Faut-il suivre les topos comme un Ayatollah diplomé d'Etat?

Nous aimons les informations, certains adorent les balises et les itinéraires fléchés… ou encore les fichiers gpx, sorte de viatique trop facile à suivre.
Si les données recueillies dans ces différents supports sont utiles, elles ne doivent être utilisées que comme une aide à la prise de décision…
Ce que j'apprécie tout particulièrement dans le ski de randonnée nordique, c'est la liberté de jouissance qu'il procure… cet outil magique permet de dénicher des portions de bonne neige délaissées par les "suiveurs de topos"… l'expérience, la lecture de la carte, l'exploration et la connaissance du terrain offrent souvent de belles récompenses et plus rarement de tristes déceptions.
Cette forme de pratique n'engage que moi, je comprends que l'on aime jouer les "Mike Horn" dans 50 cm de neige fraîche non tracée, ou affronter des dévers rendus piégeux par les vents glacés et tempétueux, en se battant avec une pulka bien chargée. C'est un autre plaisir, qui peut parfois rejoindre celui que partagent les amateurs de chaînes, de fouets et autres accessoires au fin fond des alcôves ou des back-rooms… :angel:

Je préfère jouir des sensations de belles courbes maîtrisées, d'équilibres subtilement dosés, de la finesse des appuis exigés par la descente avec des chaussures basses et plutôt souples qui exigent un parfait centrage des appuis sous peine de vite se retrouver la truffe dans la neige.

J'apprécie la montée, mais avant tout le SRN me permet de trouver encore de la belle neige vierge à tracer, de la sauvagerie et de la tranquillité à une époque où les autoroutes de la rando et leurs chenilles processionnaires et grégaires sont devenu légion.

Cela correspond à ma pratique, à l'envie d'étancher ma soif de découverte et de liberté d'aller et de venir… je comprends tout à fait que l'on puisse apprécier d'autres approches, c'est justement ce qui fait la richesse du ski de randonnée nordique.
Juste une petite photo d'un endroit bien fréquenté où il reste possible en ouvrant les yeux de trouver quelques beaux chemins de traverse rarement tracés… merci les topos…

quelle belle plume !
en effet, le SRN offre ce plaisir de pouvoir faire sa trace mais il faut avoir un minimum de connaissances de la montagne… je n'en suis qu'à mes débuts et espère bien un jour pouvoir m'évader toute seule…

Pour ma part , j'en suis encore aux itinéraires de rando chargés sur ma suunto ambit, ce qui me permet de boucler la boucle prévue, sans trop galérer (je fais aussi beaucoup de sorties sur la demi-journée). Mais je comprends ton point de vue; c'est vrai que le plaisir de "se perdre" en forêt dans une bonne couche de poudre fraiche , totalement hors traces, est quasi-jouissif :slight_smile:
David

Les topos sont intéressants lorsqu'on ne connais pas un secteur mais j'avoue prendre plaisir à concevoir moi même ma sortie. J'adore la carto et la préparation me plonge déjà dans la rando … et puis c'est aussi faire connaissance avec les lieux.

vdn
quelle belle plume !
en effet, le SRN offre ce plaisir de pouvoir faire sa trace mais il faut avoir un minimum de connaissances de la montagne… je n'en suis qu'à mes débuts et espère bien un jour pouvoir m'évader toute seule…
Merci Véronique pour l'avis concernant ma prose… Le terrain nordique a un avantage sur le terrain alpin : les pentes fréquentées font qu'il y a heureusement peu de risques d'avalanches… néanmoins, dans certains secteurs il faut parfois se méfier des barres rocheuses ou falaises (ou des lésines ou lapiez - crevasses de calcaire).
Il existe de nombreuses zones où il est possible de faire sa trace avec un peu de connaissance en orientation et de lecture de carte… comme dans le Parc Jurassien Vaudois au-dessus du lac de Joux… un secteur avec des refuges bien sympathiques et de bonnes fondues suisses pour récupérer :D
fred
Les topos sont intéressants lorsqu'on ne connais pas un secteur mais j'avoue prendre plaisir à concevoir moi même ma sortie. J'adore la carto et la préparation me plonge déjà dans la rando … et puis c'est aussi faire connaissance avec les lieux.
Fred, les topos m'ont toujours fait rêver et donné envie de parcourir ou découvrir un secteur, surtout quand je pratiquais encore l'escalade ou un peu d'alpinisme… Tu as bien raison, l'aventure commence quand on plonge dans la carte… à la manière de vieux pirates en quête de trésors:P

