Accident en Norvège

A méditer !
Trois skieurs morts et un porté disparu en Norvège, un Suisse faisait partie de l’expédition
Accident | La police norvégienne a retrouvé trois personnes mortes jeudi dans au sud-ouest de la Norvège. Une quatrième personne est portée disparue. Les skieurs seraient venus d'Angleterre, d'Allemagne, et de Suisse.

KEYSTONE
© KEYSTONE | Les corps ont été retrouvés à moitié recouverts de neige près du lieu-dit Sirdal.

Rédaction Online | 18.02.2011 | 12:29

Selon un article du Blick.ch, c’est vers 11 heures hier qu’une paire de skis a été découverte dans la région de Sirdal, en Norvège. Son propriétaire a lui aussi été retrouvé, sous la neige, mort de froid.

Les recherches ont alors commencé, mobilisant un hélicoptère, nombre de secouristes, ainsi que des chiens. Celles-ci ont rapidement mené à la découverte d’autres corps gelés : une femme dans une tente, tentant vraisemblablement de s’abriter sous la toile, puis deux autres corps d’hommes.

Le responsable de l’opération de recherche, Egil Eriksen, a confirmé que quatre sacs à dos ont été retrouvés, mais seulement trois corps au total. Les skieurs venaient d’Angleterre, d’Allemagne, et de Suisse, d'après les premiers éléments dévoilés. Le quatrième skieur est pour le moment porté disparu.

Le dernier signe de vie de ces derniers remonte à samedi, lorsque les quatre personnes ont signé un livre d’or dans un chalet où ils avaient passé la nuit. ils avait réservé une nuit supplémentaire, mais ne sont pas revenus.

Les sportifs se seraient laissé surprendre par les intempéries et les températures extrêmement basses, allant jusqu’à moins 20 degrés.

Les recherches se poursuivent.

jda a écrit :

Les sportifs se seraient laissé surprendre par les intempéries et les températures extrêmement basses, allant jusqu’à moins 20 degrés.

il y a dix jours nous avions moins 35° à 10 heures le matin en Norvège… pas de relevé nocturne mais….faisait pas chaud, l'accident arrive très vite, à peine le temps de réagir à ces températures et les erreurs d'interprétation ne pardonnent pas , surtout lorsque la chute est très brutale….

d'après un mail reçu il y a 48h, les moins 35° étaient tjs présents au matin.

C'est un drame terrible qui fait mal même si on ne connaît pas ces skieurs. Ils partageaient la même passion que nous.

Quand on pense neige, on pense souvent avalanche en oubliant que le froid est quelque chose à ne jamais négliger.

J'ai accompagné deux fois des groupes sur le lac Inari en Finlande, mais mon père (à 82 ans il fait toujours son tour de ski) a une grosse expérience avec plusieurs séjours là_bas à son actif ainsi qu'en Laponie Norvégienne, Suédoise et Québec.

Il m'a raconté qu'une fois alors qu'ils étaient le soir dans un abri d'Etat comme il y en a beaucoup sur le lac Inari, 2 randonneurs sont arrivés à la nuit, épuisés. Ils avaient voulu "griller" une étape. Il se souvient de l'un d'eux, un grand balaise qui est resté prostré sur un banc près du feu durant une bonne heure, n'arrivant pas à parler, ni à manger, juste à souffler.
Après ils ont repris un peu de forces, ont mangé (la chance d'être tombé sur un refuge où il y avait déjà du monde, un feu et de la nourriture prête).
Puis ils ont expliqué leur périple au guide finlandais.

Ce que l'on peut qualifier de dicton dit que lorsqu'il fait très froid et que ça tempête, l'amérindien se "cabane" en attendant que ça se passe alors que le "blanc" essaye d'avancer.

des bouquins trés interressants sur le froid en expé:
MIKE HORN conquérant de l'impossibe et objectif pole nord de nuit

Merci Jda de partager ce sujet. Évidement, il aurait été préférable de ne pas devoir en parler. Ce genre d'histoire fait froid dans le dos, parce qu'effectivement ces personnes partagent notre passion…et qu'en réalité nous aurions tous pu être à leur place.

Lors d'un raid de 3 semaines en Norvège j'ai eu l'occasion de devoir subir 2 tempêtes dont 1 d'une violence inouïe que ne nous rencontrons à notre latitude qu'en Haute-Montagne. Après cette tempête un gars a eu le bras gelé… car l'air froid était rentré entre sa doudoune et ses moufles…

Le lendemain, il faisait grand beau avec un -30°C et avec des norvégiens rencontrés sur le terrain, nous nous sommes perdus.

