Abris d'urgence, "vindsekk", les choix de conception

Suite à une question de ma fille, j'ai été amené à préciser un peu les choix de base, dans leurs variantes principales :

> Au fait c'est quoi un vindsekk? Une sorte d'abri?

"Vindsekk" = sac contre le vent. http://www.sportsnett.no/produkter?HEL4 http://www.xxl.no/villmarksliv/telt-lavvu/fjellduk/nordmarka-fjellduk-1056061 http://www.sportsnett.no/produkter?HEL4

Ce que j'avais en Norvège en 1969, et jusqu'en Margeride en 1973 avant qu'il soit volé, est un peu différent, c'était un abri Zdarski. Tente ultra simplifiée à suspendre à deux pitons en paroi, et qu'on referme sous ses pieds par des boutons-pression.
Mais totalement imper d'origine, alors que le vindsekk Ajungilak est fort imper dans le dos, mais en tissu ventilé devant, avec deux fentes à déziper pour y mettre son visage. Il est donc totalement spécialisé sans pluie : neige sèche ou vent. Sur la crête de Bote (une partie E. du Pilat), c'eût été parfait, si je l'avais emporté…

Un bothy bag, c'est une invention anglaise : pour casser la croûte sous la bruine ou la pluie. il tient en bas par vos fesses posées sur un petit tapis de siège, autant de sièges que d'abrités simultanément : 2, 4, 6, 8, 12. Il tient en haut par vos têtes et/ou par des cannes de marche bien plantées, voire haubannées, ou des skis fichés dans la neige. La coupe n'est pas terrible pour servir de pipi-room féminin, contrairement à la plupart des vindsekker. http://www.vpg.no/Avdelinger/Produkter/Turutstyr/F%C3%B8rstehjelp/F%C3%B8rstehjelp/Lifesystems-Survival-Shelter-Bothy-2-Orange-118002.aspx

Il y a donc quatre écoles :

1. Les abris étroits et verticaux, genre bivanorak de Hilleberg, ou Jervenbag dans les versions les plus chères et thermiques, autrefois la pélerine Zimba. Vocation monoplace, notamment pour guetteur, sniper, et chasseur de rennes.

2. Les abris plats et larges pour sauver un groupe de gens surpris par le blizzard, attendant assis en rond que le temps redevienne favorable. Tels sont les bothy bags, irremplaçables dans le genre, mais très typés d'utilisation. Très mauvais écoulement de la pluie.
Variante avec meilleur écoulement : le tipi léger, avec un mât central. La fixation périphérique est plus critique.

3. Les tentes de paroi et abris Zdarski. La longueur permet de dormir couché. La hauteur ne permet guère de tenir debout. Celui que j'avais en 1969 (acheté au Vx Cmpr) avait une ventilation par manche à air centrale unique, ce qui est amplement perfectible.
C'est la catégorie qui a disparu du marché, et que j'ai recherché en vain. Il va falloir que je me la dessine et me la fabrique.

4. Les vindsekker, abris long ou hauts comme un adulte debout, soit 2 m, et larges comme deux adultes couchés, soit 140 cm environ. Idéalement ils ont deux ou trois ventelles à l'extrémité fermée, et on peut les refermer en bas, autour des pieds. Usage typique : s'assoir dans une tranchée de neige, pour attendre le retour du beau temps et de la visibilité.

Exemple ambigu et versatile, cet abri d'Exped :
http://www.exped.com/exped/web/exped_homepage_int.nsf
Comme sac à vent, il peut abriter jusqu'à trois personnes, en utilisant les trois cheminées comme autant de capuchons

Il va me servir de modèle pour modifier un sac Biwak Vaude, qui est un sévère raté de conception, ne permettant d'origine que le couchage, et rien d'autre.

Vérification faite, la <a href="http://deonto-famille.org/citoyens/debattre/index.php?topic=1105.0">pélerine d'origine D4, même avec ses manches élargies</a>, ne peut servir de vindsekk pour deux : seulement 111 cm en large, et manche encore trop longue pour la respiration de la 2e personne. En revanche, il est à l'échelle humaine que d'en compléter le bas pour un refermement autour des chaussures à la façon du bivanorak. Avec 8 boutons pression par exemple, pour fixer la partie basse.

Concept intéressant et à mon avis trop méconnu sous nos latitudes.
On le cantonne trop souvent dans les registres de haute-montagne ou d'urgence-détresse, alors que je trouve son usage idéal ne serait-ce que pour les pauses dans des conditions un poil rudes (vent, froid&#8230smile.
Je "lorgne" pour cette saison sur le Tupek d'Ortik
http://www.youtube.com/watch?v=vF9W6B-TUEA

Je ne vois aucun moyen pour articuler sur le terrain les solutions individuelles, de toutes façons indispensables, comme ma grande pélerine D4 modifiée pour survie (peut abriter même un capuchon de duvet, à présent), ou comme un Jervenbag original (dimensions fermées 140 x 140 cm), et les abris pour deux et plus, tq bothy-bags ou Zdarski.

