Limites du SRN

Citation :

POL a écrit :
tant que la pratique est celle historiquement définie, à savoir un ski de déplacement sur des reliefs moyens tant en montée qu'en descente, au delà rien ne vaut les équipements sra.

Stef a répondu :
C'est à mon avis restreindre considérablement les possibilités offertes par le srn…

Christian8 a écrit :
Peut etre.
En realité seul le skieur decide de son itineraire.Mais si une pratique plus alpine que celle dont parle Pol venait a se generaliser il ne faudrait pas s'etonner a ce que les loueurs fassent signer des decharges.
Le srn s'adresse au plus grand nombre le seul prérequis est le chasse neige.
Il faudrait un fil specifique sur ce point ,désolé pour le hors sujet.

Qu'en pensez-vous? :-D

Pour ma part, je pense que la seule limite, c'est le niveau de celui qui est sur les planches, encore plus avec le matériel moderne qui est supérieur au matériel de telemark des années 80 avec lequel la face Sud des Grandes-Jorasses avait été descendue :-x

Il y a aussi des poissons volants,c'est pas la majorité de l'espece.

C'est bien ca Jean Christophe. On peut pousser ces limites jusqu'en configuration pré-alpine.
La gamme du matériel srn qui se caractérise par la largeur des skis ou la rigidité des chaussures est clairement orientée dans ce sens.

On croise d'ailleurs de plus en plus de skieurs srn dans les pentes pré-alpines où il y a encore peu on ne croisait que des rando alpins.
C'est un fait incontestable que les vendeurs locaux confirment allégrement en faisant le compte du matos large et rigide vendu.


Question :
les SRN "gras" (= Fat soit >10cm en spatules) sont-ils moins solides ou moins performants que les skis de rando alpine à largeur équivalente ?
Il ne me semble pas que la question se pose pour le SRA (mais que je ne connais pas).
Et si la réponse est non, c'est la technique du skieur qui trouvera une limite mais pas son matériel. Et si son niveau est élevé, pourquoi n'accompagnerait-il pas des potes à lui qui sont en SRA avec des skis de même largeur… voir les mêmes skis mais avec des fixations différentes !

christian8 a écrit :
Il y a aussi des poissons volants,c'est pas la majorité de l'espece.

C'est le plus grand nombre de pratiquants dans tel ou tel domaine qui reviendrait à caractériser l'essence de la pratique ??
Un peu courte ta démonstration…

C'est plutôt à mon avis les caractéristiques du matériel et les aptitudes de telle ou telle gamme qu'il faut prendre en compte pour définir ce que sont les limites du srn.
Et il se trouve qu'on a en srn un choix de matériel propre à s'adapter à des pratiques très variées qui vont de l'itinéraire en terrain vallonné ou plat jusqu'aux pentes pré-alpines.

Il y a infiniment plus de cyclistes occasionnels et même du dimanche que de cyclo-randonneurs. Il n'en reste pas moins que le vélo est parfaitement adapté à la randonnée.
Poisson volant ou pas.
N_75 a écrit :
Question :
les SRN "gras" (= Fat soit >10cm en spatules) sont-ils moins solides ou moins performants que les skis de rando alpine à largeur équivalente ?

La grande force en descente du sra c'est la combinaison ski/fix/chaussure coque qui offre un transfert d'effort bien supérieur au srn donc une plus grande maniabilité des skis en toute neige.

Dans un usage "normal" la solidité n'entre pas en ligne de compte.

N_75 a écrit :Et si son niveau est élevé, pourquoi n'accompagnerait-il pas des potes à lui qui sont en SRA avec des skis de même largeur…

C'est tout à fait envisageable en conditions pré alpines ! Le skieur srn pourra être, suivant les conditions de neige, pénalisé en descente mais plus véloce en montée (pivot pour sra vs déroulé du pied pour srn)


N_75 a écrit :voir les mêmes skis mais avec des fixations différentes !

On perdrait l'avantage des écailles par rapport aux semelles lisses qui ne peuvent se dispenser des peaux.
Encore une fois ce n'est pas tant le ski seul qui fait la différence du sra mais sa combinaison avc la rigidité des fix et des chaussures.

Je suis d'accord avec talon libre, le niveau du skieur est plus important que son matériel. J'ai des Salomon XADV89 avec des fixations hardwire 3 pins de Voilé et des Scarpa T4 et cela ne suffit pas … Quand la pente est douce et la neige poudreuse comme hier, c'est un régal d'enchaîner les virages télémark. Quand les conditions sont moins bonnes (neige, pente), c'est beaucoup plus délicat… et beaucoup dans la tête. Il faut dire que pour l'instant je ne sais faire que le virage sten.
Même en montée raide, lorsque l'on fait des conversions, les fix de sra permettent de mieux lancer le ski à l'horizontal que des fix norme 75 (limitation par la rigidité de la languette). La norme NNN doit permettre la même chose que les fix de sra.

jeanmi26 a écrit :
Même en montée raide, lorsque l'on fait des conversions, les fix de sra permettent de mieux lancer le ski à l'horizontal que des fix norme 75 (limitation par la rigidité de la languette). La norme NNN doit permettre la même chose que les fix de sra.