15 jours avant un français c'était fait coffrer dans une avalanche à 15 km au sud du refuge de Haukeliseter (Massif du Setesdal). Il est sorti sain et sauf.

Nous les Alpins de France et des pays d'Europe du Sud pensons que les montagnes scandinaves sont plates et sans risques. Les norvégiens, suédois sont habitués tout petit à vivre dedans et en connaissent les dangers.

Partons là-bas pour nous faire plaisir, pour apprendre mais soyons humbles et méfiant. Le plaisir en sera encore plus grand. Ce n'est pas pour rien qu'il existe des itinéraires balisés et jalonnés par des refuges. Suivons-les…

En gros, c'est que dans les pays très froids, en basse ou moyenne altitude, les conditions peuvent être aussi extrêmes que dans le sud de l'Europe à 4000 mètres.

Je me permets une réaction qui est plutôt un avis personnel sur le froid :

jda a écrit :
Les sportifs se seraient laissé surprendre par les intempéries ……
Ca, ça fait partie de l'imprévisible.

jda a écrit :
….et les températures extrêmement basses, allant jusqu’à moins 20 degrés.
Ca, par contre ça fait partie du prévisible. Malheureusement c'est aussi arrivé en France plus d'une fois.
On ne compte plus les gars qui se perdent en tee-shirt surpris par du brouillard qui tombe et qui finissent mort de froid pas loin d'un refuge ou de leur voiture sans avoir prévu ce qu'il fallait.

N'ayant pas encore foutu mes spatules Norvège (justes mes pneus), il me viendrait pas à l'idée de partir sans prendre un duvet qui tiennent le choc face à cette température et surtout de partir les mains dans les poches "à la journée" (j'y prendrais au moins une tente de survie et un gros duvet). Mon Carinthia est lourd (à quand le test du Lite ES, Régis :wink: ) mais par -20°, j'ai bien chaud dedans.

Et depuis quelque temps j'ai même un ensemble tente plus sac de couchage adaptés (et pas trop mal foutu) : http://www.pearl.fr/sport/equipement-de-sport-loisir/randonnee/set-complet-sac-de-couchage-tente-de-survie_NC1068.html
Ca coûte que dalle et ça pèse rien.

Christophe a écrit :

N'ayant pas encore foutu mes spatules Norvège (justes mes pneus), il me viendrait pas à l'idée de partir sans prendre un duvet qui tiennent le choc face à cette température et surtout de partir les mains dans les poches "à la journée" (j'y prendrais au moins une tente de survie et un gros duvet). Mon Carinthia est lourd (à quand le test du Lite ES, Régis ;-) ) mais par -20°, j'ai bien chaud dedans.

Et depuis quelque temps j'ai même un ensemble tente plus sac de couchage adaptés (et pas trop mal foutu) : http://www.pearl.fr/sport/equipement-de-sport-loisir/randonnee/set-complet-sac-de-couchage-tente-de-survie_NC1068.html
Ca coûte que dalle et ça pèse rien.
Désolé, mais s'il y a du vent, ça ne va pas résister, ça va se déchirer vite fait, la feuille aluminisée.

Avec mes mégatonnes d'inhibitions sur les épaules, je n'ai pas encore commencé à couper mon prochain abri Zdarski. De mémoire, celui que j'avais acheté en 1969 en VxCmpr mesurait 180 cm de haut, 200 à 210 de long, des pignons larges de moins d'un mètre. Ultérieurement j'ai élargi un pignon quand on est partis en couple. Après quoi il a été "emprunté" définitivement. L'unique manche à air au milieu d'un des murs était insuffisante. Une sangle faisait toute la faîtière, puis deux boucles aux extrémités. Poids dans les 880 g, je crois que c'était après agrandissement. Le tissu était enduit à coeur. Entrée et sortie par le bas uniquement.

Nouveau plan prévu :
Juste la largeur d'un lé en hauteur, soit 1,50 m.
Mais longueur plus grande, 225 cm prévus. Eventuellement forme en trapèze, sol plus long que la faîtière.
Pignons à 120 cm, une manche à air dans chaque pignon.
Peut-être un zip dans un pignon ? Si oui, en courbe pour dégager une chatière de sortie réelle ? ou 2 en L ?

J'emprunte aux bothy-bags le concept des tapis de sols partiels cousus aux extrémités. On peut tenir l'abri rien qu'en étant assis aux extrémités. Et si on sort, il reste le sac à dos et son brol pour faire lest, qualité que n'avait pas mon exemplaire VxCmpr.
Le restant du sol, cousu aux murs, en tissu plus enduit, peut se fermer au milieu par pressions si j'en trouve d'assez pratiques à poser. Sinon ce sera des garcettes à nouer.