Il faut les deux équipements, l'individuel et le collectif. Voilà.

En conditions réelles, conditions dures, on n'assemble pas deux ponchos ni deux pélerines. Le vent ne vous le permet pas (le "blizzard de-la-mort-qui-tue", qu'ils disent chez DM). Ni les doigts gourds, du reste. Et encore moins après blessure d'une main.

Mais je retiens pour mon prochain Zdarski un apport vital en provenance des bothy bags : avoir un morceau de tapis de sol cousu sous chaque pignon, tenant les murailles sur au moins 65 cm de long. Comme ça, l'équipier et le sac à dos tiennent le sac contre l'envol, tandis qu'on assure les attaches externes. Si et comment on referme le restant du tapis, je verrai plus tard.

L'avantage du Windsack de Ajunkillak par exemple c'est 2 fourreaux pour fixer le sac entre 2 skis bien enfoncés dans la neige dure du nord

Jacques a écrit :

Il faut les deux équipements, l'individuel et le collectif. Voilà.

En conditions réelles, conditions dures, on n'assemble pas deux ponchos ni deux pélerines. Le vent ne vous le permet pas (le "blizzard de-la-mort-qui-tue", qu'ils disent chez DM). Ni les doigts gourds, du reste. Et encore moins après blessure d'une main.
Finalement, la solution était évidente. J'ai juste mis longtemps à la trouver…
Il faut coudre ensemble par un côté deux ponchos premier prix. Les vert chasse de D4 sont excellents dans ce rôle, car ils ont des velcros et non des pressions. Ça tient moins bien, mais c'est plus facile à découdre-recoudre pour déplacer.
En usage abri, ils sont déployés côte à côte. Ça protège au moins les deux principaux randonneurs, leurs sacs, voire une troisième personne. Du vent bien sûr, mais aussi de la pluie si on a pris soin de siliconer les coutures par l'extérieur. Chaque capuchon permet de garder l'oeil sur le paysage. On veut s'allonger et dormir ? On a plus de deux mètres et demi, ça devrait suffire. Quatre sardines plantées en losange.

En usage poncho et pipi-room, les deux ponchos sont repliés l'un sur l'autre en double épaisseur, par l'intérieur. Il ne reste qu'à réassurer le côté replié : velcros, renforcés éventuellement d'un zip séparable sur la partie essentielle du côté sous le passage de bras (et comme j'en ai 400 en stock, ça devrait le faire). De l'extérieur, plus rien ne différencie le double poncho d'un poncho ordinaire.
Juste que le poids passe de 310 g à 620 g.

Insuffisances ?
Ce sont généralement des pièces de 2,20 m fr de long, pour bien dégager les jambes du marcheur, soit juste 1,10 m de vos épaules à vos pieds à protéger si vous êtes assis.
C'est insuffisant si vous ne repliez vos jambes largement.
Et ça ne remplace pas non plus les 180 cm de mur d'un Zdarski, qui faisait à lui-même son tapis de sol.
Solution à trouver.


Le poncho D4 prend très bien le siliconage, et la tenue à l'eau devient spectaculaire.
Jacques a écrit :

1. Les abris étroits et verticaux, genre bivanorak de Hilleberg, ou Jervenbag dans les versions les plus chères et thermiques, autrefois la pélerine Zimba. Vocation monoplace, notamment pour guetteur, sniper, et chasseur de rennes.


4. Les vindsekker, abris long ou hauts comme un adulte debout, soit 2 m, et larges comme deux adultes couchés, soit 140 cm environ. Idéalement ils ont deux ou trois ventelles à l'extrémité fermée, et on peut les refermer en bas, autour des pieds. Usage typique : s'assoir dans une tranchée de neige, pour attendre le retour du beau temps et de la visibilité.

Exemple de dimensions annoncées, le fjellduk (nappe de montagne, à transformations) pro de Helsport :
Totalvekt 775 gram. Mål utbrettet 160 x 230 cm, vindsekk 115 x 160 cm, poseovertrekk 80 x 230.
Adresse pour vérifier :
http://www.skittfiske.no/aspx/produkt/prdinfoVnet.aspx?plid=33824

J'ai sélectionné le plus cher, à camouflage montagne très élaboré, imitations de lichens sur rocher. Le camouflage forêt est moins cher, et le vert olive encore moins.
Le sac à vent individuel avec capuchon est donc large de 115, et haut de 160 cm, orienté chasse ou observation.

Meilleure adresse, meilleurs photos chez Helsport :
http://www.helsport.no/en/product/HIKING_GEAR/Hiking_Gear_products/Fjellduk#deta
Le tissu de base s'autorise environ 130 g/m².
En version extrême, avec isolant, on monte vers 400 g/m².