Kungsleden et ses alentours

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Kungsleden et ses alentours

Je tiens tout d’abord à souligner que cette randonnée à géométrie variable a pu être organisée avec mes deux amis suisses grâce à l’annonce de Hubert40 sur le forum de srn.com. Cela confirme, encore une fois, l’utilité de ce site (grand merci Régis !).

Le projet de Hubert40 était de parcourir la Kungsleden de Kvikkjokk à Abisko empruntant le trajet classique de refuge en refuge. Je me suis donc « greffé » sur ce projet entre Kvikkjokk et Aktse et entre Teusajaure et Singi (7 jours) mais en plus j’ai pu réaliser 3 « variantes » (12 jours) en solitaire et en pleine autonomie (bivouacs sous la tente). Au total 19 jours d’activité entre les 12 et 30 mars 2010 et plus de 360 km parcourus.

Variante 1 : Vallée Njoatsos au NNO de Kvikkjokk
L’idée de descendre par cette vallée m’est venue en 2007, quand avec un groupe d’amis, nous avons préparé un raid dans le Parc de Padjelanta. En effet, elle permet de passer du refuge Tuottar vers Kvikkjokk par des contrées moins fréquentées que Tarradalen (soit directement par trois lacs Njoastos, soit par la Savesvagge et le plateau Luohttolahko). Malheureusement, à cause du mauvais temps, cette variante n’a pas pu être réalisée. Je suis donc venu cette année 4 jours plus tôt que mes amis suisses pour remonter la Njoatsosvagge aussi loin que possible. La première partie est facile : on remonte les méandres de Gamajahka et les marécages environnants, le plus souvent sur la piste de motoneiges (il ya plusieurs cabanes de pêcheurs dans le coin). Par la suite, les choses se compliquent car la rivière Njoastos est très difficile par endroits et il vaut mieux remonter son confluent Vallasjjahka jusqu’à l’altitude de 700m environ et, ensuite, basculer vers la partie haute de Njoatsos, par une crête descendante de Tjuollda.

carte suède

Variante 1 : Vallée Njoatsos au NNO de Kvikkjokk

Grâce à cette précieuse information d’un habitant de Kvikkjokk, j’ai pu facilement établir mon premier bivouac près du lac Vallas. Même si lendemain la montée de 150m dans la poudreuse, à travers la forêt de bouleaux au-dessus de Tjarrokjavrre, m’a pris environ 1h30 – cet itinéraire est très appréciable. De l’autre côté de la crête il vaut mieux remonter encore un peu à cause des ravins (~800m) et ensuite faire une longue traversée du versant du Tjuollda (~4km). Dans la partie haute et presque plate de Njoatsosvagge, on peut remonter par la rivière mais méfiance ! En montant « tête baissée » contre le vent je me suis pas aperçu que les berges s’étaient rapprochées (signe d’un rapide) et le pont de 70 cm de poudreuse s’est affaissé sous mon poids. Heureusement la neige a tenu bon quand, pour me sauver, je me suis couché sur le côté. Au final, j’ai eu un pied un peu mouillé, mais pas trop, grâce à mes bottes Sorel qui sont caoutchoutées presque jusqu’à la cheville. Un coup de brosse en fer pour enlever la glace de mes peaux – et c’est reparti… Ce jour, j’ai eu encore assez de temps pour remonter, sans pulka, les pentes N du ruisseau Ruopsok (jusqu’à 1100m) pour m’assurer que le passage vers le plateau Luohttolahko était possible. Le panorama des montagnes au coucher du soleil est inoubliable… De l’autre côté du ruisseau se trouve une Renvaktarstuga (cabane d’éleveurs de rennes) en très bon état mais – comme toutes les autres - elle était fermée.

