Bonjour de dauphinoix

Je visite ce site depuis quelques temps et j'ai craqué, une paire de chaussure et des skis sur coincoin et me voilà équipé pour découvrir ce nouveau mode de glisse. Aujourd'hui c'était ma première sortie dans mon coin préféré "les plans d'hotonne".
J'aurai besoin de conseils et je compte sur vous pour trouver les bons. A tous merci d'avance.

Bienvenue Dauphi-noix

dauphinoix
ce nouveau mode de glisse
…nouveau pour toi certainement, mais pas si nouveau que ça ! :smiley:
Lorsque l'Homme s'est aperçu qu'en fixant deux planches à ses pieds à l'aide de lanières cela lui facilitait vachement la vie pour se déplacer sur la neige, il inventait le SRN. Ensuite en y fixant des peaux de bêtes il put grimper les collines, et en mettant au point le virage Telemark dans la 2ème moitié du XIXème siècle, il put les descendre (en plus avé le style :stuck_out_tongue: ), élargissant les possibilités de ses planches en bois.
Puis un jour il y en a un qui eut l'idée de fixer le talon au ski…et on connait tous la suite…

Bien vu oui nouveau pour moi bien sur

Juste pour le plaisir de poursuivre parce qu’elle est belle l’histoire de ces deux planches, toutes les fois que des skis ont été utilisés à des fins utilitaires, des premières explorations polaires aux gamins qui allaient à l’école, c’était du SRN (du moins à mes yeux).
Ensuite c’est devenu un loisir plutôt méconnu, souvent pratiqué avec des skis de fond parce que c’était plus facile à trouver et que les gens les possédaient… en plus d’une certaine dose de masochisme, et je pense que tous les massifs ont été parcourus ainsi, les plateaux du Massif Central, les forêts du Jura, ce qui allait devenir la réserve du Vercors, et même des randonnées comme Nice Briançon, ou des boucles par les lacs et cols de la vallée de Névache. Et ainsi assurément ailleurs. Puis les skis de randonnée nordique sont apparus dans les catalogues et ensuite sur nos écrans d'ordinateur…


N_75
Juste pour le plaisir de poursuivre parce qu’elle est belle l’histoire de ces deux planches, toutes les fois que des skis ont été utilisés à des fins utilitaires, des premières explorations polaires au gamins qui allaient à l’école, c’était du SRN (du moins à mes yeux).
Ensuite c’est devenu un loisir plutôt méconnu, souvent pratiqué avec des skis de fond parce que c’était plus facile à trouver et que les gens les possédaient… en plus d’une certaine dose de masochisme, et je pense que tous les massifs ont été parcourus ainsi, les plateaux du Massif Central, les forêts du Jura, ce qui allait devenir la réserve du Vercors, et même des randonnées comme Nice Briançon, ou des boucles par les lacs et cols de la vallée de Névache. Et ainsi assurément ailleurs. Puis les skis de randonnée nordique sont apparus dans les catalogues et ensuite sur nos écrans d'ordinateur…



:)<3
N_75
Ensuite c’est devenu un loisir plutôt méconnu, souvent pratiqué avec des skis de fond parce que c’était plus facile à trouver et que les gens les possédaient… en plus d’une certaine dose de masochisme
J'ai bien compris que c'est devenu une sorte de doctrine de penser que les gens aiment se faire du mal avec des skis de fond hors des traces.
Je ne souscris pas du tout à cette vision. Pour moi, la vie est plus simple, bien plus simple.

Je pense que les gens ont fait avec ce qu'ils avaient, effectivement. La principale motivation des personnes qui pratiquent le ski de fond hors pistes tracées, ce que nous appelons le SRN et backcountry outre-Atlantique c'est aujourd'hui comme hier, de parcourir des espaces sauvages et magnifiques dans la neige. Les raquettes sont venues bousculer toute cette pratique: plus accessibles; pas besoin de technique jugée difficile voire risquée (peur de se "casser la jambe"), beaucoup moins sensible à la qualité de la neige, etc.

Depuis 1968 (année du démarrage de la pratique du ski de fond "de masse en France) jusqu'à l'arrivée de la raquette plastique, le ski de fond a été pratiqué par 2 catégories de personnes:
  • les sportifs qui cherchent la perf sur pistes: ils se sont tournés vers le skating dès son apparition car c'est plus facile d'atteindre un niveau satisfaisant (pas besoin d'apprendre à farter etc) avec cette technique. C'est aussi perçu comme plus moderne notamment par les jeunes.
  • Le public balade, principalement des personnes à partir de la quarantaine.

L'arrivée de la raquette plastique TSL a décimé le nombre de pratiquants de ski de fond balade tel qu'il existait et était pratiqué en nombre dans les années 70/80. Pourquoi?
Selon moi, tout simplement car le gros de ces troupes
1) n'avaient pas le niveau pour se faire plaisir, ni le désir de s'investir dans l'apprentissage
2) n'avaient pas l'envie de dépenser de l'argent dans un équipement dédié et, il faut bien le dire, onéreux. Ils se satisfont des raquettes. (les skis de fonds des années 70/80 étaient très bons marché).


L'arrivée des raquettes en plastique a répondu à leurs attentes bien plus simplement et moins cher que le ski de fond
Il faut reconnaître que les sorties raquettes sont bien plus simples à organiser: quand la neige manque, les raquettes sont moins encombrantes, on marche avec des chaussures de rando. La sensibilité au terrain et à la qualité de la neige est bien moindre en raquettes.


