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St Véran - Refuge de la Blanche par col de Longet: Haute-Route des Escartons J 1 France > Queyras / La Haute Route des Escartons

Ångström

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Terminus de la ligne autocar "Zou" S27 Mont-Dauphin - Molines - St Véran

Durée : Plus de 4 jours

Distance : 20,0 km

Difficulté : Moyenne

Altitude de départ : 2000m

Altitude d'arrivée : 2430m

Dénivelée : +1100m -670m

Altitude de chaussage: 2000m

Point le plus haut : 2700m

Pulka : non accessible

Randonner en SRN sur l'itinéraire de la Haute Route des Escartons, découvert ici sur le forum, était un projet dont je rêvais depuis plusieurs années. Ça y est, nous l’avons réalisé en cette première semaine de vacances de Noël avec mon épouse.

Je reviendrai poster mon retour d'expérience sur les détails d’organisation, les difficultés à trouver des logements en cette première semaine de vacances, les options d’itinéraires sur cette haute route, sous une forme à définir mais plus proche du topo. Je vais juste partager dans un premier temps 5 sorties correspondant aux 5 jours que nous avons passés sur l'itinéraire, entre St Véran et Montgenèvre. Je commence par le premier jour, entre St Véran et le refuge de la Blanche en passant par la vallée de l'Agnelle et le Col Longet, ce qui rallonge la première étape par rapport au topo de la HRE.

Télécharger la trace GPX

La météo annoncée est quasiment parfaite ce dimanche, non seulement pour la journée, mais aussi jusqu'à au moins mercredi midi. Nous avons laissé notre voiture à la gare de Mont-Dauphin Guillestre pour monter à St Véran avec la navette de 8h15. A l'origine, je comptais descendre à la Chalp, mais finalement, l'envie de découvrir le village en hiver m'a fait changer de plan. Nous voici donc fraîchement descendus de la navette au terminus dans un cadre grandiose, au pied de ce village queyrassin “le plus haut d’Europe” encore très préservé. Certes il a changé depuis que j'y venais en "vacances de février" il y a presque quarante-cinq ans (il restait des paysans dans le village vivant l’habitat traditionnel avec les vaches à l'écurie et logement d’habitation au rez-de-chaussée), mais l'architecture reste bien préservée.

Bien que mon plan initial fût de chausser les skis assez rapidement, sans trop nous attarder, nous sommes tentés de commencer par un café, bien au chaud. Ce sera très agréable mais de mauvaise augure pour le déroulement de cette journée avec une vingtaine de kilomètres à parcourir. Car j’ai modifié profondément l’itinéraire de cette première journée, normalement écourtée, prévoyant un démarrage vers midi et grimpant directement au refuge de la Blanche depuis St Véran. J'y reviendrai. Bref, après avoir traversé le village, nous démarrons vraiment notre Haute Route des Escartons vers 10h30 en partant vers le Nord, en descente vers Pierre Grosse en suivant quelques pistes d'alpin et de traces de raquettistes. Il est immédiatement évident qu'il n'a pas tant neigé que cela. Les pentes de l'ubac sont largement dégarnies dans les expositions plein Sud mais dès que la pente est faible ou se tourne vers le S-O voire le N-O, on trouve une neige suffisamment abondante et souvent assez froide pour être agréable à skier. Assez vite, nous voici dans la forêt de mélèzes exposée au N, avec une bonne neige et une température négative. Nos skis étroits trouvent leur place dans les traces de la piste de fond. Le geste du pas alternatif vient immédiatement et le plaisir de pratiquer un ski inoculé depuis ma plus tendre enfance me plonge dans un bonheur profond bien qu’indescriptible. S’ajoute l’excitation de la première sortie de la saison.

J'ai hâte de vérifier mes sensations avec mon équipement modifié. Mes chaussures Fisher avec fixation Rottefella "Classic" m'ont lâché lors de la dernière sortie de la saison. Je me suis donc rééquipé en NNN BC + Crispi Svartisen. J'ai hâte de mesurer les bénéfices que je peux en tirer en descente mais j'appréhende la perte de sensations en alternatif. Les premiers hectomètres me rassurent. L'amplitude de la foulée n'est pas trop limitée. Mais je sens rapidement que la hauteur de la botte est une contrainte. L'appui sur la cheville est marqué. A voir sur la durée.