Nord de la haute vallée de Njoatsos

Nord de la haute vallée de Njoatsos

Le lendemain, par très beau temps, mais très venté (masque de vision, de rigueur, sur le visage) je suis parti au fond de Njoatsosvagge. De là il faut encore environ 4h pour atteindre le refuge Tuottar sans difficultés particulières (sauf le danger d’avalanche sur les pentes abruptes surplombant les 3 lacs Njoatsos). Le retour s’est déroulé sans problème et j’ai pu dresser ma tente non loin de mon premier bivouac.

J’ai consacré le dernier jour, à l’exploration de la vallée Tjuolda (une autre possibilité de « raccourci » entre Tarradalen et Kvikkjokk). J’y ai trouvé les traces fraîches d’un glouton que j’ai essayé de suivre mais au retour j’ai constaté que c’est lui qui m’a suivi en découvrant ses empreintes sur mes propres traces de skis…. En descendant Tjoldajahka, il faut se tenir sur la rive gauche (à cause des rapides). Par la suite, pour éviter les méandres de Gamajajohka, j’ai suivi les traces de motoneiges qui empruntaient le sentier d’été sur les flancs O des étendues Änok. Un parcours dans une forêt de sapins – très beau. En arrivant au refuge STF à Kvikkjokk, j’ai eu juste le temps de prendre une douche et de récupérer le dépôt de mes affaires (service payant) avant de rencontrer mes amis suisses à la descente du bus.

Variante 2 : Aktse – Vakkotavare par le cœur de Sarek (5 jours)

Variante 2 : Aktse – Vakkotavare par le cœur de Sarek

Variante 2 : Aktse – Vakkotavare par le cœur de Sarek

Cette variante m’a laissé le plus beau souvenir de tout le parcours. Nous sommes partis ensemble du refuge Aktse par un grand beau temps (après 2 jours de grisaille) en suivant la Kungsleden d’hiver vers Sitojaure. La montée au col Njunjes est assez raide mais sur les confortables traces de motoneiges. D’en haut, on voit un panorama magnifique : le Laitaure et l’embouchure de Rapadalen avec les fameuses silhouettes de Skierffe et Nammasi. Nous nous sommes séparés à 900m d’altitude : mes amis ont continué sur Kungsleden vers Sitojaure, Saltoluokta et Vietas et moi j’ai bifurqué vers O en direction de Skierffe.

Panorama du col de Njunies (800m) - Skierfe et Nammasi

Panorama du col de Njunies (800m) - Skierfe et Nammasi

Après 1h30, je suis arrivé au col Bassoajvve (1100m) d’où j’ai pu admirer un époustouflant panorama avec, au milieu, le sommet de Skierffe et plus loin les massifs Parte et Gadoktjahkka. Mais pour gravir le sommet de Skierffe il vaut mieux être équipé de crampons. Je suis donc revenu au col Doaresojavve où j’ai pris un repas confortablement installé derrière un gros rocher qui me protégeait du vent, en songeant aux anciens Samis qui, selon la carte, ont choisi cet endroit pour porter les offrandes à leurs dieux. L’endroit, effectivement, est exceptionnel – des grands étendues plates ou en cuvettes, entourées par des douces collines.

Ravin d'Abbmojehka et Bassoajvve

Ravin d'Abbmojehka et Bassoajvve

En les traversant sur 3 km vers N, j’ai été très surpris de trouver une Renvakatarstuga ouverte et en bon état – un oubli ou une véritable exception dans cette région ? Un peu plus loin, une autre surprise – la traversée d’un ravin (Abbmojahka). Il m’a fallu presque 1h pour trouver un bon passage. C’est d’autant plus étonnant que ces ravins, parfois profonds et avec des parois abruptes, peuvent se trouver sur des plateaux aux collines douces. Mais c’est en descendant sur le versant O du lac Sitojaure que j’ai eu ma plus grande surprise. Au détour d’un vallon, je me suis trouvé à 50m d’un petit troupeau des rennes qui pâturaient tranquillement en grattant sous la neige balayée par le vent. Un instant d’un plaisir intense.