Donc fatalement, le SRN est devenu un marché de niche: il concerne les skieurs qui ont des bases en ski de fond style classique ou en ski alpin hors piste, notamment télémark, qui veulent sortir des traces, ont un niveau suffisant en descente pour ne pas les appréhender ; ont une maîtrise de la topographie et lecture des cartes leur permettant d'apprécier la "skiabilité" d'un terrain; un niveau élevé "d'esprit d'aventure", ce qui signifie accepter de se trouver dans des situations non prévues et potentiellement plus difficiles.
La largeur des skis, les peaux, etc. sont bien évidemment des facteurs qui favorisent la progression (aux 2 sens du terme) vers une autonomie et un niveau qui ouvrent plus facilement le plaisir de la glisse. Le fait que certains continuent de sortir avec des skis de fond n'a rien à voir avec du masochisme. Outre le fait que c'est un phénomène marginal en nombre, c'est une décision personnelle d'arbitrage entre ce qu'on accepte et ce qu'on pense gagner.
Depuis le temps que l'offre de skis de rando nordique (larges et performants) existe et que le stock de skis de fond "à l'ancienne" a disparu du marché et même désormais des caves, on ne peut plus invoquer l'inadéquation du matériel à la pratique comme raison du manque de pratiquants. Pas plus que le masochisme.


Je pense opportun de renouveler notre regard sur le ski de rando nordique, le voir comme une pratique en accord avec les aspirations actuelles de pas mal de gens. Pas de tous, mais de beaucoup plus de gens que le nombre de pratiquants actuels. Ce que j'écris est le fruit de l'observation de ma propre attitude et de la manière dont j'ai parlé de cette discipline autour de moi depuis des années. J'espère que ça ne sera pas pris comme une injonction mais comme un partage de mon propre cheminement qui peut contribuer à la réflexion sur le développement de cette pratique (que certains ne souhaitent pas, ce qui est bien entendu une position respectable).
Certains d'entre nous, aux tempes grisonnantes voire blanches peuvent se rappeler ce que le ski était en 1978 et ce qu'a réussi Jean-Paul Pierrat. Nous avons le recul et l'intérêt de placer le ski dans une continuité. Aussi passionnant que cela puisse être, cela n'a aucune importance pour les nouveaux pratiquants potentiels. Le ski de backcountry, que j'appelle volontairement comme ça sans référence "nordique" ni à son histoire mais plutôt à la signification, "arrière-pays", a le potentiel de toucher des personnes qui désirent s'évader à côté de chez eux, qui recherchent:
1) la découverte du milieu naturel en saison hivernale, havre de paix et chemin d'accès à des sensations nouvelles de découverte de soi et de ses capacités peu sollicitées dans la vie de tous les jours
2) l'esprit d'aventure:
  • ne pas suivre les chemins balisés par d'autres, sortir des lieux bondés
  • l'excitation de la préparation (matos, itinéraire, conditions météo), de vivre quelque chose d'unique seul ou avec des potes et ensuite de le partager (par exemple sur ce forum, mais aussi les RS, pour pas mal de gens). des émotions, ça se partage!
  • l'adrénaline d'un risque qu'on maîtriser soi-même (pas la loterie d'une avalanche en pentes raides qui nous tombe dessus) et le dépassement de l'inconfort du milieu ambiant

3) la glisse, la maîtrise progressive d'une technique pas si simple (la descente en conditions très variées), avec ou sans super matos ça reste difficile. Mais l'avantage c'est que ça n'est pas une condition pour pouvoir démarrer. C'est juste un ingrédient donnant envie de progresser.



et qui réfutent:
  • l'aménagement à outrance de la montagne et plus généralement des espaces naturels
  • l'esprit de compétition (mais pas le défi)
  • la course effrénée du matérialisme (ce qui peut expliquer que certains utilisent de vieux skis toujours fonctionnels plutôt moins larges, sans être masos)

Angström
J'ai bien compris que c'est devenu une sorte de doctrine de penser que les gens aiment se faire du mal avec des skis de fond hors des traces.
J'avoue honteusement avoir été influencé par "cette doctrine" en écrivant, alors que je ne le pense pas, simplement pour avoir pendant de nombreuses années fait partie de "ces masochistes". En repensant ensuite à mon texte, j'ai voulu remplacé ce terme auquel je n'adhère pas par celui de "pugnacité" qui me paraît plus approprié, mais dauphinoix était déjà intervenu, et par politesse je n'ai pas voulu modifier mon texte, me contentant de corriger une faute d'orthographe.
Donc mea culpa…

Et dire que je voulais juste dire "bonjour":slight_smile:

Angström
J'ai bien compris que c'est devenu une sorte de doctrine de penser que les gens aiment se faire du mal avec des skis de fond hors des traces.
Sans parler de "doctrine", je me rappelle certains commentaires de skieurs de rando "alpins" que je croisais avec mes Antilopes de Rossignol sur les Hautes Crêtes du Jura. Les plus "sympas" me disant de retourner sur les pistes (de fond) si je n'avais pas les moyens d'acheter du "vrai" matos de ski de rando… :O

dauphinoix
Et dire que je voulais juste dire "bonjour"
Bonjour et bienvenu !
dauphinoix
Et dire que je voulais juste dire "bonjour":)
N_75
"pugnacité"
je comprends mieux.

Ténacité, persévérance ??