Ski de rando ET ski de rando nordique

Bonjour,

Je ne sais pas si c'est le bon endroit pour poster mon message, dans le cas contraire j'invite les modérateurs à replacer le message dans son bon contexte…

J'ai prévu de faire une expédition dans le Schweizerland au Groenland avec 2 amis pendant 1 mois. Nous hésitons entre partir en ski de rando nordique, en ski de rando tout court ou prendre les deux (en étant conscient que ce n'est pas du tout le même pour les mêmes usages)
!
Avez-vous déjà entendu parler / fait des expéditions avec les deux types de ski ?
Cette réflexion est venue, d'un de mes amis qui a déjà fait un mois de ski de rando nordique au Spitzberg et qui avait un peu regretté de ne pas pouvoir faire un camp de base et quelques sommets au cours de son périple.

Tous vos retours sont bons à prendre !
Poids de l'équipement en double pénalisant ?
Pénibilité d'avancer avec des skis de randonnée sur le plat (je ne l'ai jamais fait pendant plusieurs jours d'affilés) …

Je suis conscient que c'est une question un peu particulière car elle mélange ski de randonnée et ski de randonnée nordique.

Merci à tous de vos contributions sur ce forum qui contient une foultitude d'informations et de liens vers des récits.

Perso je me vois mal trimbaler une paire de ski et une paire de chaussures volumineuses supplémentaires juste pour le plaisir. Vous verrez bien combien de kilos vous aurez et combien de cm cubes il vous restera juste avant le départ…

Maintenant quelle paire choisir?

Si vous êtes ravagés de ski de rando et prévoyez de monter sur tous les talus qui se présenteront sur le bord du chemin alors optez pour du matos ski de rando le plus léger possible, tant pour les fix (pince à l'avant plutôt que barre sous la semelle) que pour les skis (éviter l'ultra court et ultra carvé, plutôt droits et légers), c'est confortable.

Je viens du ski de rando pour me mettre au SRN, donc c'est mon sentiment. J'en ai vu beaucoup faire du ski-pulka avec skis de rando dans les pays nordiques. J'ai fait des approches interminables en ski de rando, c'est confortable, mais jamais sur plusieurs semaines d'affilée, c'est vrai.

Ici sur ce forum SRN le prochain contributeur va peut-être t'expliquer le comment et le plaisir du ski de pente talon libre. C'est la technique qui me manque pour opter pour l'autre paire…

Bonne expé, veinards!

je dirais, que tout est une question de terrain :
Il y a quelques mois, j'ai fait une sortie sur les crêtes du Forez avec un ami équipé avec des ski de rando, alors que moi j'étais en SRN… dès que ça descendait, il me mettait un boulevard… On a échangé nos skis sur 500 m de plat…. :-o j'ai eu l'impression de skier avec des râpes à fromage au pied tellement ses peaux me freinaient…
Si le profil de terrain de l'expé est plutôt plat, je prendrais sans hésiter des SRN (quite à prendre des skis plus larges que la moyenne).
Le mieux serait de pouvoir tester des SRN pour vous rendre compte des possibilités (ou pas) de ces skis :slight_smile:

un as du télémark rigolerait de la question et de ma réponse. On peut aussi finir un sommet en raquette ou en crampons (lanières, ultra légers). ça ouvre de nouvelle perspectives d'itinéraires, alliant longues approches et sommets, à condition de maitriser de nouvelles contraintes (ski alpinisme ou alpinisme). Certains massifs se prêtent très bien à ces pratiques…

@JWChalopin : tu t'es bien fait avoir, descente en SRN et plat en ski de rando smile

En tout cas je note pour l'instant que vous conseillez de n'emmener qu'une seule paire de ski 'universelle'. Soit des skis de randonnée légers et fins, soit des skis de randonnée nordique plus large que la moyenne.

Pour l'instant je dirais que j'aurais tendance à opter pour les ski de rando ultralégers car je ne maitrise pas les descentes pentues en ski de randonnée nordique. J'espère que le parcours jusqu'au camp de base ne sera pas trop long …

Je reste ouvert et j'apprécie chacun de vos précieux conseils !

En fait, ce seront surtout les conditions météos qui nous permettront ou non de faire des excursions à partir du camp de base, si le temps est trop chaud ou pas assez dégagé, nous continuerons à errer dans la vallée.

