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Nicolas Masson

Nicolas Masson

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Note 3,0/5

Tous les moyens sont bons pour tester du matos ! Claire et Nicolas ont profité de la fameuse Free Rando Vercors (journée de découverte du ski de randonnée nordique à Corrençon en Vercors) pour tester en douce des ensembles de chaussures –fixations – chaussures.

Testé par
Nicolas Masson

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Note du test 3/5

Nicolas, alias Mni, n’en est pas à sa première paire de skis… depuis son plus jeune âge, il spatule en ski de piste, off piste, montagne, rando nordique et telemark…. Il en connait un rayon… Claire sa maman n’est pas en reste… Tout deux divulguent, après utilisation, un avis aiguisé sur les modèles testés.

Les conditions du test :

  • Météo : temps doux, parfois de la bruine, neige très humide.
  • Parcours sur des chemins en sous-bois sans beaucoup de dénivelé, damés par le passage des raquetteurs et skieurs, avec quelques bifurcations en dehors des traces. Une descente un peu sinueuse à négocier en chasse-neige ou en traversée-conversion dans la soupe en dehors du chemin. Pas de dévers, pas de pentes soutenues ni à la montée ni à la descente.

Test 1 par Claire

Matériel habituel :

  • Chaussures Alpina NNN BC
  • Fixations Rottefella NNN BC
  • Skis Fischer Silent Spider (62-52-60)

Matériel testé :

  • Chaussures Alpina NNN BC
  • Fixations Fischer NNN BC
  • Skis Fischer Outtabound Crown (88-68-78)

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Test :

Claire a effectué deux fois le circuit de randonnée nordique (boucle de 6km) de la Free Rando Vercors ; une fois avec son matériel habituel, et une autre fois avec du matériel de location gracieusement prêté par Altiplano.

Avec le même système de fixations et de chaussures, Claire a comparé deux paires de skis se situant aux deux extrémités de la gamme S-Bound de Fischer. Les Outtabounds sont des skis larges dont les cotes sont proches de celles de skis alpins « droits » des années 1990, avec une cambrure peu prononcée. Les Silent Spiders sont proches des skis de fond par leur étroitesse et leur cambrure.

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Poids :
Logiquement, Claire a pris des Outtabounds beaucoup plus courts que ses étroits Silent Spiders. La surface totale du ski ne doit pas être très différente. Cependant les Outtabounds, même plus courts, sont plus lourds ; en effet, conçus pour une pratique tout terrain, leur structure est plus renforcée.

Trace directe :
En pas alternatif glissé sur le plat, le ski court et large à tendance à flotter alors que le ski long et étroit reste en ligne sans mouvement latéral parasite.

Descente :
Les Outtabounds donnent une sensation de contrôle rassurante en descente. Ils plus faciles à diriger, en particulier leur taille plus courte les rend plus maniables dans la descente étroite du parcours, négociée en dérapage et chasse-neige.

Conclusion du test :
Claire est séduite par les skis de randonnée nordique larges.
Les Silent Spiders sont des skis adaptés pour des randonnées sur des chemins enneigés, mais les Outtabounds sont de vrais skis tous terrains pour aller partout.

Test 2 par Nicolas

Matériel habituel :

  • Scarpa T4 (norme 75mm)
  • Fixations Voilé 3 pointes
  • Skis Fischer Fischer Snowbound Crown (77-61-69)

Matériel testé :

  • Fischer BCX 6 (norme SNS)
  • Fixations Salomon SNS
  • Fischer Rebound Crown (88-60-78)

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Test :
Deux circuits sur la boucle de randonnée nordique du Free Rando Vercors, une fois avec mon matériel habituel, une fois avec du matériel de location gracieusement prêté par Altiplano.

Le Snowbound et le Rebound sont voisins dans la gamme S-Bound de Fischer. D’ailleurs avant mes Snowbounds actuels, mes premiers skis de rando nordique avaient été des Rebounds. C’est donc un ski assez proche de ce que je connais.

Immédiatement je perçois une moins bonne accroche avec les Rebound. C’est peut être imputable à l’usure des semelles de mes Snowbound par rapport à la semelle mieux entretenue des Rebound de location. Ou alors, avec un ski plus large la pression est plus répartie et les écailles mordent moins.
En pas alternatif sur le plat, je ressens également un flottement latéral parasite. Mais je ne saurais pas dire a priori si c’est l’effet de la largeur du ski ou de la souplesse de la chaussure. Par analogie avec la même sensation éprouvée par Claire, on dira que c’est plutôt l’effet de la largeur du ski.
Mais la principale différence avec mon matériel habituel, c’est le passage de la coque plastique articulée de la T4 à la souplesse de la Fischer BC6.

Confort et résistance aux intempéries :
Ayant eu les BC6 aux pieds pour moins qu’une demi-journée, et n’ayant pas habituellement le pied difficile, je peux juste me dire que je m’y suis tout de suite senti bien. Par contraste avec les T4, les Fischer m’ont paru des pantoufles fourrées. Sauf que les pantoufles fourrées, c’est pas fait pour skier avec.
Dans une neige franchement mouillée, il m’a semblé qu’au bout de la boucle d’une grosse heure, je commençais déjà à sentir l’humidité traverser la chaussure, alors que tout le reste de la journée dans mes T4 j’ai été parfaitement au sec.

Pour la chaleur, impossible d’avoir un avis : il faisait chaud de toutes façons.

