Conseil pour l'achat de skis

Bonjour,
Je désire faire de la randonnée nordique avec Pulka. Pour l'instant j'ai toujours utilisé une paire de raquettes. Je pense partir 8 jours, mais avec des skis de randonnée nordiques alpins ?
Pensez-vous qu'il soit possible d'utiliser ce genre de ski ou faut-il absolument des skis de randonnée nordiques ? Confort ? Poids ? Inconvénient ?
Cela me permettrait de rentabiliser mon achat.
Cordialement.

Salut Randoneur,
Je dirai que ça dépend du programme des 8 jours, de la charge de la pulka, et de ton matériel de rando. (avec des scarpa F1, des TLT, des skis légers et des peaux en mohair, on se rapproche beaucoup de la rando nordique).

Bonsoir Tone trooper?
Si je comprends bien la seule différence entre des skis de rando alpin et des skis de rando nordique, c'est le poids.
Merci

Le SRN peut se définir par la liberté de pouvoir jouir des plaisirs de la montée et de la descente sans contraintes de manip de matériel dans les transitions. Ça a l'air de pas grand chose dit comme ça, mais ça rend potentiellement plus intéressant tous les terrains vallonnés. Ce n'est pas pour rien que le SRA se pratique principalement dans des terrains de montagnes où on monte pendant des heures, avant d'apprécier une descente. Pour moi comme pour d'autres esprits glisseurs, enchaîner des petites descentes et petites remontées, sans enlever les peaux pour les remettre et les enlever…. c'est synonyme de frustration.
Accessoirement le matériel de SRN aujourd'hui n'est pas plus léger qu'un matériel de SRA de compétition. En revanche il procure un sentiment de légèreté, dû au fait que le skieur peut bénéficier d'une chaussure qui conserve un vrai déroulé naturel du pied.
Une coque en carbone kevlar la plus légère soit elle, restreint les mouvements naturels des articulations des pieds et des chevilles. Pour compenser cette perte de mobilité, la fixation de SRA propose un pivot décalé en avant des pointes de pied. Ça redonne une certaine forme de mobilité, mais ça reste moins naturel. Pour illustrer le propos, on peut marcher en montagne avec des bonnes baskets, ou marcher en montagne avec des grosses de montagnes à semelles rigides, qui peuvent moyennant un certain coût rester très légères sur la balance. Mais aussi chère que pourra être la grosse de montagne rigide et légère: elle ne permettra jamais la même liberté de mouvement.
Cette liberté de mouvement qu'autorise le SRN, est un facteur limitant, quand on commence à rentrer dans du terrain qui descend un peu fort. C'est loin d'être impossible de se rendre dans du 45° de pente avec du matériel de SRN d'aujourd'hui, mais ça demande un peu de pratique quand même. La principale difficulté dans la progression, est à trouver dans le vécu de chacun dans le monde de la glisse.
Un fondeur, qui aura fait une croix sur le terrain de descente, à cause de ses chutes à répétition, est peu enclin à imaginer les plaisirs que la descente pourrait lui procurer.
Parallèlement un skieur qui a un bon vécu d'alpin, a une certaine propension à ne pas bien apprendre comment utiliser ces skis, car il veut apprendre trop vite. Son vécu d'alpin, se manifeste par une autoroute nerveuse de traitement de l'information sur les sujets "descentes qui glissent", qui l'invite à adopter des attitudes efficaces quand il a le talon bloqué. Dans cette autoroute nerveuse, il y a plein de bonne choses réexploitables pour avoir du plaisir en SRN, il faut juste créer une autoroute parallèle qui exploite les bonnes données, en prenant en compte que le talon reste libre. Dans l'apprentissage, il faut savoir accepter au début qu'on redébute, c'est la meilleure façon de tirer très facilement profit de son nouveau matériel. A vouloir brûler les étapes de ce nouvel apprentissage, par soif de glisse, on prend le risque de s'enfermer dans des schémas moteurs, qui ne sont pas optimaux. C'est pas si grave en soit, mais mon métier consiste en outre à optimiser les plaisirs de la glisse en SRN, c'est sans doute pour ça que j'attache autant d'importance à ce genre de discours un brin technique. Mais il ne faut pas perdre de vue, que les plaisirs du SRN, sont multiples. Il y a du plaisir en glisse, il y a du plaisir contemplatif. Le SRN est un moyen de déplacement, idéal pour partir à la découverte d'un territoire en glisse et en douceur. C'est un moyen d'apprendre sur la montagne, sur les hommes qui la font vivre, sur la nature qui l'anime.
Pour conclure, le dicton du jour: "Dans la vie on a que les peines ou les plaisirs que l'ont veut bien prendre le temps de s'accorder"
PS: pour moi le bon matériel de SRN d'aujourd'hui est celui qui ressemble le plus aux skis bois du XIXème: large, parabolique, avec une spatule du genre rocker, et une plaque de réhausse. Les ingénieurs du XXème n'ont rien inventé d'autre que du plastique qui glisse vraiment bien et quelques autres matériaux composites qui peuvent avoir un intérêt très secondaire.
Je remets la petite photo que j'aime bien d'Amundsen pour illustrer:le fruit de 5000 ans d'histoire

sancho
Le SRN peut se définir par la liberté de pouvoir jouir des plaisirs de la montée et de la descente sans contraintes de manip de matériel dans les transitions.
Tiens, cela me rappelle quelque chose !
Excellente définition de l'activité en tout cas.
ToneTrooper
avec des scarpa F1, des TLT, des skis légers et des peaux en mohair, on se rapproche beaucoup de la rando nordique