Une donnée importante serait alors de savoir de combien de jours clairs et froids nous disposerons.

Si quelqu'un a les infos, ce serait intéressant.
Je recherche également de mon coté.

Salut,

De notre côté, nous avons déjà testé de longues itinérances en ski de rando couplées à la découverte de quelques sommets glanés au passage.

Venant du milieu de la rando, nous craignions les grand plats. Mais en fin de compte personne ne s'en est jamais plaint… Cette liberté de pouvoir atteindre un sommet observé du bas est grisante. Celle de le descendre avec des skis adaptés l'est encore plus!

MAIS… je me suis mise au SRN l'an passé. Et j'ai découvert un véritable ski tout-terrain. Sans aucune maitrise du telemark je me suis régalée en descente (virages classiques possibles avec coques rigides et fix adaptées). Et petit à petit j'ai commencé à soulever le talon. Et quelle sensation de liberté!

Du coup, je réfléchis à les prendre sur notre prochain voyage… Il reste beaucoup d'inconnues à résoudre. Mais pour le moment c'est vers eux que mon regard se tourne lorsque je descend à la cave.

Selon moi, tu peux envisager déjà de bonne pentes avec ce type de ski (inf. à 40°). En Laponie, on se fait en règle général bien plaisir avec des pentes à 30°… C'est déjà un chouette cadeau.

Le gros avantage des SRN sont leur polyvalence. Par exemple si tu rencontre un plat ou une petite remontée tu peut tout enquiller sans remettre les peaux.

A résoudre cependant: les conversions lorsque la pente se redresse…. Ne bénéficiant pas de l'effet ressort sous le pied, la spatule plante… et c'est très chiant à vivre quand le terrain est déjà merd…… !
Pas envie de me mettre en difficulté par rapport à ça… et pas envie de finir en crampons si les copains survolent la pentes avec leurs ski….

Bref, je réfléchis donc… pour résoudre ce (seul) pb de conversion. Et mes SRN pourront gouter aux grands espaces (et à l'eau de mer&#8230smile l'hiver prochain

De ton côté, choisis…mais ne prend pas 2 paires de ski (je pense!)

Fanny

Finalement ce n'est qu'une question d'agenda: si vous arrivez à acquérir la technique du télémark avant de partir la question ne se posera plus jamais et vive la liberté…

Salut Jbl,

La question est très intéressante et les réponses aussi.
Tout dépend des terrains rencontrés, du niveau technique des skieurs et de l'ouverture d'esprit et d'envie. Ceci étant avec des skis de randonnée nordique, tu ne peux pas tout faire mais le spectre est relativement large.

Quel est le type de terrain dans le Schweizerland au Groenland ?
Tout dépend aussi de l'objectif de l'expé.

C'est la que ca se corse.
D'après l'ensemble des documents que j'ai pu parcourir, il y a vraiment une dualité entre le plateau glaciaire qui est vraiment plat et des montagnes très escarpées (d'où notre idée d'emmener les deux types de ski à l'origine).

L'expédition a pour but de faire un camp de base itinérant pour explorer différentes parties des massifs (si les conditions météorologiques le permettent). Dans le cas contraire, on avancerait plus en pulka.

Ce n'est pas un objectif a proprement parler, l'idée est de s'en mettre plein la vue (ce n'est pas une exploration exhaustive et mécanique montagne par montagne). On veut juste se donner la possibilité de monter des sommets si le coeur nous en dit !

Ce n'est pas un objectif a proprement parler, l'idée est de s'en mettre plein la vue (ce n'est pas une exploration exhaustive et mécanique montagne par montagne). On veut juste se donner la possibilité de monter des sommets si le coeur nous en dit !

Alors, nous sommes complètement dans la même démarche en Laponie.
Je pense que lorsqu'on est dans de l'itinérance, il est beaucoup plus difficile de skier des pentes raides. On est plus dans l'optique de "glaner" les sommets le long du parcours en respectant différents facteurs:
- la progression par rapport à l'itinérance globale
- les conditions nivo
- les conditions météo
- la motivation du groupe….

En regardant la carte à la maison on se dit que ce sommet à l'air beau… en fin de compte, en mettant bout à bout tous ces facteurs, on ne fait jamais ce qu'on avait prévu…
Et c'est ça qui est bon! :-)
Pour nous, un sommet est une cerise sur le gâteau… mais le gâteau est déjà tellement gros!

