Le Telemark, du virage à la galère

Bonjour,
J'ai acheté l'excellent livre de Lionel Condemine "Le Telemark, du virage à l'élégance" et ce matin, j'avais décidé de mettre en pratique ses conseils sur les pistes du Mont Dore et de Super-Besse.

Quelle déception !

Je n'arrive pas à me défaire de mes habitudes de skieur alpin moyen : ski amont en avant, jambe aval raide.

Impossible de tenir la position, non, l'attitude de base parfaitement décrite dans le livre, avec la jambe aval fléchie, ski amont en retrait et talon levé, poids du corps également réparti.

Dès que j'essaie, c'est la perte d'équilibre, oscillations avant arrière, je me rattrape avec le bâton amont et instinctivement, je reprend l'attitude ski amont en avant.

Bref, la galère !

Avez-vous eu le même problème que moi et avez vous réussi à vous corriger ?

Assez normal au début…

Il faut persévérer et essayer sur des pistes peu pentues (vertes au début) et sur de la neige douce.

Il est aussi impossible de corriger une posture via un forum.

Un bon petit cours peu aider au début.

Bon courage

Merci pour ces encouragements, Talonlibre.

Je pratiquais plutôt sur des bleues voire bleues foncées.

Il y avait bien des vertes au Mont Dore, mais la queue du téléski partait du sommet, comme l'illustrait Samivel…

Je suis conscient qu'un forum ou qu'un livre, aussi bon soit-il ne remplacera jamais un cours.

Mais d'un autre coté, de petites astuces comme celle ci, vue dans un livre pratique sur l'alpin : pour éviter de trop déraper dans une pente raide et dure ou glacée et surmonter son appréhension, faire le geste de ramasser son gant au niveau de la chaussure aval
Cette petite astuce mnémotechnique m'a aidé à progresser.



Surtout n'hésite pas à rester humble au départ… c'est dur mais efficace… du vert puis du bleu petit à petit.

Bon telemark…

A ta disposition si tu as une video de tes essais.

Ce qui m'a aidé a progresser c'est de formaliser le
problème . C'est vrai que le TLK est RADICALEMENT différent du ski alpin .
Lionel en a bien conscience et il écrit ;
" Et à quoi ça sert ? se demandent les curieux …"Et ben a rien" …Rien qu'a faire beau; pas forcément utile ou rentable , mais beau et coquet "
Bon c'est une belle avançée et elle consacre l'idée que
le TLK est radicalement différent du ski alpin .
Reste a savoir pourquoi il est radicalement différent .
J'en suis a ceci dans mes reflexions :

A partir du moment ou on a commençé a fixer le talon du skieur au ski , tout était consommé :
En alpin, le skieur est devenu l'ACCESSOIRE du ski .
En télémark , le ski est resté L'ACCESSOIRE du skieur .

Tu me crois ou tu me crois pas …Mais cette idée là m'aide a progresser :sunglasses:

Bonjour à tous,

Robert a écrit :
En alpin, le skieur est devenu l'ACCESSOIRE du ski .
En télémark , le ski est resté L'ACCESSOIRE du skieur .

Pour rebondir par rapport à ce qu'écrit Robert, en tant que skieuse débutante (3 journée d'alpin et 1 journée d'init télémark à mon actif + 2 ans de pratique régulière SRN/fond), j'ai vraiment ressenti que le matériel télémark était plus respectueux de ma physionomie, moins "aggressif", que le matériel d'alpin. En effet, le talon libre, l'articulation de la voute plantaire tout ça fait que j'ai moins de crainte pour mes genoux en cas d'accident.

Dommage qu'en France on demande aux personnes qui souhaitent s'initier au télémark d'avoir un niveau d'alpin… C'est un peu bête d'être obligé de prendre des cours d'alpin (et du coup de prendre de mauvaises habitudes) pour pouvoir de mettre au télémark !

SoL

sleguedois, Robert,
Je vous suis tout à fait !

C'est bien l'aspect liberté qui m'a fait m'orienter vers le SRN :
liberté par un matériel léger et passe partout,
liberté de parcourir des espaces vierges loin des grandes stations,
liberté d'esprit, sans contraintes fait-pas-ci-fait pas-ça …

C'est pourquoi je ne vais pas passer des heures sur les pistes verte et encombrées des dites stations.

Et comme le dit Régis Cahn dans un autre post : En skis de randonnée nordique, vous n'êtes pas obligé de faire le pas du Telemark.

Bon ski !