La Scarpa F1 est légère, avec un soufflet mais reste dure à plier et la TLT ne permet pas la marche et les appuis nordique, sinon pour le poids c'est quasiment plus léger que du matos de SRN.
Le "peautage-dépautage" obligatoire pour la descente s'éloigne clairement de l'esprit de la rando-nordique, si bien décrit par seigneur Sancho du Haut.
Sinon, j'aime beaucoup la randonnée alpine et son matériel efficace sur le terrain qui lui est dédié. :D

Pour la photo d'Amundsen, il utilise clairement des skis de telemark larges de 7 cm sous les pieds, et avec une taille de guêpe. Cela tord le cou aux idées reçues selon lesquelles le ski des origines était étroit. Il suffit pour s'en convaincre de regarder les skis des années 1930-1950 utilisés dans le Jura pour se déplacer.
talonlibre
Pour la photo d'Amundsen, il utilise clairement des skis de telemark larges de 7 cm sous les pieds, et avec une taille de guêpe. Cela tord le cou aux idées reçues selon lesquelles le ski des origines était étroit. Il suffit pour s'en convaincre de regarder les skis des années 1930-1950 utilisés dans le Jura pour se déplacer.
Tout à fait, mon cher talon libre, dans le Jura jusque dans les années 50, le médecin de campagne ne se risquait pas à essayer de se casser une jambe sur des skis fins en allant porter assistance aux malades dans nos ferme isolées. Dans ce siècle un peu dédié à un état d'esprit du toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin, je ne doutes pas qu'il y ait eu quelques facteurs agiles en quête d'une course au rendement, qui dès les années 30 ont dû se laisser aller à tester des skis de performances pour livrer le courrier. Mais fallait bien tenir debout pour ne pas le mouiller le courrier, pour les colis j'imagine que la sagesse l'emportait.
Après on a inventé le chasse neige, la fraiseuse, l'emploi des véhicules jaunes, et des véhicules à gyrophare s'est généralisé. C'est une forme de progrès. Mais en ski nordique, on a cru que le progrès c'était le règne hégémonique du bel engin de damage et du ski potentiellement consacrable sur des podiums olympiques. J'ai rien contre le brillant le clinquant des médailles, bien au contraire, mais excusez moi du peu, je préfère apprécier la beauté du givre sur les épicéas, sur un ski qui me pose moins de soucis d'équilibre et qui me procure plus de plaisir et de sérénité dans du terrain non damé.:)


Le randonneur 65
Bonsoir Tone trooper?
Si je comprends bien la seule différence entre des skis de rando alpin et des skis de rando nordique, c'est le poids.
Merci
heu… non, comme le disent sancho et talonlibre, il y a le déroulé du pied, la glisse que procurent les écailles, le fait d’enchaîner les montées et descente sans interruption…
talonlibre
Sinon, j'aime beaucoup la randonnée alpine et son matériel efficace sur le terrain qui lui est dédié.
C'est justement là ou je veux en venir, la limite est parfois ténue.
On trouve du matériel de rando nordique à peine plus "wild" (on va dire ça pour résumer large/rigide/robuste…) que des skis de fond, et du matériel qui permet d'envoyer pas mal en télémark. Je fais maintenant pas mal de rando que je qualifiais avant d'alpines en srn.
En parallèle le matos de rando alpine évolue aussi et l'éventail des possibilités s'élargie. Il y a pour mois moins de différence entre des T4+cable et des F1+TLT qu'entre les F1+TLT et du matos de rando freeride.
C'est pas pour rien que de l'autre coté de l'atlantique ils montent des skis a écaille avec les TLT (qu'ils ont mis du temps à découvrir).


C'est pour ça que je te demandais ton programme et ton matériel. A priori 8 jours, tu n'aura pas une pulka de 50Kg (qui justifierai les peaux, et réduirait l’intérêt des écailles).
On croise beaucoup de rando alpine sur les hauts plateaux du vercors, et pas mal de gens sont partis toutlàhaut avec ce type de matos, donc c'est faisable, après c'est une question de confort/plaisir. Si tu es sur un itinéraire peu/pas fréquenté, il y a déjà un gros avantage aux skis par rapport aux raquettes.

Bonsoir,
Merci pour toutes ses infos,
Je pars faire une rando de 8 jours dans le Hardangervidda, je pense mettre environ 35 kg dans la pulka car il y aura le matériel de bivouac pour 2 personnes.
Je vais regarder pour acheter des chaussures et des skis SRN.
Cordialement.