J'ai donc le même dilemme que toi. J'aime ces itinérances infinies et j'aime aussi ces couleurs pastels rencontrées sur les pentes de Laponie. Je ne me fermerai les portes ni de l'une ni de l'autre.

Mais jamais je ne me chargerai d'une paire de ski en plus :-)
Choisi en fonction de ton niveau, de vos motivations à tous, du matériel de tes copains….

A+

Fanny

La limite dans le degré de pente et le plaisir à y trouver dépend pleinement du niveau du skieur.
Apprivoiser des SRN en descente quand on vient du ski de rando peut demander plus ou moins de temps avant d'y retrouver son compte. Après une saison Fanny se pose une barrière inférieure à 40°. J'ai envie de dire chapeau bas mademoiselle, 40° ça ouvre déjà de belles perspectives de promenades.
De mon point de vue, il est possible d'avoir du plaisir en SRN au delà de 40°, mais ça fait un peu plus d'un hiver que je pratique.
Pour avoir regardé la vidéo de la première sortie de Fanny avec ses Fischer, j'affirme volontiers qu'elle n'est pas vraiment dans la moyenne du commun des mortels.
Des clients bons, voir très bons skieurs en ski de rando ou en alpin, j'en vois de plus en plus:
- oui il y a un temps d'adaptation, il ne faut pas brûler les étapes, et ce n'est pas toujours facile de se sentir en échec dans une situation où on serait passé facilement sans se poser de question avec un autre matos.
- oui il y a une véritable liberté à aller chercher dans l'utilisation des SRN par rapport à des skis de rando
- oui quand on arrive aux limites de ce dont on est capable de faire avec des SRN, on peut toujours se dire qu'on serait plus à l'aise avec des skis de rando.

Pour votre expé ça peut valoir le coup de prendre des SRN, si vous prenez vraiment le temps de pratiquer un peu avant. Si vous avez du mauvais temps ce sera toujours plus digeste en SRN.
S'il fait beau est que la neige est poudreuse, il y aura matière à se gaver avec les deux types de matos, mais vous n'exploiterai pas forcément les même terrain (vous ferez sans doute plus de bornes et plus de déniv avec des SRN mais vous éviterez sans doute des couloirs qui auraient pu être tentants en ski de rando)
Si ça a soufflé et que la neige est daubée, congères, plaques à vent, plaques de glaces… vous serez sans doute mieux avec des ski de rando, même au plat et en montée.

Question conversion, Fanny c'est quoi tes fix?

sancho a écrit :
Question conversion, Fanny c'est quoi tes fix?

Salut Sancho,

Mes fix sont les Voilé Hardwire 3-pin. Alors là, si tu as des conseils, je t'en remercierai jamais assez! :-)
De toute manière, je sais bien que je vais passer mon début d'hiver dans les talus à enchainer les conversions…. doit bien y avoir moyen de faire quelque chose de fluide?


@jbl: si tu choisi le ski de rando, plus que 2 paires de ski, prend 2 paires de peau. Une pour les sommets, et une vieille paire de peaux droites (fines) et coupées sous le talon pour les plats. Avec ça t'aura la glisse d'un vrai collant-pipettes 8-)


Fanny

Fanny je vais peut être dire un truc débile, mais si tu fais tes conversions de "l'autre coté", en tournant coté vide ?

M

Leucos a raison sauf que dans le très très raid, les conversions par l'aval ça peut tirer un peu les yeux.
Pour Fanny: hard wire 3 pin avec cable dans le sac+ T4 ou garmont excursion: dans le raide en conversion ce sera toujours plus chaud qu'avec une paire de ski de rando. Avec le temps le soufflet s'assoupli, ça facilite un peu, mais au delà de 30-35°de pente en montée faut vraiment pas s'endormir dans les conversons pour ne pas planter en spatule. Pour gagner en aisance dans les montées faut soit sortir de la chaussure à coque plastique où passer sur une fixe tk rando avec pivot mais je ne suis pas fan.
Pour moi le meilleur compromis liberté en montée et tenue en descente reste la crispi svartisen avec hardwire 3 pin:
- en montée le gain d'énergie est orgasmique, même par rapport à un bon matos de ski de rando. (déroulé des doigts de pieds comme si on était dans une basket)
- en descente on rentre dans un monde de finesse qui peut nécessiter un petit temps d'adaptation (mais vu ton potentiel la transition pourrais s'avérer très rapidement digeste). Mon ressenti c'est qu'avec une cuir tu peux passer dans les mêmes terrain qu'avec une coque plastique, avec sans aucun doute un peu moins de vitesse, mais pour moi, plus de sensations.
Si ça te tente d'essayer le concept sur un WE de début ou fin de saison dans le Jura, t'es la bienvenue.

