9 janvier 2015 - Massif des Chics-Chocs, Haute-Gaspésie (Québec-Canada)

rikimiki

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Durée : Plus de 4 jours

Difficulté : Moyenne

Pulka : non accessible

Voici donc le résumé de notre aventure (8 au 13 janvier 2015), et quelques photos:

les skieurs:
Normand (58 ans, skis Fisher hors-piste avec carres, presque 30 ans d'expérience dans les Chics-Chocs);
Richard (mon fils de 17 ans, aussi en ski; Il skie la TDL depuis 5 ans et est un superbe descendeur; Ses techniques de télémark sont bonnes)
Alex: Ami de mon fils, 18 ans, 2e expérience dans les Chics-Chocs (3 jours en mars 2014, en raquettes et skis alpins, qu'il doit trainer dans son sac à dos); Le moins bon descendeur du groupe.
Olivier (dit Olie): Ami de mon fils, 18 ans, première expérience dans les Chics-Chocs. Il a fait un peu de ski de fond avec ses parents quand il était enfant, en terrain tracé et peu accidenté. Il transporte son snowboard dans son sac à dos et utilise des raquettes pour les ascensions.


Jour 1: Grande Cuve au Mont-Albert; 
Jour 2: 10 km en ski de fond pour se rendre au Refuge Roselin, via le lac des Américains. 
Jour 3: Ascension du Mont Joseph-Fortin en ski de fond (et retour au refuge...); 
Jour 4: Retour au camping du Mont Albert + Ascension de Champ de Mars; 
Jour 5: 2e ascension de Champ de Mars + retour à Montréal !

5 nuits en refuge: 
- 8 et 9 janvier au Faucon (Camping du Mont Albert)
- 10-11 janvier au Roselin (près du Lac des Américains, entre Joseph-Fortin et Malibu); à 7 km du stationnement.
-12 janvier au Geai Gris (retour au Camping du Mont Albert)
 



Les abords de la Grande Cuve étaient difficiles d'accès car une vieille avalanche avec de gros blocs de neige durcie encombrait le fond du ruisseau et ses 2 cotés, sur une cinquantaine de mètres. Il y faisait très froid et un des trois jeunes avec moi avait froid, alors nous avons rebroussé chemin à mi-pente avant le plateau du Mont-Albert. Nous étions deux en ski hors-piste et deux en raquettes, alors le retour au Refuge à la Serpentine puis au stationnement de la route 299 a été l'affaire de quelques heures (Bien plus vite quand tout le monde est en ski!). Les gars en raquettes se sont endormis tôt, après cette première journée de plein-air!

Le lendemain, j'ai pu inciter mes deux raquetteurs à louer des skis de fond pour monter au Roselin, un trajet idéal au retour 2 jours plus tard, soit une dizaine de kilomètres tout en descentes douces, avec le magnifique paysage du Mont-Albert devant nous!

Jour 3, Alex est resté seul au Refuge et nous sommes partis 3 pour monter Joseph-Fortin et Richardson, tous en ski de fond cette fois. Dès que nous quittons la route 16 nous sommes sur un sentier forestier assez large et montant, mais pas ouvert, donc nous avons tracer dans une belle poudreuse d'une vingtaine de centimètres. Les gars ont mis leurs peaux de phoques assez tôt dans la montée, quant à moi mon fartage "spécial hors-piste" était bien dosé comme toujours! C'était bien plaisant d'initier les jeunes sur ces sentiers nouveaux pour eux. Belle chimie entre eux pour tracer à tour de rôle, avec des paysages tout blancs au sommet.  
Nous avons finalement abandonné l'idée de nous rendre à Richardson, le ciel incertain et le balisage enfoui sous la neige rendant potentiellement périlleuse cette aventure dans sa partie la plus éloignée. L'aller-retour nous a tout de même pris 6 heures!  
La descente dans la neige neuve et sans trace sauf les nôtres lors de la montée était parfaite pour familiariser Olie aux particularités de la poudreuse; Il a même commencé quelques balbutiements de télémark, je crois bien que nous avons un converti en devenir!

Jour 4: réveil à la noirceur car les gars ont l'ambition de 1.) voir le lever du soleil au Lac des Américains, avant d'entreprendre la longue descente vers le Gite du Mont Albert 2.) Avoir le temps de monter Champ-de-Mars en après-midi, et peut-être même descendre la montagne deux fois dans la Poudreuse en snowboard.
Le ruisseau d'accès vers le Lac défonce sous mes skis dans le vacarme... Heureusement le ruisseau est à sec, mais les gars vont un gros détour par le bois... Plus loin dans la descente, nous rencontrons un orignal, pas trop pressé de nous laisser le passage...
Nous arrivons au Centre d'Accueil à 10H30, un petite heure et demie pour descendre, VS presque 5 heures pour monter avant-hier. Faut dire que nous avons moins de bouffe (et de bières ...) dans nos sacs à dos au retour.
Alex et Olie ramènent leurs skis de location, cet après-midi et demain seront pour eux en snowboard et raquettes.

Finalement Alex, pas remis d'une mauvaise tendinite, restera encore au refuge cet après-midi, pendant que je monte Champ-de-Mars avec Richard et Olie. j'ai moins de 30 minutes d'ascension quand la semelle d'une de mes bottes se détachent. Ce sont de super bottes hors-piste Alpina en cuir, hautes et avec deux attaches horizontales. Des bottes qui ne sont pas vendues au Canada et que j'avais acheté usagé, d'un membre Velocia il y a deux ans. Après concilabule, les gars décident de continuer seuls pendant que je retourne au refuge pour changer de bottes, l'affaire de 1-1.5 heures ...
Mon fils a skié cette montagne deux fois l'an dernier avec le club de plein-air de son école (j'y étais aussi), et il croit bien connaitre les lieux. Les sous-bois qui sont parallèles aux sentiers d'ascensions sont balafrés de traces de descentes partout dans la poudreuse, et la courte section du sommet qui est au-dessus de la crête des arbres n'est pas en terrain avalancheux. D'autre part, ils ont convenu d'éviter les Champs de L'Est, qui sont plus pentus, bien moins boisés et où les risques sont plus grands, et de plutôt descendre les sous-bois précités...

Pour s'alléger et pour faciliter la grimpe sur l'arête sommitale, ils se défont de leurs sacs à dos, laissant derrière eux vêtements chauds, mitaines de rechange, eau et lampe frontale! Mon gars, qui m'accompagne dans les bois depuis qu'il est tout petit, à qui j'ai répété ad nauseam la nécessité de s'habiller rapidement dès que nous atteignons le sommet, n'a pas fait preuve ici d'un jugement à la hauteur de son expérience !  

Du sommet, ils auraient besoin de 10-15 minutes pour descendre en snowboard et et en ski dans les champs de neige et les sous-bois, jusqu'à la croisée où ils ont laissé leurs foutus sacs à dos.  
Sauf que pour éviter la neige croutée et le vent au sommet, ils débutent leur descente sud-ouest plutôt que franc-sud, en suivant une trace qui s'amenuise et les entraine dans la mauvaise direction. La forêt devient sale, la pente plus abrupte, alors ils décident de tirer vers la gauche pour rallier les sentiers battus qu'ils auraient dû prendre. Puis le terrain remonte un peu, et Olie, qui descendait en snowboard, est contraint d'oter sa planche. Comme (évidemment!) il a laissé ses raquettes avec son sac à dos, il doit marcher dans la neige et il s'enfonce jusqu'à la taille...  
Heureusement, aucun d'eux ne panique et il garde le cap vers l'est, en reprenant la descente toutefois, pour permettre à Olie de revenir sur sa planche. Quand finalement ils retrouvent les traces de descentes puis croisent le sentier d'ascension, ils se rendent compte qu'ils sont pratiquement à la base de la montagne, et que leurs deux sacs à dos sont restés près du sommet... Ils leurs restent donc à tout remonter, ils ont un peu plus d'une heure de clarté avant qu'il fasse nuit!

Pendant ce temps, je suis revenu avec ma 2e paire de bottes, j'ai repris l'ascension à toute vitesse et j'ai croisé les deux sacs à dos abandonnés par mes gars!  
Je leur ai laissé un mot dessus puis je suis monté en haut sans les voir. Je suis ensuite descendu par où ils auraient dû passer, et je suis arrivé pile sur les sacs, avec mes deux gars qui venaient tout juste d'arriver! Il est 16H, nous avons une trentaine de minutes de clarté pour rejoindre l'auto, mais ce qui reste est facile et nous sortons cette fois sans peine! 
Une histoire qui finit bien, mais qui aurait pu finir moins drôle. Je crois bien que la leçon va davantage porter que tous les discours du Papa à son fils pendant sa petite enfance  

Jour 5: Notre idée première était de monter Hog's Back, mais nous avons entendu des expériences mitigées des gens qui y sont montés durant les derniers jours: conditions inégales, sommet glacé. Refaire Champ de Mars (cette fois les 4 ensemble puisque Alex monte avec nous ce matin) est plus sécuritaire, et nous prendra moins de 3 heures aller-retour. L'après-midi et la soirée seront consacrés au 8-10 heures de route pour revenir chez nous en Montérégie, un retour sans histoire.

Météo

http://www.centreavalanche.qc.ca/conditions/previsions-alpines

Condition de neige

https://www.facebook.com/ParcNationaldelaGaspesie

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