Ça fait quoi de skier avec des chaussures souples ?
Commençons par les points positifs : La sensation de légèreté est réelle. Sur les passages plats et suffisamment damés, la Fischer permet un excellent déroulé du pied en pas alternatif dynamique.

A part ça c’est une catastrophe.
La chaussure se tord et se vrille trop facilement dans tous les axes.
En l’absence d’un soutien rigide derrière la cheville, je me retrouve souvent en déséquilibre arrière. Je reconnais que c’est peut-être aussi un défaut acquis par un skieur habitué à skier talons libres en chaussures rigides. Je sais que je me donne une marge de sécurité contre la redoutable chute en déséquilibre avant en m’appuyant parfois trop sur les talons.
En pas de patineur la chaussure se désaxe par rapport au ski de poussée, quand on le ramène et qu’il devient ski de glisse, le talon de la chaussure ne retombe même pas dans la rainure.

La position de repos, stablement accroupi un genou posé sur le ski, que je pratique dans les longues descentes sur les routes forestières damées est difficile à trouver : quand on lève le talon, la chaussure se tord et le genou ne descend pas naturellement sur le ski.
En neige molle le ski ne reste pas à plat sous le pied, un coté s’enfonce plus que l’autre faisant un effet de coin qui fait que le ski s’enfonce profondément sous la neige ou sort de la trace.

J’ai tenté quelques virages telemark dans la neige profonde humide. Impossible de faire virer le ski suiveur, il file tout droit dans sa gangue de neige lourde, et forcer sur la jambe arrière ne parvient qu’à tordre la chaussure.

Il semble que la semelle de ces Fischer BC6 est particulièrement souple. Revenu au chapiteau de la Free Rando Vercors, j’essaye un peu de tordre à la main les différents modèles disponibles. Il faut reconnaître que certaines autres chaussures de la même gamme, notamment les Alpina en norme NNN BC présentent des semelles raidies par des armatures en plastique qui paraissent plus rigides que celles de la Fischer BC6.

Test 3 par Nicolas

Matériel habituel :

  • Scarpa T4 (norme 75mm)
  • Fixations Voilé 3 pointes
  • Skis Fischer Fischer Snowbound Crown (77-61-69)

Matériel testé :

  • Fischer BCX 6 (norme SNS)
  • Fixations Salomon SNS
  • Salomon X-ADV 88 (88-60-78)

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Test :
Évolution dans les champs de neige à proximité du départ des pistes de fond. Enchaînement de montées et de descentes d’une courte pente en neige « soupe ». Le même exercice est répété avec les trois paires de skis.

X-ADV 88 et Rebounds ont les mêmes cotes. On sait que ces skis sont issus de la même production et que seule la finition (en particulier la semelle) diffère.
Avec leurs lignes de cotes 88-60-78, ce sont des skis globalement aussi larges et paraboliques que les skis alpins, courants il y a dix ans (les miens, que je n’ai plus chaussés depuis 2002 suite à ma conversion au talon libre et à la rando font 85-62-73).

Avec les X-ADV 88, je retrouve en montée de meilleures sensations d’accroche qu’avec les Rebounds. Est-ce l’effet de la forme des écailles spécifiques des Salomon, ou alors une semelle différemment fartée dans ces conditions très particulières de neige ?
En descente, pas de différence sensible entre le comportement des X-ADV 88 et des Rebounds. Avec les chaussures souples, il est difficile de les faire tourner dans la soupe (la chaussure se tort, mais le ski file tout droit).

La sensation de tenue au dessus de la cheville est frappante en rechaussant les Scarpa T4 après avoir skié, quelques temps, en chaussures souples. On sent la chaussure serrée autour du bas du mollet qui transmet les impulsions de la jambe au ski. L’impression d’être entravé par la chaussure disparaît au bout de quelques pas. Mais le contrôle est réel : avec mon matériel habituel, T4 et Snowbounds, les virages en telemark s’enchaînent, autant que le permet la neige.

Conclusion des tests 2 & 3 :
Il ne faut pas demander beaucoup plus aux Fischer BCX6 que de pouvoir marcher confortablement avec des skis aux pieds.

De même qu’il existe une gamme de skis de randonnée nordique, avec tous les intermédiaires possibles entre le ski de fond et le ski alpin (en termes de lignes de cotes et de cambrure), il existe une gamme de chaussures qui couvre aussi les intermédiaires entre les chaussures de fond basses et souples et les chaussures d’alpin hautes et rigides.
Pour profiter au maximum des possibilités du matériel, il est logique d’utiliser ensemble des skis et des chaussures qui se situent au même point dans la gamme. Les Fischer BCX6 sont à utiliser avec des skis étroits, comme les Silent Spiders. Avec des skis larges comme les Rebounds ou les X-ADV 88 (ce sont presque les mêmes) une chaussure rigide comme la Scarpa T4 s’impose.

Test 4 par Nicolas : utilisation d'une pulka

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Je n’avais jamais tracté une pulka ; j’ai juste enfilé le harnais et skié quelques minutes pour voir.
Sensation inattendue : on sent l’inertie de la pulka qui pousse dans le dos lors de la phase de glisse du pas alternatif.
Sans surprise, être attelé à une pulka réduit les possibilités d’évolution du skieur : les changements de direction brusque sont interdits sous peine de mettre la pulka en travers. Il faut oublier la montée en traversées et conversions. Cela limite, à mon avis, l’usage de la pulka à des itinéraires à faible pente, sans section sinueuse, même plate.

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