Il y a des réflexions qui sont de l'ordre de la théorie, mais qui curieusement influent sur la pratique que l'on a et surtout sur nos capacité d'apprentissage .

1° reflexion : le ski alpin est un ski normalisé alors que le tlk ne l'est pas ou pratiquement pas . Cette idée est dans continuité d'une conversation avec Talonlibre sur l'histoire du ski . C'est frappant de constater a quel point l'armée a influé sur le ski en France a ses débuts .
Rien d'étonnant a ce qu'on puisse trouver dans les principes du " ski français " d'Allais un petit air de
livret d'instruction militaire . Ces principes, ce système
d'enseignement sont toujours en vigueur . Je grossis un peu le trait sans doute, mais il y a une part de vérité . Loin de moi , du reste , l'idée de critiquer ces principes : Ils
sont d'une efficacité redoutable pour l'enseignement d'un ski normalisé et ils produisent toujours de sacré champions !
2° réflexion : Le télemark est un ski "naturel" . C'est une
première observation évidente qu'on peut faire : L'individu n'est pas fixé au ski comme un chewing gum sec a la chaussée …Il conserve toutes ses articulations et toutes ses libertés . En fait, on peut surtout remarquer une continuité entre la marche et le mouvement du TLK : Si on progresse sur le plat, en mouvement alternatif , il suffit, en avançant un pied de plier légerement la cheville de ce pied vers l'intérieur pour donner des carres et de baisser son centre de gravité pour voir s'amorçer un virage . En fait le TLK c'est dans la continuité de la marche…

Bref, je me demande si, pour apprendre le tlk il ne suffit pas de se rappeller comment on a appris a marcher . C'est là ou je rejoins bien Sancho quand il insiste sur l'idée d'apprivoiser petit a petit ses peurs .

Robert a écrit :
Bref, je me demande si, pour apprendre le tlk il ne suffit pas de se rappeller comment on a appris a marcher . C'est là ou je rejoins bien Sancho quand il insiste sur l'idée d'apprivoiser petit a petit ses peurs .

Oui, comme par exemple la peur de cette liberté avant/arrière de la cheville et de la jambe, sans les appuis rassurants du collier (carcan) de la chaussure alpine.

Il faut apprivoiser cette liberté, mais pour cela, il faudrait pouvoir skier tous le jours
ducky63 a écrit :

Il faut apprivoiser cette liberté, mais pour cela, il faudrait pouvoir skier tous le jours

Ca va sans dire, mais ça va mieux en le disant . C'est
pour ça qu'il ne faut absolument pas te décourager . Tu
progressera effectivement plus vite si tu habites a une heure de terrains enneigés .Si tu es faciné par le niveau de certains …Dis toi que ce sont souvent des pros ou semi-pros ou en tout cas que la cigogne les a déposé pas loin d'un champ de neige …

il faut apprivoiser cette liberté et accepter de passer pas mal de temps au sol, cela aide à se rendre compte que le sol n'est pas si inhospitalier qu'on le crois, cela aide aussi à essayer de nouvelles choses que l'on peut estimer "risquée" si l'on n'a jamais goûté de sa truffe ou de son séant la douce poudreuse.
la démystification de la chute est probablement une des clés de l'apprentissage (hors secteur vraiment pentu et/ou verglacé)

ma contribution sur ce post:
j'ai appris cette saison le virage télémark en faisant de la piste sur Super Besse( il n'y avait que là ou se n'étais pas trop glacé en Janvier donc très peu de rando cette année)ça vient vite en deux jours mais j'ai les annum et scarpa t4 qui m'aident beaucoup, la conduite du ski et la prise de carre est bien supérieur en coque plastique que en chaussure cuir. Hier dans la soupe, j'avais mis mes crispi cuir (idéal en plateaux) et j'ai vite été changer contre les t4, le reste de l'aprem.
J'ai un coté qui tourne très bien et je peux faire des virages coupés très vite, tandis que l'autre j'ai du mal à garder la position.
Sur les grandes plaques de verglas par contre, je suis plus prudent et tourne en alpin. L'expérience de l'alpin antérieure m'aide bien dans ce cas là pour la prise de carre(rentrer le genoux aval) et aussi flexion, extension, planté de bâton ,dans les pente très raide.
Voila vive le talon libre ,le ski qui n'a pas étais inventé pour passer à la caisse des redevances. ceci dit et comme le disais Sancho, c'est très plaisant de profiter des remontés mécanique pour aller fleurter avec le freeride sur le bord des stations avec nos ski passe partout ,on a une liberté à nul autre pareil
bonne fin d'hiver

Je pense que mes chaussures Salomon vont bien pour du tout terrain, mais qu'elles ne sont pas faites pour le télémark sur pistes, même faciles.