Rennes sur le versant de Jagasjgaskalahko

Rennes sur le versant de Jagasjgaskalahko

En principe il faut éviter de les approcher de si près : en s’enfuyant ils perdent trop de cette énergie dont ils ont tant besoin en hiver. Normalement, une distance de 100-150m est suffisante pour que le passage d’un skieur avec la pulka ne leur fassent pas peur. Il vaut mieux alors faire un détour. La chance ne m’a pas abandonné jusqu’à la fin de cette merveilleuse journée. Une très ancienne trace de motoneige (probablement celle d’un éleveur des rennes) m’a aidé à traverser le dédale de petits ravins et de crêtes dans la forêt de bouleaux en descendant vers Sitojaure, le long d’un ruisseau (Baktegtegjesjjahka). Un bivouac au calme, bien mérité après cette étape « honnête » de 23 km et 540 m de dénivelé positif.

Le lendemain, par temps brumeux et neigeux, je me suis dirigé vers le bout NO du Sitojaure en longeant son bord gauche. La progression a été assez facile car les fortes accumulations de neige ont eu le temps d’être tassées par les vents et, de temps à autre, on trouvait d’anciennes traces de motoneiges. Vers midi, le vent a chassé la grisaille, découvrant la beauté de ce bout du lac. La sortie la plus facile se trouve juste au S d’un village d’été de Samis (Rinim) où il n’y a pas de forêt. On monte sans encombres au petit col à O de Namadis d’où on peut atteindre les vallons dégagés menant vers la partie centrale du Sarek.

Il semble donc que la traversée du lac Sitojaure est la solution la plus facile pour pénétrer au cœur de Sarek (par exemple après une étape Saltoluokta – Sitojaure par la Kungsleden).

Variante : Sitojaure - Vakkotavarre

Variante : Sitojaure - Vakkotavarre

J’ai donc poursuivi par la vallée Gabdda avec le vent de plus en plus fort qui, certes, a dégagé le ciel. Mais, en soulevant la neige, il a créé une tourmente. En arrivant au lac Leiehtjit (au 26ème km de la journée) j’ai constaté, sans surprise, que le beau refuge est fermé (le panneau en suédois indique qu’il est géré par une association de Jokkmokk) et qu’une ancienne « stuga » laponne en pierres couvertes de terre est inutilisable. Le vent, prenant l’allure d’une tempête, j’ai eu la chance de trouver non loin deux congères parallèles pour l’emplacement de ma tente. Avec un mur haut de 1,7m construit pour me protéger, c’est devenu un havre de paix pour les trois nuits suivantes.

Bivouac au Liehtjitjavrre au matin

Bivouac au Liehtjitjavrre au matin

Le lendemain, malgré la tempête et le peu de visibilité, j’ai tenté une sortie vers Bierikjavrre, pariant sur une amélioration. Mais au bout d’une heure je suis revenu dans mon nid douillé car la visibilité est tombée à 10-20m et poursuivre n’avait pas de sens. Ce fut donc une journée de lecture, au calme et au chaud. Vers le milieu de l’après-midi seulement quand apparurent de timides éclaircis, j’ai pu sortir, enfin, pour pénétrer la vallée Gunkes, à la limite des deux Parcs Sareks et Stora Sjöfallets. C’est une large vallée, flanquée au SO par les glaciers suspendus du massif Sarektjahkka, qui permet (en 1,5 - 2 jours) d’atteindre soit le refuge de Kisuris, soit le lac Suorva, en face de Vakkotavare. L’embellie a été de courte durée et au bout de 1,5h j’ai été obligé de faire demi-tour.

