un chocolat chaud…"
Parenthèse culturelle dans ce monde de brutes : de la confiture de cynorhodon mélangée à quelques gouttes de Tabasco , ça accompagne parfaitement la morue .
Quoi ? je suis hors sujet ? :-o

lepiero a écrit :
Tout ceci est du ressort du moniteur de fond dans une démarche technique de découverte du ski technique.
C'est un métier, et il existe bien-sûr une clientèle pour ce genre d'exercice, heureusement pour les rois du ski de fond, qu'ils soient classique ou skating…

Comment ne pas être d'accod avec toi Pierro, le srn est avant tout la découverte d'un milieu et d'une ambiance, où les skis sont un moyen de locomotion.

Si on veut apprendre le ski, je rajouterai même que le moniteur de ski de fond apporterai beaucoup sur la technique de progression sur le plat ou en monté, mais qu'il faudrait lui adjoindre un moniteur de télémark pour que le plaisir soit au rendez-vous dans les descentes. (ou un moniteur de "débrouille", mais le plaisir est quand même moindre)
Quel dommage de constater que beaucoup de skieurs en srn appréhendent la moindre descente…
C'est encore plus dommage car j'en suis persuadé, le principal problème se situe au niveau du matériel…

Concernant les risques en montagne, il ne devait pas y avoir tant AMM ce week end sur Combeau. Toutes les traces ou presque passant par le chemin d'été au col du creuson, juste sous les grosses accumulations auquel le vent de la nuit avait participé.
ToneTroope a écrit :
Quel dommage de constater que beaucoup de skieurs en srn appréhendent la moindre descente…
C'est encore plus dommage car j'en suis persuadé, le principal problème se situe au niveau du matériel…

Le problème ne serait pas plutôt dans la tête ? Quand tu n'as pas de technique, la moindre descente est un problème !
sancho a écrit :

le ski de fond classique, qui au passage est plus technique que le skating.

quand je dis un truc comme ça aux collants-pipette que je connais qui tournent en rond comme les écureuils sur une roue, je passe pour un fou !

En attendant ça me fait bien chier de payer tous les ans une part de redevance via mes impôts, pour des centaines de km de piste où il n'y a quasi personne.

et là je m'enfuis avant l'arrivée de l'ambulance !