Traversée de L'Oural Polaire - PBSO A l'étranger...

TOUTAZIMUT

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OURAL (12).JPGBivouac Oural

Partir avec son frère dans l’Oural Polaire. Partir, c’est vouloir un temps vivre autre chose, avec la volonté d’en revenir différent, chargé d’un je-ne-sais-quoi qui fait partie de soi. L’Oural Polaire : deux mots qui chacun chantent et nous évoquent mille nuances de blanc. On imagine une contrée reculée, rude, froide, abandonnée de tout…et on a raison. Pourquoi partir là-bas ? On nous l’aura souvent demandé, aussi bien en France, ou cette région n’attire pas les foules, que sur place, où les locaux ne voient pas beaucoup d’étrangers passer. On est venu chercher du froid (il peut faire -40°C à cette saison) et découvrir ce massif sans aucune connaissance, en espérant le traverser à vue, sans cartographie. C’est donc une page blanche sur L’Oural qui s’offre à nous.

Vorkouta (Воркута) : Une petite ville qui figure pourtant sur votre mappemonde…il faut dire qu’il n’y a rien à 200km à la ronde, et qu’il fallait bien habiller de texte cette région que tout le monde oublie.

Georges est notre contact local, connu par hasard. Il est le voisin des parents de la femme du meilleur ami du petit copain d’une amie de ma copine. Ouf. George est représentatif de sa ville : descendant de prisonnier Géorgien, envoyé au goulag de Vorkouta ; « la guillotine glacée ». Il a travaillé comme ingénieur électricien pour les mines jusqu’à ce que celles-ci soient fermées suite à un coup de grisou ayant emporté 26 mineurs. Vorkouta s’est arrêtée, les bâtiments partent en ruine, les constructions ont été laissées là, en plan. La neige en hiver tente de recouvrir d’un manteau pur les stigmates de cette ville sinistrée. De noirs monticules de charbon contrastent avec cette blancheur et notre époque. On voyage…

Il nous faut lutter, argumenter pendant deux heures pour persuader Mika, le voisin de Georges, de nous déposer à 15 kilomètres à l’Est. Mika est grand, fort comme un roc et secouriste pour les mineurs. Il regarde les deux gringalets que nous sommes et ne comprend pas comment ni pourquoi nous comptons,16 jours durant, traverser l’Oural à ski, chargés de nos pulkas. Comme tous les russes que nous rencontrerons, il pense que notre projet est dangereux. Il ne veut pas être celui qui aura conduit les deux fadas mal préparés qui appellent les secours au bout de 3 jours. Oural, nous sommes bien préparés et nous voilà !

Toundra : ici, là, à gauche et à droite, le ciel et la terre ne forment plus qu’une page blanche, tachée parfois d’une herbe ayant courageusement tenue face au vent. On s’y accroche nous-mêmes pour garder le cap et ne pas sortir à nouveau notre boussole. Ce petit point noir est notre phare. La parka et sa grande capuche de fourrure (synthétique), notre masque, le vent. Nos sens sont essoufflés, les oreilles à travers la chapka n’entendent que le sifflement du vent. Les yeux fixent cette herbe, ce buisson ou ce rocher. L’odorat s’en est allé. Glisser un pied puis l’autre, donner un coup de rein pour faire avancer coûte que coûte la pulka qui sans cesse nous rappelle le poids de notre autonomie....

Récit Complet ici: http://www.toutazimut.fr/115-2/oural-2017/

Retour d'expérience ici : http://www.toutazimut.fr/conseils/

OURAL (2).JPG

Durée : Plus de 4 jours

Distance : 100,0 km

Difficulté : Difficile

Altitude de départ : 183m

Altitude d'arrivée : 183m

Dénivelée : +200m -200m

Altitude de chaussage: 183m

Point le plus haut : 300m

Pulka : accessible

Oural Polaire - Russie - Expedition PBSO

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