Ski nordique et mauvaise conscience

Salut à vous

Je pense qu'il n'aura pas échappé aux skieurs de longue date et sortant régulièrement que depuis quelques saisons nous sommes de plus en plus nombreux hors traces, que ça soit en nordique, en raquettes ou même, quand la neige porte suffisamment, en ski de fond ou à pieds.
Je le constatate essentiellement "in situ" dans le Jura (cadre principal de mes sorties), mais je pense que cette constatation peu s'appliquer à l'ensemble des massifs (quels sont vos retours d'expériences ?).
Je ne peux plus depuis quelques saisons faire de sortie sans penser au dérangement que j'occasionne à la faune des zones "libres" de plus en plus fréquentée et donc au stress répétés qui affaiblit des animaux très vulnérables en cette saison.
Pour ce qui est du Jura, çà concerne le grand tétras (plutôt en mauvais état au point de vu environnemental) ou le tétras lyre pour l'arc alpin. Mais ça concerne aussi toute la faune plus commune que l'on déloge et que l'on voit ramer et galérer en neige profonde pour s'échapper en cramant de précieuses calories.
Vous me répondrez "qu'ils zont ka s'équiper en nordique !" et qu'on peut aussi avoir ce genre de mauvaise conscience environnemental (ou écologique ?) pour tous nos actes du quotidien (voiture = pollution&#8230smile et que ça ne fait pas beaucoup avancer les choses (d'autant que même fort de tout ça, je pars ce soir pour le col de la Faucille. :-? ).
Bien sûr, bien sûr… mais il me semble que le ski nordique se caractérise aussi par un skieur qui n'a pas que le nez dans ses spatules, au sens propre comme au sens figuré.
Alors ne faite pas comme moi, abandonné définitivement le ski nordique et inscrivez-vous dans un club de curling:-x

Des compléments d'infos ?
Revue "La salamandre" n°184
www.les-ecrins-parc-national.fr
www.les-ecrins-parc-national.fr/fame/f_actu.htm
www.vogelwarte.ch

Stef

Up !
On en reparle…2main :smiley:

stef a écrit:
Salut à vous

Je pense qu'il n'aura pas échappé aux skieurs de longue date et sortant régulièrement que depuis quelques saisons nous sommes de plus en plus nombreux hors traces, que ça soit en nordique, en raquettes ou même, quand la neige porte suffisamment, en ski de fond ou à pieds.
Je le constatate essentiellement "in situ" dans le Jura (cadre principal de mes sorties), mais je pense que cette constatation peu s'appliquer à l'ensemble des massifs (quels sont vos retours d'expériences ?).

Je te confime ton sentiment…c'est la même chose dans les massifs du Vercors, Chartreuse, Belledonne pour ce qui concerne l'Isère…je suppose que c'est le cas dans les Pyrénées, Vosges et massifs savoyards et hauts savoyards….
Qui n'a malheuresement pas dérangé un tétra…ou un lièvre ??! :-?
Je ne peux plus depuis quelques saisons faire de sortie sans penser au dérangement que j'occasionne à la faune des zones "libres" de plus en plus fréquentée et donc au stress répétés qui affaiblit des animaux très vulnérables en cette saison.
Pour ce qui est du Jura, çà concerne le grand tétras (plutôt en mauvais état au point de vu environnemental) ou le tétras lyre pour l'arc alpin. Mais ça concerne aussi toute la faune plus commune que l'on déloge et que l'on voit ramer et galérer en neige profonde pour s'échapper en cramant de précieuses calories.

La reflexion est très bonne et particulièrement d'actualité. Merci de soulever le sujet, car je crois que notre pratique ne doit pas se faire sans se poser ces questions.
Que faire concrètement :

Oui au "hors traces" mais sous certaines conditions :
1) Respecter la règlementation en place.
2) Se déplacer silencieusement - même en groupe.
3) Oui au hors traces mais pas loin des traces : L'idée est de suivre au plus près le balisage en place ou les traces existantes. Cela ne changera pas grand chose à notre pratique, mais au moins on ne s'éparpillera pas !
En général, l'hiver, on remarque que 80% des randonneurs (raquettes - skis) empruntent une trace identique. Le reste des traces sont dues a des connaisseurs ou a des gens qui se perdent !
En réalité, on va souvent au même endroit…on peut se mettre à 5 mètres de la trace existante sans pour autant avoir l'impression d'être dans des rails !