Heureusement, la tempête s’est épuisée durant la nuit (après 36h quand même) et au matin le soleil brillait dans un ciel bleu foncé faisant apparaître les massifs de Sarek et Ähpar. Je suis donc parti, pour la journée, vers le lac Bierikjavrre. En passant par un rétrécissement, près d’une butte Bierikvarasj, on pénètre dans une sorte de sanctuaire : le lac est surmonté par la magnifique silhouette de Bierikbakte ; au fond s’ouvre la vallée Basta et à droite, de l’autre côté de Rapadalen, on voit les sommets jusqu’à l’horizon.

Bierikjavrre et Bierikbakte

Bierikjavrre et Bierikbakte

La neige vierge de toutes traces, à l’infini – c’est le bonheur pur. En traversant le lac, en obliquant vers O, on passe près de Pielastuga (bien sûr fermé) pour arriver sur une lèvre surplombant la vallée Rapadalen. C’est là que l’on a le sentiment d’être au cœur de Sarek. Au N, on voit le massif Sarektjahkka, au NO la jonction de deux principales vallées Ruohtes et Guohper, à l’O le massif Alkatj et au SO l’embouchure de Savessvagge avec, au fond le massif Parte. On a sous nos yeux les principaux itinéraires classiques de la traversée du Sarek. C’est une sensation unique ! J’ai terminé ce tour féerique par une incursion dans la vallée Bassta d’où on peut passer vers Sitojaure, en contournant par S le massif d’Ähpar. Encore une variante à faire…

CLadebakte au-dessus de Rapadalen avec Savesvagge<br />à droite et massif de Sarek au fond

Ladebakte au-dessus de Rapadalen avec Savesvagge à droite et massif de Sarek au fond

C’est pourquoi, j’ai eu un petit pincement au cœur quand, le lendemain, toujours avec grand beau temps, il m’a fallu tourner le dos à toutes ces merveilles et prendre la direction de Suorva et Vakkotavare….pour en découvrir d’autres dans le massif Kebnekaise. La descente, au début, ne pose pas de véritables problèmes : on longe la rive S du lac Liehtjit et celle des lacs qui suivent, mais un peu avant le Renvaktarstuga (bien sûr fermé) il faut passer franchement sur le versant N de la vallée et ensuite franchir un petit col au-dessus de la cabane. Le fond de la vallée est encombré par une étendue de gros blocs de roches avec très peu de neige entre eux. Cela donne, à cet endroit, des allures martiennes. A partir d’un lac à 802m d’altitude, j’ai pris la direction N et en gardant la hauteur j’ai essayé d’aller le plus loin possible sur le versant de Hallji pour raccourcir au maximum le passage par la forêt, réputé difficile. Encore une fois, j’ai eu de la chance : quand à la fin j’ai été obligé d’y pénétrer, je suis tombé « pile-poil » sur les anciennes traces de motoneiges qui m’ont emmené vers le barrage de Suorva. A partir de ce hameau (toutes les maisons fermées) on peut redescendre sur le lac et suivre de multiples pistes de motoneiges vers Vakkotavare.

Ici, une remarque. La traversée des grands lacs artificiels est réputée dangereuse. Ces lacs alimentent les centrales électriques et le niveau d’eau peut baisser brusquement. La glace forme alors des ponts suspendus qui peuvent s’effondrer à tout moment. Pour ces raisons, il faut soit ne pas s’éloigner des berges, soit suivre les pistes balisées, soit choisir les traces récentes de motoneiges. Le jour de mon passage, par exemple, la traversée en face de Vakkotavare a été possible…

Une autre curiosité de Vakkotavare : le refuge de STF se trouve à 20m de la route carrossable (Vietas – Ritsem) et des poteaux de la ligne électrique mais… on s’éclaire à la bougie et on se chauffe au gaz ! Pas possible de recharger les batteries d’appareil photo ou de mobile. Un panneau photovoltaïque ne sert qu’à alimenter la radio de la gardienne. Et il n’y a pas de téléphone de secours ! Pour recharger ma batterie, il m’a fallu aller à Viestas (en auto-stop : 3 voitures dans la matinée…) et revenir par le bus de 12h40. Juste à temps pour attaquer la fameuse montée de la Kungsleden, au-dessus du refuge : à peine 1km mais presque 200m de dénivelé. Dans la neige profonde et sur une piste défoncée, cela peut prendre jusqu’à …2h ! Pour contourner cette difficulté, on peut passer de Vietas par Satihaure mais cette étape est longue de 32 km.