De mon coté, je randonne seul et j'essaie de concilier liberté et sécurité.
J'emporte "presque" toujours mon téléphone avec la carte du secteur préchargée dans Sitytrail en complément de la montre GPS (Tomtom Adventurer, la mal nommée).
Dans les massifs qui ne présentent pas de dangers objectifs (Massif Central), je pars à l'aventure sans itinéraire, mais j'enregistre ma trace sur la montre, ce qui me permet de revenir sur mes pas en cas de trop mauvais temps.
Dans les Alpes (Briançonnais principalement), je prépare mon itinéraire pour éviter les zones dangereuses (barres rocheuses, zones potentiellement sous la menace de plaques ou coulées ) et charge le gpx sur la montre.

talonlibre
Juste une petite photo d'un endroit bien fréquenté où il reste possible en ouvrant les yeux de trouver quelques beaux chemins de traverse rarement tracés…
Ah, la Dôle un jour, la Dôle toujours !!

vdn
mais il faut avoir un minimum de connaissances de la montagne
certes, mais il est possible d’apprendre à lire une carte, s'orienter, tracer un itinéraire, dans beaucoup de clubs de randonnées pédestres, marche nordique, CAF… ou avec des professionnels (Accompagnateur Moyenne Montagne entre autres)
après, la connaissance d'un milieu, qui plus est montagneux et enneigé, demande du temps, beaucoup de temps et il est facile de se perdre ou tourner en rond, même (et surtout) sur le Jura. Comme mes compères plus haut, j'utilise plusieurs outils, mais j'ai toujours la carte du coin, la boussole et l'alti dans le sac à dos et, la plupart tu temps, une appli GPS sur mon téléphone (OruxMap). Avant une sortie dans un coin que je connais peu ou pas, j'aime bien m'imprégner de l'endroit, en "lisant" la carte, ou avec les appli numériques comme Géoportail. Avoir une idée de l'endroit ou l'on va, les éventuels "pièges" à éviter, le sens de la balade (j'adore faire des boucles), cela me permet, une fois sur place, de pouvoir plus facilement "me perdre", cheminer sans être obligé de "suivre une trace", au gré de l'envie, librement.
et comme le dis si justement talonlibre: l'aventure commence quand on plonge dans la carte…


talonlibre
certains adorent les balises et les itinéraires fléchés…
c'est plutôt bien ça, plus il y a de monde à suivre les itinéraires, moins y en a à traffoler partout :D à par nous !!

Quand je suis seule, c'est la liberté totale, j'y vais à l'instinct et ça me vaut souvent de bien belles surprises et un plaisir chaque fois renouvelé et intense dans des endroits magiques …
Sinon je rêve de faire des grands itinéraires dans les pays nordiques (Islande, Suède, Norvège, Cap Nord, Lofoten etc…





talonlibre
Je préfère jouir des sensations de belles courbes maîtrisées, d'équilibres subtilement dosés, de la finesse des appuis exigés par la descente avec des chaussures basses et plutôt souples qui exigent un parfait centrage des appuis sous peine de vite se retrouver la truffe dans la neige.
C'est tout à fait moi, la subtilité, la finesse et le parfait centrage des appuis en moins …
talonlibre
.. mais avant tout le SRN me permet de trouver encore de la belle neige vierge à tracer, de la sauvagerie et de la tranquillité à une époque où les autoroutes de la rando et leurs chenilles processionnaires et grégaires sont devenu légion.
Et là, je trouve que les outils modernes m'apportent une belle aide dans cette quête !

Comme Stofdefou, j'utilise Oruxmaps pour mes sorties
si, comme Vivi,
Vivi
c'est la liberté totale, j'y vais à l'instinct et ça me vaut souvent de bien belles surprises et un plaisir chaque fois renouvelé et intense dans des endroits magiques ..
alors j'enregistre ma trace et complète ainsi ma "banque de parcours".Ce sont la plupart du temps de nouvelles variantes dans une zone que je connais déjà.

Sinon, c'est aussi très utile en prospection. Je prépare un itinéraire "théorique" à l'ordi et je charge le fichier gpx comme route à suivre sur le smartphone qui peut aussi faire boussole et appareil photo.