Je pense qu'il faut aussi s'adapter en fonction des massifs que l'on parcours. Les difficultées que rencontrent le Jura en terme de faune et de flore, ne sont pas les mêmes que celles des Ecrins…
Ceux qui ne connaissent pas le terrain, peuvent et doivent faire appel à un pro !
Vos avis sont les bienvenus !

Vous me répondrez "qu'ils zont ka s'équiper en nordique !" et qu'on peut aussi avoir ce genre de mauvaise conscience environnemental (ou écologique ?) pour tous nos actes du quotidien (voiture = pollution&#8230smile et que ça ne fait pas beaucoup avancer les choses (d'autant que même fort de tout ça, je pars ce soir pour le col de la Faucille. :-? ).

Je me fais la même reflexion tout les jours en allant au boulot. Ce sont nos comportements que l'on doit changer. Prendre le tram, faire du co-voiturage…Il est de temps en temps possible de faire un itinéraire en ski nordique….depuis chez nous en empruntant les transports en commun (Voir le concours "Changer d'approche de Montain Wilderness : www.mountainwilderness.fr)

Bien sûr, bien sûr… mais il me semble que le ski nordique se caractérise aussi par un skieur qui n'a pas que le nez dans ses spatules, au sens propre comme au sens figuré.
Alors ne faite pas comme moi, abandonné définitivement le ski nordique et inscrivez-vous dans un club de curling:-x

Des compléments d'infos ?
Revue "La salamandre" n°184
www.les-ecrins-parc-national.fr
www.les-ecrins-parc-national.fr/fame/f_actu.htm
www.vogelwarte.ch

Stef
Profitons de l'occasion, en tant que randonneur nordique passionné de porter la bonne parole !
Merci pour ce message qui me paraît très important.
Au plaisir de vous lire.
Régis

Régis dixit :
"Je pense qu'il faut aussi s'adapter en fonction des massifs que l'on parcours. Les difficultées que rencontrent le Jura en terme de faune et de flore, ne sont pas les mêmes que celles des Ecrins…
Ceux qui ne connaissent pas le terrain, peuvent et doivent faire appel à un pro !Vos avis sont les bienvenus "


Effectivement je n'ai ni bonne , ni mauvaise conscience dans la
mesure ou je suis plutot mal informé .
Tout ce que je sais c'est qu'en Rhone Alpes il existe une assoc.
écolo qui me parait assez sérieuse : La Frapna . Je n'ai aucun
contact avec eux mais si l'un d'entre nous pouvait les approcher
je suppose qu'ils seraient en mesure de nous donner des
indications dignes d'interèt sur les secteurs a éviter …

Régis Cahn a écrit:

La reflexion est très bonne et particulièrement d'actualité. Merci de soulever le sujet, car je crois que notre pratique ne doit pas se faire sans se poser ces questions.
Que faire concrètement :

Oui au "hors traces" mais sous certaines conditions :
1) Respecter la règlementation en place.
2) Se déplacer silencieusement - même en groupe.
3) Oui au hors traces mais pas loin des traces
(&#8230smile
Vos avis sont les bienvenus !

Le sujet a déjà été évoqué dans la discussion intitulée "faire la coutume"

Ce sont nos comportements que l'on doit changer. Prendre le tram, faire du co-voiturage

Cela participe de la même prise de conscience, mais il ne faut pas mettre sur le même plan l'impact sur le biotope de la fréquentation par les randonneurs et ces questions plus globales.

Il ne faut pas non plus s'auto-flageller : l'impact du ski de rando, même intensif sur le milieu est sans commune mesure avec celui des stations "industrielles" de ski alpin, avec leurs pistes terrassées au bull, leurs canons à neige etc.

Le jour où le menace la plus grave qui pèsera sur les ecosystèmes de montagne sera l'impact de la fréquentation des randonneurs, il y aura déjà eu des grands progrès de fait !