Jeanmi selon moi tu as bien ciblé le problème, mais tu ne l'as pas traduit au plus juste: rigidité de la languette = plantage de spatule dans les conversions.
Ça ne veut pas dire que le problème vient de la fixation, mais que cela vient de l'utilisation de cette fixation avec ce type de chaussures.

Une fix norme 75 avec une chaussure souple, est dans ce cas de figure équivalente à une NNN, et cela se rapproche suffisamment du matériel de SRA pour ne pas avoir de problèmes.
Dès qu'on passe en chaussures à coques plastiques ça plante.
La solution à ce problème est à ma connaissance pas encore développée par les fabricants de fix, mais elle est simple: une fix trois points avec un pivot de rando qu'on pourrait utiliser quand la pente est raide.
Des fix de tk à pivot il en existe plein mais aucune en trois points.
Et opter pour une fix pivot au lieu d'une trois point c'est encore limiter le déroulé naturel du pied qui n'est déjà pas optimal avec une coque plastique: car on est obliger de garder les câbles en permanence.

Les limites dans le terrain de l'utilisation des SRN sont dictées par le niveau technique du pratiquant. Pour moi il n'y a même pas vraiment de sens à vouloir mettre une barrière alpine ou pré-alpine.
Il existe déjà des poissons volants qui peuvent enchaîner des virages dans le 40-45° avec des svartisens aux pieds. Avec l'utilisation de chaussures à coques plastique on démultiplie le nombre de poissons potentiels.
Les stations de ski alpin sont remplies de poissons qui sont très loin de pouvoir voler, et c'est la même chose en SRN.
Maintenant je crois que la force du SRN ce n'est pas de pouvoir tenter de rivaliser dans les fortes pentes avec des SRA.
Le principal atout du SRN à mon sens c'est de proposer une solution matérielle optimale dans du terrain vallonné. Selon le niveau du pratiquant le terrain peut être vallonné très raide ou vallonné très doux: ce qui importe à mon sens c'est:
- le déroulé naturel du pied qui donne un véritable sentiment de liberté
- et l'absence de contraintes sur les manip de matériel entre la montée et la descente.
De mon point de vue dès lors que je suis contraint de mettre des peaux, ou pire (dans mon cas) une chaussure à coque plastique: je perds une partie de ma liberté de skieur randonneur nordique.
SRN et SRA ont en commun le plaisir de jouir d'une belle glisse dans un environnement de montagne vierge de remontées mécanique ou de traces d'engins de damage.
Après et ce n'est jamais qu'un point de vue qui m'est personnel: si c'est pour faire une montée sèche, suivie d'une descente unique, j'ai l'impression de faire du SRA avec du matos de SRN: ça peut m'être agréable, mais ce n'est plus vraiment pour moi du SRN.
Ce qui me plait entre autre, dans le SRN c'est le plaisir de jouer avec les reliefs du terrain. En SRA ou en SRN dans un terrain de SRA: tu ne joues pas avec le terrain. Quand tu es au pied de la face, il y a un agréable travail de lecture, qui va se traduire par une trace de montée optimale. Tu peux revenir 20 fois faire cette course, la trace de montée restera quasiment identique.
Ce qui me plait réellement dans le SRN c'est que dans un hectare de montagne plus ou moins vallonné: il y a une infinité de traces potentielles qui seront toutes des sources de plaisir différentes. Pour aller d'un point A à un point B tu peux choisir de faire 2-4-6-8-10 km qui se traduiront par 100-200-300-400 m de déniv.
Si le ciel est gris et que la neige est moche tu feras sans doute la trace la plus courte.
Si le ciel est gris que la neige est magnifique l'option la plus longue semble appropriée.
Si le ciel est bleu et que la neige est merveilleuse ça donnera l'envie d'aller plus loin tout en prenant le temps de profiter des pentes à gauches et à droite de ton axe de déplacement.
Sans oublier tous les micro reliefs jouissifs qui vont te faire plonger dans tel petit creux et remonter sur telle petite bosse, juste l'histoire de reprendre 1-2-3 courbes.
Pour retourner le sujet: les limites du SRA sont pour ma part que le matériel de SRA rend inintelligible la lecture d'une belle trace de SRN. (il y a beaucoup trop de liberté de mouvement dans le SRN) :smiley:

Sancho, tu as raison sur presque tous les points.
On peut trouver des randonnées très difficiles dans les Préalpes ou le Massif Central et très faciles dans les Alpes centrales.

Ta remarque sur les montées sèches suivies d'une descente qui ne seraient pas du SRN renvoie à la discussion : qu'est ce que le SRN ?

1- un type de matériel + une technique "talon libre"
2- ou un terrain de jeu de type nordique

Pour moi, j'ai choisi le SRN pour le point 1, mon terrain de jeu étant diversifié : nordique dans les Puys, alpin au Sancy ou dans le Briançonnais.

Un point qui différencie le SRN du SRA : en SRA, le matériel est très homogène et c'est le niveau du skieur qui fixe la limite.
En SRN, le matériel est très diversifié : à niveau égal, la limite est plus haute pour Voilé Hardwire que Salomon XA.

Enfin il manque deux accessoires au matériel SRN qui seraient très utiles pour taquiner les itinéraires haute montagne : la cale de montée et surtout les couteaux.

Mais ce qui est important, c'est de trouver ses propres limites et de les dépasser tout en prenant du plaisir et en restant du coté sécurité.

Bonne année à tous, bon ski et allumons un cierge pour que cesse ce maudit redoux !

ducky63 a écrit :
Enfin il manque deux accessoires au matériel SRN qui seraient très utiles pour taquiner les itinéraires haute montagne : la cale de montée et surtout les couteaux.

les cales de montées : je pense que ça existe, en tout cas ça existait car mes antiquités en sont équipées.
les couteaux : il faudrait regarder du côté du matériel typé Telemark ?

A mon sens Ducky, pratiquer du SRN dans des terrains de SRA, c'est encore du SRN, mais ce type d'approche me semble moins riche: en tout cas ce n'est pas forcément dans ce type de terrain que le matos de SRN apporte le plus de liberté au skieur.
Ceci dit dans ce genre de profil, je me régale en descente quand même: c'est tellement facile avec des SRN de retirer une diagonale dans le dévers pour reprendre un brin de déniv et aller chercher un champ de poudre que les SRA n'iront jamais exploiter.
Dans du terrain de SRA: SRN et SRA seront toujours sur la même ligne en montée. En revanche en descente, pour peu que le skieur ait le niveau, le SRN offre d'autres perspectives que celles qui ne seront atteignables que par la gravité.

Après il y a effectivement la polyvalence du matos qui permet avec une paire de ski et éventuellement deux paires de godasses: de prendre du plaisir dans le Briançonnais comme dans la platitude finlandaise.

Sur les voile hardwire il existe une cale de montée en option, la cale sous le talon est pré-percée pour l'insertion de l'accessoire.
Côté couteaux, il y a matière à trouver des demi-lune pour pallier à ce problème.

Mais comme tu le dis l'essentiel c'est le plaisir :-D.

En télémark ou srn, même avec des chaussures plastiques, le déroulé du pied est nettement plus proche du déroulé naturel qu'avec un pivot de sra.
Autant je passes mon temps à adapter la hauteur des cales en sra, autant rares sont les portions ou j'ai sorti les cales de mes télémark.
J'ai regardé pour installer des demi-lunes sur les télémarks, mais ça ne passe pas.
Au final je fais sans, parfois avec les crampons dans le sac.
Avant d'aller trouver des pentes qui nécessitent ce matériel on a largement dépassé ce qui est agréable avec du matériel de srn.
C'est la même chose en ski alpin, il y a un monde entre des skis de rando légers et des barres à mines de free ride qui tiennent la coure même dans un champ de bosses.

Comme le dit Sancho, le grand plaisir du SRN c'est le passage instantané de la descente à la montée et inversement, et notamment pour aller chercher les bonnes pentes smile
Du coup il me trotte depuis un moment dans un coin de la tête l'envie de tailler des écailles sous mes télémark, qui bien que capables de petites remontées sans peaux ne seront jamais des skis de balade "srn", l'ensemble ski/fix/chaussure étant bien trop lourd et rigide.

La panoplie du poisson volant :
- skis piste profil géant
- skis piste profil ultra carving
- skis freeride
Pour chaque paire : chaussures flex 90 et chaussures flex 110
- skis rando alpine plus sac à dos sécurité parachute
- skis rando nordique cailloux
- skis rando chicos
Pack arva pelle sonde
- skis fond classic zero wax
- skis skating cailloux
- skis skating light
Kit fartage - table - fer

Nota : une paire de bâtons spécifique pour chaque skis


Bonne année à tous les srneurs

Ps : pas vu aucun srn sur puy saint vincent - vallouise ces 15 derniers jours …