Ce que je vais sûrement devoir faire à l'est du Dévoluy, vu qu'où j'ai l'habitude d'aller, c'est quasiment terrain au départ…
Bonne glisse à tous !
;)

Arvi Eria,
Cela fait bien plaisir de lire ta prose savoureuse qui fleure bon les Hautes-Alpes, berceau du ski en France, un peu grâce à l'épouse du Capitaine Clerc (farouche défenseur des skis face aux raquettes… )qui craignait que son soldat de mari ne se morfonde, encaserné à Briançon.
Il faudrait que je vienne traîner mes spatules vers chez toi… j'aime bien cet esprit chaleureux, le partage de la liqueur de mélèze ou d'un bon vieux génépi…
Après tout j'ai appris à skier sur les pentes du Ventoux, passé un an à la section de Renseignements du 159ème RIA et un peu crapahuté ou grimpé dans les Écrins ou le Queyras.

eria
Et là, je trouve que les outils modernes m'apportent une belle aide dans cette quête !

Comme Stofdefou, j'utilise Oruxmaps pour mes sorties
eria
alors j'enregistre ma trace et complète ainsi ma "banque de parcours".Ce sont la plupart du temps de nouvelles variantes dans une zone que je connais déjà.

Sinon, c'est aussi très utile en prospection. Je prépare un itinéraire "théorique" à l'ordi et je charge le fichier gpx comme route à suivre sur le smartphone qui peut aussi faire boussole et appareil photo.
Ces outils modernes sont diaboliquement pratiques, j'ai délaissé Oruxmaps pour AlpineQuest qui intègre la cartographie suisse, ce qui est bien utile dans ma zone frontalière jurassienne.
L'enregistrement de gpx permet de se constituer une belle banque de jolis passages quand on skie à l'inspiration… et de conserver un souvenir de nos belles traces… ou baignoires:angel:

Pour finir une copie d'écran d'AlpineQuest, avec en carte, une photo aérienne Google surmonté du cadastre (50% de transparence), bien utile.



Mais au final, je réagis toujours en fonction des conditions rencontrées sur le terrain et je modifie mon itinéraire si une meilleure option apparaît ou en fonction de la qualité de la neige :wink:

Hello Talon libre !

talonlibre
Cela fait bien plaisir de lire ta prose savoureuse
Si ma prose est savoureuse, la tienne est empreinte d'une grande poésie, voire même d'un certain mysticisme quand tu évoques les blanches contrées scandinaves et les pionniers de l'art de la glisse bipède …
talonlibre
Après tout j'ai appris à skier sur les pentes du Ventoux, passé un an à la section de Renseignements du 159ème RIA et un peu crapahuté ou grimpé dans les Écrins ou le Queyras.
Un an au 15-9 aura fait de toi un bon montagnard/skieur. Pas comme 25 ans de vie civile dans les Hautes-Alpes agrémentée de quelques épisodes de loisirs sportifs …

Même si je n'y suis pas allé depuis quelques années, j'aime bien Briançon car j'y suis invaincu au tennis ! ( à l'époque où je le pratiquais en équipe au plus petit échelon FFT) On ne peut pas en dire autant des courts de l'ASPTT Gap où j'y ai pris branlée sur branlée … :frowning:

talonlibre
Il faudrait que je vienne traîner mes spatules vers chez toi… j'aime bien cet esprit chaleureux, le partage de la liqueur de mélèze ou d'un bon vieux génépi…

De ma jeunesse champenoise, il me reste plutôt des appétences pour le Speyside, l'Islay, voire même le … Jura :wink:

Bonjour à toutes et tous,
la montagne surtout en hiver est un milieu assez dangereux, donc il y a un minimum de connaissance et de préparation avant une sortie. Si les topoguides peuvent rassurer les débutants et permettre d'acquérir de l'expérience pourquoi pas, mais à mon avis il ne faut pas oublier de se former avec des personnes chevronnées. personnellement je fais mes itinéraires beaucoup à partir des cartes (format papier ou avec géoportail). En général je suis pas mal l'itinéraire de montée et improvise beaucoup plus sur la descente en fonction de l'état de la neige, de la météo, de la forme physique… Je me permets de nombreuses variantes pour découvrir de nouveaux passages et bonne petites combes à neiges fraiches ! Pour le moment bien que j'utilise les appli de carto et les gps au niveau professionnel je ne les utilisent pas pour les rando. Il faut dire que je connais pas mal mon secteur depuis le temps que je randonne été comme hiver. j'ai également un bon sens de l'orientation ce qui aide pas mal en cas de brouillard…
De toutes les façon ds les hautes Pyrénées il n'y a pas de topos pour le SRN, mais uniquement pour le SRA donc cela limite les propositions à quelquies petites soties pour débutant alpins et on est bien tranquile hormis quelques raquetteux témeraires
en pj un petit vallon paradisiaque au dessus de Payolle où je n'ai jamais vu personnes en 20 ans