Comme toi, je tourne en alpin. Je me sens à l'aise sur des pentes faciles et je suis obligé de me forcer pour prendre l'attidue télémark.

Mais hier, en haut de la rouge du Ferrand Nord à 11h du matin, donc encore gelée (tu dois connaitre puisque tu fréquentes SB)je n'ai pas pu tourner et je suis descendu en dérapage.

Bon ski (la neige revient) !

gervais a écrit :
j'avais mis mes crispi cuir (idéal en plateaux) et j'ai vite été changer contre les t4, le reste de l'aprem.
J'ai un coté qui tourne très bien et je peux faire des virages coupés très vite, tandis que l'autre j'ai du mal à garder la position.

Quel modèle de Crispi ?
Pour le coté qui tourne très bien et l'autre nettement moins bien …T'es pas tout seul !Je sais pas s'il y a
une recette pour corriger ça …

entre crispi svartisen et t4 grosse différence de conduite de ski mais ça se travail

Salut Ducky,

En venant du ski alpin, j'ai du aussi apprivoiser les réflexes.

Le petit auto-conseil qui m'a aidé et m'aide encore, c'est "appuie sur le ski intérieur!"

l'habitude est tellement encrée de charger le ski extérieur que le concept d'appui "équitable" est déformé, dans ma perception tout au moins.

Pour revenir sur l’intérêt du virage télémark, il est pour moi tout à fait égoïste. (je me moques un peu du fait qu'il soit beau ou pas, surtout en imaginant la gaucherie que je dois afficher dans le domaine)
Il permet de tourner avec du matériel bien plus léger et moins contraignant.
Avec une vision un peu différente de celle de Robert, j'ai l'impression qu'en alpin on impose fortement la position aux skis, alors qu'en télémark on la propose, on la suggère.
La relation avec la neige est plus subtile et passe en permanence par les 2 appuis.

Bon courage et bonne glisse!
Pierre

grandsteak a écrit :
la démystification de la chute est probablement une des clés de l'apprentissage (hors secteur vraiment pentu et/ou verglacé)

J'ai (trop) bien compris ça de mon côté et du coup, le pendant, c'est que j'ai le sentiment de ne pas assez m'appliquer pour rester debout même dans des situations où je ne devrais pas tomber… Faudrait p'ête éviter l'addiction au gout de la neige et viser le juste équilibre (c'est le cas de le dire) entre la démystification de la chute et la volonté de tenir debout !

Sophie
ducky63 a écrit :
Bonjour,
J'ai acheté l'excellent livre de Lionel Condemine "Le Telemark, du virage à l'élégance" et ce matin, j'avais décidé de mettre en pratique ses conseils sur les pistes du Mont Dore et de Super-Besse.

Quelle déception !

Je n'arrive pas à me défaire de mes habitudes de skieur alpin moyen : ski amont en avant, jambe aval raide.

Impossible de tenir la position, non, l'attitude de base parfaitement décrite dans le livre, avec la jambe aval fléchie, ski amont en retrait et talon levé, poids du corps également réparti.

Dès que j'essaie, c'est la perte d'équilibre, oscillations avant arrière, je me rattrape avec le bâton amont et instinctivement, je reprend l'attitude ski amont en avant.

Bref, la galère !

Avez-vous eu le même problème que moi et avez vous réussi à vous corriger ?

Même histoire en tout point et mêmes soucis, et puis en période de vacances scolaires, pas facile de pratiquer tranquillement sur une piste verte.

Finalement je suis revenu à mes virages habituels, parfois sauve qui peut mais bon. Je ne m'avoue pas vaincu quand même et j'y reviendrai lors de mon prochain séjour, même si dans un bon mois la neige transformée ne sera peut-être plus très favorable à cet apprentissage.

Comme d'habitude y aller petit à petit et surtout attention à rester en appui spatule et ne jamais passer en appui talon, gamelle assurée.
Les pentes douces du Jura (Suisse-France) sont idéales.
Oubliez pas de mettre des gants avec la neige verglacée ça fait mal en cas de chute…
Salutations de la Vallée de Joux.

Merci pour ce judicieux conseil que je vais essayer de suivre à la lettre , "appui spatule et non talon".

Hum ! Plus facile à dire qu'à faire si c'est un peu glacé…