Sancho: Je pense aux chaussures en cuir depuis l'achat de ces skis… Ça serait tellement beau! Mais bon…on va voir…

Mais j'ai vraiment l'impression que pour suivre les copains (sans parler de vitesse) ça va devenir coton!

Je retiens cependant ton invitation…ce serait avec plaisir que j'irai tracer mes 1ers virages dans les montagne du Jura! :sunglasses:

Ciao!

Fanny

Salut à tous,

je vais peut-être dire une bétise, mais… j'avais lu sur des forums américains des gens ayant associé des skis nordiques larges avec des "pinces + talonettes" de rando.
Ca permettrait de garder la glisse des écailles, voire le déroulé du pied avec certains modèles de chaussures, tout en ayant un ski qui même s'il est moins rigide ne devrait pas trop déstabiliser un skieur de rando.

(sinon il faut faire tailler des écailles sous les skis de rando :stuck_out_tongue: )

Un ski comme le vector BC est un véritable ski de rando alpin, qui existe en version avec ou sans écailles. Sur le continent Nord américain il est utilisé par des skieurs de rando alpine pour pouvoir se dispenser en partie de l'utilisation des peaux dans les approches tant que la pente n'est pas trop élevée.
De mon point de vue la distinction entre les deux activités tient à la fixation et à la chaussure. Le SRN c'est du talon libre sur une chaussure qui permet du déroulé naturel de doigts de pied. Ce petit détail fait toute la différence avec une fix et une pompe de rando alpine. Plus tu optimises cette souplesse de déroulé de doigts pieds avec le matos, et plus tu te sens libre dans les plats et les montées. Pour bien comprendre la différence faut s'imaginer au départ d'un trail avec une norme 75 souple (type rossignol, svartisen&#8230smile ou avec une T4 ou garmont excursion, ou encore avec une chaussure coque plastique sans soufflet . Plus la chaussure permet un déroulé de doigts de pied naturel plus tu te sens à l'aise. Côté fix un pivot c'est pas une norme 75, c'est pas naturel de marcher avec un bloc semelle qui te fait monter en pointe de pied à chaque pas. La contre partie de cette liberté c'est qu'en descente ça devient plus fin à manoeuvrer. Un matos de ski de rando sera toujours plus efficace pour passer n'importe où à coin sans se poser de question. Un matos de SRN léger permet d'aller dans de la pente forte, dans la mesure où tu arrives à gagner suffisamment d'équilibre, et de technique pour pouvoir doser tes appuis dans une chaussure plus souple. Le ressenti est radicalement différent, il y a 15 fois plus de sensation à percevoir sous la voute plantaire dans une pompe souple, pour avoir un sentiment de maitrise dans le terrain. C'est un peu comme descendre dans un pierrier avec des baskets de trail ou des grosses. Dans un cas ta pas peur pour tes chevilles, tu ressens pas les cailloux sous tes pieds et si ta pose de pied n'est pas super précise ben ça passe quand même, dans l'autre cas ça peut passer très vite mais faut pas t'endormir, faut que le nerf des perceptions sensorielles de ta voute plantaire soit bien connecter à ton nerf optique et à ton cabochon. Il y a bien matière à avoir tout autant de plaisir qu'avec des grosses, mais pour garder tous ses ligaments bien connectés faut rester bien éveillé.
Xavier Thévenard vainqueur de l'UTMB 2013 envoie du steak en SRN tout l'hiver dans des pentes où certains préfèreraient être en ski de rando. Je ne suis pas sûr que Killian Jornet aie déjà essayé des SRN, mais à mon avis vue sa soif de dévorer des bornes et du déniv en montagne, je suis convaincu qu'il pourrait adopter des SRN pour certaines courses, pas pour toutes car oui, quand on arrive dans le très très raide avec du caillou à droite et du caillou à gauche on peut se dire qu'on est bien mieux avec des skis de rando :smiley: