Peaux de phoque en randonnée nordique ?
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Peaux de phoque ou pas peaux de phoque ?
Il est légitime que vous vous posiez la question de l’utilité de peaux de phoque en randonnée nordique, puisque qu’actuellement en France, 99% des skis de randonnée nordique sont équipés d’écailles qui servent de système anti-recul. Ce qui n’est pas le cas des skis dans les pays nordiques, mais ceci est une question de culture, de glisse et de terrains de pratique.
Les écailles sous les semelles des skis permettent de monter sans (re)partir en arrière. Elles limitent donc les manipulations de peaux de phoque. Grâce à elles, vous pouvez facilement alterner les descentes et les montées sans devoir vous arrêter. Le système d’écailles est un atout pour le skieur de randonnée nordique. Vous devez vous en servir au maximum et tirer profit de ce système anti-recul : prenez les bons appuis sur la zone d’écailles en y associant un soutien efficace de vos bâtons. Plus facile à dire qu’à faire, mais l’expérience sur le terrain fait le randonneur nordique !
Les peaux de phoque sont indispensables en randonnée nordique
En résumé, vous pourrez parcourir de nombreux kilomètres sans peaux et grimper de nombreuses pentes. Mais en fonction de l’état de la neige, du degré de pente, du poids du skieur et de la fatigue, il peut être délicat, fastidieux voire impossible de progresser sans peaux de phoque. Les écailles ne constituent pas un remède miracle et ne vous permettront pas de passer partout !
Exemples de situations, où les peaux de phoque sont indispensables :
- montée avec un degré de pente important,
- montée verglacée,
- montée poudreuse,
- progression avec un sac à dos ou une pulka,
- écailles usées,
- de nombreux exemples sur le terrain, montrent qu’il est parfois impossible de monter sans peaux. J’ai assisté plusieurs fois à des situations où des randonneurs nordiques ont du rebrousser chemin devant les difficultés. Soit parce que le loueur du coin ne voulait pas fournir les peaux ou que le skieur ne savait pas qu’en SRN, les peaux sont indispensables…
L’état de la neige est une donnée importante : si vous habitez loin de la future sortie, il sera difficile de juger l’état de la neige et de connaître sa capacité d’accroche. D’autant que les facteurs de modification de la structure de la neige sont divers : soleil, ombre, vent, froid…
Peaux de phoque de 50 mm de largeur.
Il n’est pas rare que sur un même parcours l’usage de peaux de phoque soit inutile aujourd’hui, alors que demain, vous ne pourrez pas progresser sans vos peluches. Pour vous donner une image, c’est comme si vous partiez en montagne un jour de neige sans équiper votre voiture de pneus contact…
En conclusion, ne prévoyez pas de sortir sans vos peaux de phoque. Le principe étant de les laisser le plus longtemps possible dans votre sac à dos afin de profiter au maximum du système d’écailles et donc de la glisse ! Mais vous serez bien content d’avoir vos peaux pour grimper une pente ou pour vous aider lors d’une ascension délicate, un dévers…!
Les peaux de phoque vous aideront lorsque que vous serez fatigué (au lieu de forcer sur vos bras !) Pour éviter d’appréhender une descente trop raide et verglacée, laissez vos peaux de phoque sous les semelles : elles limiteront votre vitesse et vous rassureront ! (surtout au début…)
Des peaux de phoque sur les écailles ?
Mes obligations professionnelles ;-) m’obligent souvent à répondre à la question suivante : est ce que les peaux collent sur les écailles ? La réponse est oui ! La zone d’écailles qui couvrent entre la moitié et les 2/3 des skis de randonnée nordique est une surface qui ne pose aucun problème pour encoller vos peaux de phoque.
Et le fart d’accroche ?
Le sujet mérite d’être approfondi et nécessite une bonne connaissance de la neige et des températures. Soit vous êtes un expert et je ne pourrais rien vous apprendre, soit je vous conseille du fart d’accroche ayant de larges plages de températures d’utilisation. Si vos skis disposent d’écailles, évitez de les « boucher » car elles deviendraient alors inutiles. Pensez à utiliser un défarteur (nettoyant) après usage pour que les semelles de vos skis soient à nouveau lisse… A mon avis, l’usage de peaux de phoque est plus simple à mettre en œuvre sauf si vous êtes dans le cas de skis à semelles lisses, c’est-à-dire sans écailles.
Skieur collant ses peaux de phoque.
Emportez-avec vous une paire de peaux de phoque ! Vous ne pourrez plus dire que vous n’étiez pas prévenus ! Les peaux de phoque font partie de l’équipement indispensable du randonneur nordique.
Pour compléter vos connaissances, consultez notre présentation sur les peaux de phoque en randonnée nordique (avantages et inconvénients du synthétique, mohair, mixte…).
Vous cherchez des peaux de phoque entièrement dédiées à la randonnée nordique ? Je vous encourage à explorer cette rubrique : peaux de phoque pour les skis de randonnée nordique.
10 commentaires
marcolino
L'article ne mentionne pas l'existence des demi-peaux, qui comme leur nom l'indique ne recouvre q'une partie du ski sous la fixation, également très utilisées en SRN.
JWChalopin
j'ai toujours deux paires de peaux dans le sac ou la pulka :
- une paire large qui fait presque la longueur du ski, idéal pour les fortes pentes ou la neige verglacée
- une paire "de récup" taillée dans des vielles peaux mohair de ski de rando alpins au rebut : retaillées à 3 cm de large et recoupées derrières les écailles : un coût nul, un rendement sans pareil et une belle polyvalence -;)
pour améliorer la glisse, je n'hésite pas à farter les peaux…
talonlibre
En SRN, les peaux doivent être faciles à enlever et à reposer (la colle ne tient pas toujours très bien par grand froid) aussi j'aime bien ajouter à mes peaux un tendeur arrière comme le camlock de chez Colltex.
D'autres marques propose des produits équivalents.
Les peaux sont indispensables et hélas, de nombreux loueurs ne les propose même pas.
Des peaux étroites sont largement suffisantes en SRN (sur des terrains nordiques).
Pit
Quand je pratiquais la SRN, fin des années 70 et années 80, on avait des skis à farter et quand en difficultés : fart ne convenant pas (fréquent quand tu pars de 1000 m d'altitude puis que tu dépasses 1600m) et/ou pente importante, on utilisait alors de la cordelette ficelle : plusieurs tours autour des skis et hop !
Un coup de couteau pour s'en débarraser.
Toujours avoir de la ficelle dans le sac à dos !
Les peaux, ça peut, rarement mais quand même, se déchirer : ça m'est arrivé par -15°, dur dur de sortir l'aiguille et de recoudre la peau, faut enlever les gants.
:-)
xtianb
Quelqu'un aurait-il testé les peaux Gecko "électrostatiques" (cf descriptif ci-joint ) : La préparation au silicone de la surface de contact des peaux Gecko permet une adhérence à la semelle du ski sans utilisation de colle.
Feutre 100% mohair, traité hydrofuge pour éviter le bottage et de se charger en eau.
Très pratiques: mise en oeuvre sans effort, plus de réencollage, pas de bandes de protection pour le stockage (elles ne se collent pas entre elles), pas de résidu de colle sur les semelles.
Le descriptif est séduisant, qu'en est-il de la réalité ???
anonymous
Pour les peaux Gecko, déjà elles n'existent pas en largeurs intéressantes pour le SRN, je crois… sauf Sbound 112, Annum, Rossignol BC110.
Le concept est bon, ça colle vraiment!
Par contre c'est plus fragile qu'une CollTex ''classique''. Alors en SRN à des altitudes souvent assez bases, et donc à l'enneigement aléatoire…
De plus je trouve qu'elles ont tendance, en neige très humide à se gorger d'eau….
Mais jamais de problème pour les coller, ou les recoller après plusieurs dépotages sur une rando.
Le prix est quand même bien plus élevé, et les peaux servent quand même, bien moins qu'en ski de rando alpin. Y'a rarement besoin de réencoller des peaux en SRN (ou après plusieurs saisons).
Mais le système est vraiment au point et très pratique!
talonlibre
Voici montée sur mes Annum, une paire de peaux avec leur tendeur camlock.
Un bon moyen d'être sur de pouvoir les remettre par grand froid.
Robert
++ pour les peaux avec tendeurs: elle remplissent leur fonction mème si les peaux n'ont pratiquement plus de colle .
Cela dit , bien sur c'est indispensable , les peaux ,si on rencontre une grosse pente et/ou si on tracte un éléphant , mais mon principe c'est de me dire qu'elles sont aussi un piège : c'est la facilité . En essayant de ne les utiliser que le moins souvent possible on se force a tester les limites des autres systèmes ( fart ou écailles ) .
Pour ma part , plus je pratique , plus je m'aperçois que les limites d'accroche des écailles peuvent ètre repoussées assez loin : c'est une question d'habitude .
D'autre part, je trouve assez amusant , face a une pente assez prononçée d'essayer d'imaginer des stratégies de contournement ( zig-zags, conversions etc ) C'est un peu l'aventure , mais c'est souvent payant .
++++pour le système alternatif de Pit ( encore un sanglier solitaire des années 70 …) De la ficelle entourée autour du ski ! J'y aurais pas pensé mais ça me semble tout a fait jouable . Je vais tester le truc dare-dare ! Merci Pit !
sylva
Les peaux de phoques ne pèsent presque rien et en cas de montée assez soutenue et assez longue, elles sauvent la vie des skieurs dont les skis sont fartés. Et cela est vrai quand les conditions de neige sont difficiles et que le mercure se rapproche de zéro. Au Qc, il y a des régions où elles sont incontournables; les Chic Choc, les Monts Valins, les Monts Groulx et probablement pour la traversée de Charlevoix. Les demi-peaux sont miraculeuses car elles s'installent en un tour de main et peuvent rendre la vie facile dans des terrains où se succèdent bcp de montées et de descentes abruptes.
talonlibre
Merci Sylva pour cet avis venu d'un beau pays où la neige est froide.
En effet, le fart et les écailles ont leurs limites.
Les peaux sont aussi un redoutable moyen de rassurer un skieur inquiet ou peu aguerri en descente et cet usage "détourné des peaux" peut S^i permettre à bon nombre de skieurs nordiques de se frotter à des itinéraires un peu plus pentus.
Dans un chemin étroit, garder les peaux à la descente peut sauver la mise.
Bon ski à tous et à toutes. S^i