Variante 3 : Kaitumjaure – Nikkaluokta directe (3 jours)

L’idée de cette variante m’est venue par l’impératif du calendrier. J’ai été obilgé de finir mon périple à Nikkaluokta le 30 mars tandis que mes amis pouvaient continuer vers Abisko jusqu’au 3-4 avril. En effet, elle permet d’éviter de passer par Singi. Selon ce projet, je devais prendre la vallée Gavgul qui bifurque à E à environ 4 km de Kaitum. Ensuite par le lac du même nom, j’ai voulu tenter le passage vers NE pour atteindre la vallée Savu qui débouche dans la vallée Laddju à mi-chemin entre la station Kebnekaise et Nikkaluokta.

Variante 3 : Kaitumjaure – Nikkaluokta directe

Variante 3 : Kaitumjaure – Nikkaluokta directe

Mais en réalité, le jour où nous avons cheminé de Kaitum vers Singi, il y avait un vent E très fort et très peu de visibilité. J’ai donc décidé d’accompagner mes amis jusqu’à Singi et ensuite de monter par le col Liddu vers les lacs Lidduja pour passer la nuit à l’abri des falaises du Liddubakti. En effet ; il y avait un peu moins de vent mais, pour s'abriter, il manquait…de neige. Enfin j’ai trouvé un petit rocher auquel j’ai ajouté deux « oreilles ». La nuit, le vent a tourné, ce qui fait qu’elle fut sportive… Le matin, le soleil a commencé à percer des nuages bas poussés par le vent, toujours aussi violent. J’ai donc décidé de tenter un passage par un petit col au-dessus d’une cabane. Après 1h de marche, quand la visibilité s’est réduite à 20-50m, j’ai compris que les conditions risquaient d’être encore plus mauvaises dans la vallée Savu. J’ai fait un demi-tour et je suis revenu sagement vers la piste balisée menant de Singi à la station Kebnekaise. Seule récompense dans cette retraite : la vue de plusieurs troupeaux de rennes.

Rennes au col Liddu

Rennes au col Liddu

La vallée vers Kebnekaise est très étroite et encaissée, ce qui a renforcé le vent et il a fallu véritablement lui faire face avec tout l’équipement indispensable (masques et compagnie…). Le manque de visibilité n’était pas gênant car les bâtons et les poteaux de balisage sont plantés tous les 20-50m. Une fois arrivé en bas de la station de Kebnekaise, j’ai pu constater que ma décision de retraite avait été sage : la vallée de Savu et les montagnes environnantes disparaissaient dans les nuages.

La nuit a été calme car le vent est tombé et le matin s’est levé, brumeux et avec une petite neige. Je suis parti vérifier si la descente de la vallée Savu était praticable. Après quelques déboires dans la forêt (poudreuse de 70cm), j’ai trouvé les traces de motoneiges qui m’ont emmené au bord des marécages à l’embouchure de la vallée Savu qui se termine par un ressaut d’environ 200m. C’est là que j’ai vu de nombreuses traces d’élans et bientôt une mère avec un jeune, à moins de à 150m. J’ai tenté de les approcher, à l’abri d’une colline, pour faire une jolie photo, mais le bruit de mes skis les ont fait fuir. En cherchant à monter, très vite j’ai trouvé une ancienne piste de motoneiges qui visiblement se dirigeait vers le haut. Au fur et à mesure la vue devenait de plus en plus panoramique sur la vallée Laddju et au-delà sur les massifs Kabnekaise et Kaskas. D’un petit promontoire à 700m d’altitude, elle était superbe ! Je suis monté encore plus haut jusqu’au bord du plateau (~800m) et, de loin, j’ai vu des traces de motoneiges venant d’en haut de la vallée. J’en ai donc conclu que, vraisemblablement, ma variante était réalisable par beau temps. Pour terminer en beauté cette dernière journée d’exploration une famille d’élans (un mâle, 3 femelles et un jeune) a défilé devant moi (à 500m) en traversant le lac Laddju. Par la suite, de mon dernier bivouac au bout du lac, j’ai assisté au plus beau coucher de soleil…