Assez rapidement, nous dépassons Fontgillarde et arrivons au Pont de Lariane. Il est midi. Sur le parking les quelques rayons qui arrivent à franchir la montagne nous apportent plusieurs degrés bienvenus pour un pique-nique avant l'entame de la montée au col de Longet, exposée plein Nord.

Nous peautons quasiment dès le début de cette montée, très agréable malgré la température négative. Nous sommes partis pour quasiment 700m de D+.

Il est 15h quand nous atteignons le col et donc que nous retrouvons le soleil. Le pied ! On complète le pique-nique que nous avions rapidement écourté lorsque le soleil avait disparu derrière la montagne et nous avait replongé dans un froid mordant. La vue est splendide. On fait traîner le plaisir.

Je me rends compte que j'ai perdu un filet de protection de peaux Colltex. Je le remplace négligemment par un sac en plastique trop fin : galère à venir 2 jours plus tard. Bref, il est 16h lorsque nous entamons la descente. Le soleil est bas, la lumière chaude du soir très belle mais éphémère.

La neige est très changeante. Bien transformée sur les pentes marquées plein Sud, elle est souvent croûtée. Ma femme a du mal à skier dans ces conditions, avec son sac de 8 kilos qui l’envoie d’avant en arrière aux moindres changements de glisse. Moi je me concentre sur la recherche du meilleur itinéraire de descente, limitant la pente lorsqu’elle est trop marquée, la recherchant pour minimiser les passages à plat voire les remontées dans les vallonnements du terrain. On voit au loin la chapelle de Clausis, qui est sur l’itinéraire; il serait tentant de tracer direct vers elle mais je sais que ça ne passe pas, au-dessus de la mine: trop raide.

Au-dessus de la chapelle Ste Elisabeth, je repère un chemin horizontal qui suit la courbe de niveau jusqu’à la mine de cuivre. Nous le suivons. La pente s’accentue à droite et à gauche mais le chemin est bon. A un moment, il faut déchausser à cause des gros cailloux et du manque de neige dans cette section bien exposée au Sud. Mais assez rapidement, le sentier se trouve recouvert par un éboulis. Une première fois, nous réussissons à passer, mais 30 mètres plus loin, dans un repli de la montagne, il s’est cette fois-ci affaissé dans la pente bien raide: pas moyen de passer sans prendre de risques. Je prends la décision de faire demi-tour, ce qui nous forcera à revenir un peu en arrière jusqu’à ce que nous trouvions une pente suffisamment enneigée mais stable pour y descendre à pied en sécurité et rejoindre la piste officielle. Nouvel épisode qui nous aura fait perdre une demi-heure de plus.

Il fait alors quasiment nuit. Il ne nous reste plus qu’à rejoindre le refuge de la Blanche par cette piste damée mais bien gelée en remontant environ 300 m de D+ et 3,5 km, ce qui nous prendra un peu plus d’une heure car la fatigue se fait sentir, la trace gelée n’offre que peu d’adhérence à nos écailles. Dans les lacets sous la chapelle, la pleine lune se dégage au-dessus de la montagne et c’est dans une ambiance magique que nous arrivons au refuge vers 19h15: celui-ci est situé dans une sorte de cirque blanc et la lumière lunaire innonde le paysage. Nous arrivons alors que les autres convives viennent de passer à table. Nous les rejoignons sans tarder et nous refaisons une santé avec un excellent repas: bonne soupe chaude, lasagnes, salade, fromage et gâteaux aux noisettes avec crème anglaise! A 21h30 tout le monde est couché dans le refuge. Une journée démarrée à 6h15 le matin se termine. Magnifique, magique même avec cette arrivée sous la lune, mais exigeante.

Météo

Période anticyclonique froide sans vent.

Condition de neige

Neige poudreuse en versant Nord, transformée et croutée dans les expositions plein Sud, même au dessus de 2500 m

Activité avalancheuse observée

RAS. Les pentes raides étaient purgées.

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