Il est de temps en temps possible de faire un itinéraire en ski nordique depuis chez nous en empruntant les transports en commun (Voir le concours "Changer d'approche de Mountain Wilderness : www.mountainwilderness.fr)

Merci pour la pub pour Mountain Wilderness, -je suis membre actif, et sans doute bientôt au conseil d'administration de l'association-.
Quand à "Changer d'Approche", une de mes randonnées à ski (alpin !) a été primée dans l'édition 2007 du concours.

Profitons de l'occasion, en tant que randonneur nordique passionné de porter la bonne parole !

N'y aurait-il pas la place sur le site pour une petite page avec les principes, trucs et astuces pour une randonnée "à faible empreinte écologique" ?
Régis Cahn a écrit:

Je me fais la même reflexion tout les jours en allant au boulot. Ce sont nos comportements que l'on doit changer. Prendre le tram, faire du co-voiturage…
Régis

J'ai résolu le problème du trajet : il y a 10m entre l'habitation et mon bureau !! :-D :-D

C'est vrai que le co-voiturage est une solution que j'utilise fréquemment (ayant des monospaces), on peut facilement emmener 4 ou 5 personnes et les bagages.
A propos, pour la sortie du site, vous vous êtes apperçus qu'on roulait "écolo" ?? Bien oui, malgré ses 18 ans (en mars) et ses 357 000 km, le paquebot (de madame) roule au GPL !!

Itou. Très bonnes remarques. Il y a deux semaines, lors d'une de mes balades dans le Val d'Aoste, j'ai levé un tétras, je me suis dit, ouééé un tétras ! Et puis… j'ai pensé, oups, en fait je l'ai dérangé le tétras… :-? Moi qui suis outré, que dis-je révolté, par les saccages que l'on fait au bull dans la montagne pour y construire des autoroutes à skieurs du dimanche, moi qui engueule mon épouse lorsqu'elle lâche le chien dans les zones où le gibier est protégé, faudrait ptèt aussi que je regarde ma poutre avec mon ski de rando nordique hors-piste… ou mon VTT !

Car ce type de réflexion n'est pas propre au ski de rando nordique, moi ici, en Belgique (une fois), je me la pose constamment concernant le vélo tout-terrain. "Avant" je faisais du VTT, maintenant je fais plutôt du "vélo-randonnée-voyage", sur les chemins de terre ou sentiers, plutôt que "hors-sentier". Je représente une association de balisage d'itinéraires de vélo-voyage (Rando-Vélo) et j'ai souvent des contacts avec les forestiers de mon coin (Forêt de Soignes, superbe hêtraie classée "Natura 2000&quotsmile, conclusion : depuis un an ou deux, j'ai retourné ma veste, je me désolidarise presque complètement du milieu VTT, pour soutenir les actions des forestiers.

Ok, il ne faut pas culpabiliser, mais il faut choisir et être consistant avec soi-même, pas globalement, mais d'abord dans les actes de tous les jours… (houlà, prise de tête !) C'est drôle, tantôt en revenant du boulot à vélo - j'ai fait un petit détour de 15 km, il faisait trop beau aujourd'hui :lol: - et je me demandais justement : est-ce que en hiver les copains de skirandonnénordique.com font du "ski de rando quotidien" comme moi je suis "cysliste quotidien" pour aller au boulot ?" Et hop j'avais la réponse en rentrant ! :wink:

Lors d'une sortie en "ski de rando" (ni nordique, ni alpin, pour ceux qui suivent), aujourd'hui, j'ai délogé un tétras qui a jailli de la neige 10m devant mes spatules.

C'est la première fois que ça m'arrive - ou plutôt la première fois que je m'en rends compte, peut-être ?

Dès que j'ai compris ce qui se passait (ça surprend vraiment, un oiseau qui jaillit d'un champ de neige), je me suis tout de suite dit "Zut!" (et je reste poli !)

MNi , a ton avis , qu'est ce qu'il s'est dit le tétras ?
" Flute , j'ai dérangé un humain ! "