Enfin pour les transitions héroïques de la survie vers le sommeil réparateur, la combinaison d'une doudoune et d'un pied d'éléphant est plus adaptative. Mais le tout va très bien dans un sursac, sous l'abri. Visiblement les sursacs militaires en Gore-Tex sont prévus pour cet usage, grolles inclusivement, mais ils sont bien lourds.


P.S. à suivre dans une autre rubrique :
Bon, j'ai fini les coupes dans le coupon. Environ 560 x 152 cm de coupon consommé, environ 565 g pour les 4 pans de toit-mur. Ajouter ultérieurement les manches à air.
Dimensions : 270 x 118 fini au sol. Le trapèze des côtés longs est au même angle que les pignons, donc 150 de petite base en haut, 270 en bas.

Contrairement au Zdarski original qui était surtout tente de paroi à pendre entre deux pitons sur une vire, ici je privilégie la résistance au vent, et n'exclus pas 8 ancrages au sol : 4 coins + sommets pignons + milieux grands murs. Le poids fini sera de l'ordre du kilogramme. Le tissu est un ripstop gris à enduction polyuréthane de chez Extrem Textil. Sa face enduite n'a qu'une faible résistance à l'abrasion, et ne doit pas être utilisée en tapis de sol, d'où un tissu différent au sol.

On en avait déjà parlé… Mais souvenez-vous Nico dans le Sud de la Norvège. A lire attentivement sur son blog : l'avalanche.

Dans la neige, survivre en s'enterrant :

Toujours tirés de Torvald Wermelin, ces deux schémas publiés dans Mera ute - special- och vinterdel (Rabén & Sjögren) détaillent deux variantes de bivouacs de survie, le premier est un micro-bunker, partiellement creusé en tranchée dans la neige profonde, mais qui permette néanmoins de tailler des blocs pouvant servir et de muraille, et de toit en encorbellement, à l'aide des skis et des cannes :




L'autre, la niche, dépend de la possibilité de creuser dans un talus solide.



Rien de tout cela ne convient dans la poudreuse froide, où il faut prévoir autre chose.

Dans les trois cas, il faut prévoir la partie textile de ces variantes d'abris.

Trois autres modes d'habitation dans la neige, plus élaborés, avec un travail de pelle beaucoup plus long :

La caverne :




La chambre troglodyte :




Le caveau :



Même source que précédemment.

L'abri d'un sapin ou d'un épicéa (le dessin est tiré de Ragnar Frislid, På tur i skog og fjell ; håndbok for friluftsfolk) :



Là l'illustrateur de Frislid a dessiné deux bivouaqueurs d'été, s'abritant de la pluie sous un épicéa.
Personnellement, je préfère le sapin, quand il y en a, il est plus couvrant. Mais il est fort rare en Norvège.

Outre protéger de la pluie, par nuit claire le sapin intercepte une grande part de votre rayonnement thermique vers l'espace intersidéral, et vous envoie son rayonnement thermique, soit quand même une fraction non négligeable de ce que vous, vous lui envoyez. Par grand froid et nuit claire, ça compte.

Un bouquet de conifères, pins, sapins, épicéa, freine largement le vent, rend un coup de vent, voire une tempête nettement plus vivable. Evidemment, si dans une tempête un tourbillon jette l'arbre en bas, vous serez dessous. Ça fait partie du danger de vivre.

En bivouacs sur neige, j'ai souvent tiré parti d'un sapin, ou d'un bouquet de conifères. Des rochers, plus ou moins surplombants peuvent rendre un service similaire, si le sol est supportable dessous.
Ça n'a pas été si pire, puisque je suis encore là pour vous le dire.

D'autres fois, l'absence d'un tel abri convenable m'a bien fait souffrir, témoin cette descente nocturne depuis le Svartisen au long de la Vesterdalen, sous la pluie fine. il n'y avait pas de végétation plus haute que des bouleaux nains, gorgés de pluie, et pas de surplombs rocheux non plus.

Un arbre permet aussi de tendre au moins partiellement une bâche, un poncho, un double toit. Appréciable sous la pluie comme sous la neige.
Bien entendu, dans un bivouac sous la neige dans un bouquet d'épicéas ou de pins, la pelle demeure indispensable pour vous aménager une tranchée, des murets. Le tout sera quand même bien plus confortable qu'en zone d'alpages, où ce genre d'abri premier (le bouquet d'arbres) fera cruellement défaut.