Féerie du soir dans la Valée Laddju

Féerie du soir dans la Valée Laddju

Le lendemain, il ne restait que 5 km à faire. J’ai failli rater mon bus car je n’ai pas tenu compte du passage à l’heure d’été… J’aurais voulu conclure par l’habituel « tout est bien qui finit bien » mais, en arrivant à Gällivare, j’ai constaté qu’on m’avait volé mes affaires que j’avais laissées, pour le retour, à la réception de l’auberge d’Andra Sidan. A éviter donc…

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Informations pratiques :

Itinéraire : En 18,5 jours d’activité (donc 4 sans pulka) j’ai parcouru environ 360km avec des étapes allant de 5 à 30km. Sans trop forcer, on peut compter 20-23km/jour.
Transport : Avion Lyon – Gällivare A/R - 516€. Notez que la compagnie Next Jet fait payer, en plus du billet, les skis+pulka ~150€ A/R, ce qui fait 75% du prix ! Taxi (Gällivare), bus (Gällivare – Kvikkjokk ; Nikaluokta – Kiruna) et train (Kiruna – Gällivare) m’ont coûté 110€.

Hébergement : 7 nuits dans les refuges STF à 23-31€ la nuit. A Teusajaure, le sauna est inclus dans le prix (31€). Manger au chaud coûte 6-8€. A Gällivare l’auberge d’Andra Sidan n’est plus affiliée au STF et pour cause…. B&B de Marina fait l’affaire mais à 38€ (avec petit déjeuner copieux !).

Équipement : la Pulka, Ice Blue de Snowsled, a pleinement confirmé ses avantages. Le profil du nez lui permet de sortir très facilement de la poudreuse et elle glisse très bien. Le sac amovible est très pratique car, sous lui, on peut charger la tente sans trop la plier ainsi qu’une réserve d’essence et cela permet de les séparer des autres affaires. Grâce aux 4 sangles , on peut sécher le sac de couchage en l’accrochant par-dessus. La planche de l’intérieur ne semble pas être utile – sans elle, la pulka gagne en souplesse. Seul inconvénient, c’est le PVC qui se raye facilement. Le réchaud à essence avec la bouteille à pompe est très efficace : pour 3,5l d’eau bouillante par jour, j’ai utilisé ~0.25l d’essence (mais sous abri de l’auvent de ma tente). Conseil de prudence – pour préchauffer, au lieu de l’essence (risques de grandes flambées qui peuvent incendier votre tente), utilisez le combustible solide (cubes blancs ou, très pratique, du papier-carton d’allumage vendu en Suède). Ne mettez pas non plus trop de pression (20 coups de pompe suffisent). Couchage : Sac de couchage Carinthia modèle Défense 6 – impeccable – on reste au chaud même s’il est un peu mouillé !

Nourriture : Sous la tente rien que des lyophilisées (à emporter de France). Fruits secs, barres de céréales etc., on peut trouver sur place. Goûtez la viande fumée de renne (rökt renkött) – un délice ! Donnez vous la peine de préparer les portions journalières complètes dans des sachets séparés et numérotés (cela évite de ne manger que des biscuits à la fin et il y a moins de pagaille sous la tente). Au total il faut compter 1 kg par jour.

Coût total : Environ 1600€

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Fond cartographique : Lantmateriets Fjallkarta (échelle au 1:100 000)
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